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Europe : politique

Bolkestein revient par la mer

J’ai mentionné hier les violents affrontements qui ont eu lieu à Strasbourg, blessant 12 policiers (dont 1 sérieusement) et de nombreux dockers. L’objet de la manifestation c’est la discussion, au Parlement européen, du projet de directive sur la libéralisation des services portuaires. Daoudal revient sur la genèse de cette directive. Un premier projet avait été rejeté par le Parlement européen en 2003. La Commission avait élaboré en 2004 un nouveau projet, peu différent du premier, présenté aujourd’hui par le commissaire aux Transports Jacques Barrot, qui se trouve dans une position difficile. Il se doute bien qu’il va être rejeté (le vote aura lieu demain). Mais il est un parfait connaisseur des méthodes de l’exécutif européen, qui avance quoi qu’il arrive, quels que soient les votes, dans le plus complet mépris de la démocratie.

Ou bien il présentera une troisième version du projet, dit-il, ou bien "on reprendra le problème d’une autre façon". Cela fait penser au feuilleton de la directive Bolkestein. Et, précisément, on peut penser que la directive Bolkestein sur la libéralisation des services, si elle est finalement adoptée, rendra inutile une directive spécifique sur les ports. Jacques Barrot juge ce soupçon "infondé" : la directive Bolkestein ne peut pas s’appliquer aux ports, puisqu’ils sont régis par d’autres textes. C’est là un joli mensonge par omission : le champ d’application de la directive Bolkestein ne sera arrêté que lorsque le texte aura été définitivement adopté (un nouveau vote devrait avoir lieu en février).

La directive en question, souligne Jean-Claude Martinez, "consiste matériellement à embarquer, dans les cales des navires de fret, à pavillon de complaisance, à côté des containers et des marchandises, les "esclaves", notamment d’Asie du Sud-est, chargés, sous le nom d’équipages, de faire, dans nos ports, les travaux de manutention et de remorquage au prix de quelques euros par jour sans aucune garantie, sans soins en cas d’accident du travail, sans aucune protection sociale". Avec pour conséquence de mettre au chômage les dockers français et européens.

Michel Janva

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