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Bioéthique

Bioéthique : les êtres humains deviennent des objets

Dans son hebdomadaire, Yves Daoudal commente la révision des lois bioéthiques :

O "En raison de l’importance du sujet – comprenez : des transgressions morales qu’il faut faire passer – une commission parlementaire spéciale a été créée, en novembre dernier, pour examiner le projet de loi de bioéthique. Composée de 72 parlementaires, elle est présidée par Alain Claeys et elle a cinq rapporteurs, le principal étant Jean Leonetti. Elle a d’abord procédé à des auditions de divers spécialistes, et a élaboré un rapport […]. Et, les 25 et 26 janvier, elle a proposé des amendements au projet de loi. Après le long cinéma des prétendus Etats généraux de la bioéthique, où l’on avait fait croire aux Français qu’on voulait les écouter, et qui avait permis aux évêques de s’imaginer qu’on les écoutait eux aussi, c’est cette commission qui, en toute discrétion, fait le vrai travail de mise au point du texte législatif, c’està- dire de l’aggravation du texte avant son arrivée en séance. En témoignent les amendements adoptés par la commission le 26 janvier.

Elle a adopté un amendement ouvrant le don d'ovocytes aux femmes n'ayant pas eu d'enfants. Le but est de « favoriser le don d'ovocytes » en France et d'obtenir des ovocytes de meilleure qualité (sic). L'amendement, proposé par le député Jean Leonetti, prévoit que « lorsqu'elle est majeure, la donneuse peut ne pas avoir procréé » (ce qui est actuellement interdit). En contrepartie de son don, elle se verrait « proposer une conservation d'une partie de ses ovocytes ou tissus germinaux » en « vue d'une éventuelle réutilisation ultérieure, à son bénéfice, d'une assistance médicale à la procréation ». Difficile de parler plus crument des êtres humains, non plus même comme de bestiaux sur lesquels on pratique l’insémination artificielle, mais comme des objets, dont on extrait des « tissus », si possible de bonne qualité, qu’on manipule et qu’on utilise, pour fabriquer des bébés

Elle a aussi adopté un amendement visant à autoriser la vitrification d'ovocytes. L'amendement a été proposé par Jean Leonetti, encore lui, et vise à faciliter le don d'ovocytes et préserver la fertilité des femmes avant un traitement stérilisant. Le texte prévoit ainsi que dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation (AMP), soit possible « la congélation ultra-rapide des ovocytes ». Même remarque que pour l’amendement précédent. On notera le délire qui consiste à « préserver la fertilité des femmes avant un traitement stérilisant »…

Elle a encore adopté deux amendements identiques (Alain Claeys et Jean-Luc Le Déaut pour le PS, et Martine Aurillac pour l’UMP), contre l’avis du gouvernement (et Jean Leonetti s’est abstenu), autorisant le transfert d’embryon post-mortem. Martine Aurillac a précisé que cette possibilité devait « permettre le transfert d’embryon après le décès du père dès lors qu’il avait donné son consentement et qu’un processus de transfert correspondant à un véritable projet parental d’assistance médicale à la procréation était donc entamé ». La secrétaire d’Etat à la Santé, Nora Berra, a signifié le désaccord du gouvernement en soulignant que cela va conduire à « faire naître un orphelin ». Et la commission a adopté un amendement de Jean Leonetti supprimant tout délai de vie commune pour les concubins souhaitant accéder à l'assistance médicale à la procréation. Bref, on doit pouvoir fabriquer des enfants n’importe comment et dans n’importe quelle situation. De toute façon, si on change d’avis, il y a l’avortement pour cela

On signalera d’autre part que la commission a adopté une clause de conscience pour les soignants et les chercheurs amenés à travailler sur les embryons humains et les cellules souches embryonnaires humaines. Une disposition a priori absurde, puisqu’il est prévu que la loi continue d’interdire ces recherches. Oui, mais il y a des dérogations, et il va y avoir plus de dérogations. Et des dérogations d’une telle ampleur qu’elle vont devenir la norme et qu’il faut donc prévoir une clause de conscience pour les attardés qui voient encore un rapport entre ces amas de cellules et la vie humaine…"

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2 commentaires

  1. Tout est dit dans cette phrase :
    ” Après le long cinéma des prétendus Etats généraux de la bioéthique, où l’on avait fait croire aux Français qu’on voulait les écouter, et qui avait permis aux évêques de s’imaginer qu’on les écoutait eux aussi, c’est cette commission qui, en toute discrétion, fait le vrai travail de mise au point du texte législatif ”
    La seule question qui importe maintenant est la suivante :
    Comment les Evêques vont-ils réagir ?
    * Est-ce qu’au nom du ” Rendez à César ce qui est à César ” ils vont s’aplatir et devenir du sel juste bon à être foulé aux pieds par les détenteurs de la Loi et de l’ordre républicain ?
    ou bien
    * Est-ce qu’au nom du “Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ” ils vont se dresser comme un Seul Homme pour défendre notre civilisation et jeter l’anathème sur cette République qui s’arroge le droit de transformer des êtres humains en simples objets, assujettis aux Lois de la République comme le sont des matières premières soumises à la TVA ?

  2. Il fut un temps où l’on cherchait en priorité le bien des enfants, et chaque parent s’efforçait d’œuvrer en ce sens.
    Actuellement, on nous montre surtout des adultes d’un égoïsme ahurissant. L’enfant? Bof, un amas de cellules, sans plus.

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