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Cathophobie

Benoît XVI a pris le risque de la vérité

Une fois n'est pas coutume, voici un éditorial de La Croix :

"Cela s’est passé à Rome il y a cinq ans, presque jour pour jour. Le vendredi 25 mars 2005, une semaine avant la mort de Jean-Paul II, des mots d’une force peu commune avaient retenti au pied du Colisée lors du chemin de croix du Vendredi saint. Celui qui était encore le cardinal Joseph Ratzinger en avait rédigé les méditations. Celle de la neuvième station (Jésus tombe pour la troisième fois) suscita presque la stupeur. Elle disait, entre autres : «Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui dans le sacerdoce devraient lui appartenir totalement !»

Aujourd’hui, on peut le penser : celui qui allait bientôt devenir Benoît XVI a écrit ces mots en pensant notamment aux affaires de pédophilie dont il avait à connaître en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Devenu pape, il n’en resta pas à des allusions ou à des procédures discrètes. Il entreprit des démarches sans précédent pour réprimer ces crimes. L’une des premières initiatives, en mai 2006, fut d’interdire de ministère le P. Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, sur lequel des soupçons d’abus sexuels pesaient depuis des années. Quatre ans plus tard, cette congrégation a fini par en tirer les conséquences, en publiant vendredi une demande de pardon.

Tel est le paradoxe. Le pape qui s’est attaqué comme nul autre avant lui au scandale des actes pédophiles commis par des clercs est aujourd’hui celui qui subit une vague inouïe d’articles de presse cherchant à mettre en cause sa responsabilité personnelle dans de telles affaires. Cette vague est-elle orchestrée ? Rien ne le prouve et personne, pour l’instant, n’a mis en cause nommément des instigateurs. Il y a en revanche l’évidence d’une surenchère entre des médias qui cherchent le spectaculaire et jouent sur les ressorts malsains du voyeurisme. L’explosion, il est vrai, serait sans doute moins violente si de nombreux responsables d’Église n’avaient autant tardé à reconnaître la gravité des faits. Benoît XVI, lui, a pris le risque de la vérité. Quoi qu’il en coûte."

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7 commentaires

  1. Si ce n’est pas orchestré,ça y ressemble. Qui a intérêt à salir le Pape? Il faudrait peut-être sortir du politiquement correct, me semble-t-il? et ce journal ne pourrait que s’en honorer, mais en a-t-il la volonté ou même le désir?

  2. “Cette vague est-elle orchestrée ? ”
    Je pense que la réponse évidente est NON.
    Le mécanisme est plus sournois. Il est décrit par Jean-Marie Molitor sité dans le psot “Journalisme et liberté : 2 termes antagonistes en France” :
    “C’est comme dans une salle des ventes. Vous avez un objet (une information) qui est mise aux enchères. Si personne n’en veut, il ne se trouvera personne non plus pour aller la récupérer, même gratuitement. En revanche, si une enchère est portée, tout le monde va vouloir acheter cette information, à n’importe quel prix, sans même l’avoir examinée ! ”
    Contre notre Pape il en va de même : enchère est forte, tout le monde surenchérit mécaniquement. Il n’y a aucune liberté des pensées, des consciences des journalistes.
    Les lignes éditoriales sont profondément ancrées dans les mentalités des journalistes. Pas un dans les grands quotidiens et médias n’est capable de se poser et de remettre en cause l’information, ne serait-ce que dans une démarche d’honnêteté intellectuelle.
    Le totalitarisme dans lequel nous vivons est tel qu’il n’a presque pas besoin de police de la pensée.
    Ajoutons à cela le coup du traité constitutionnel/Lisbonne, le reprise des idées de gauches par un dirigeant prétendument de droite, …
    Ne sommes-nous pas dans le meilleur des mondes ?

  3. De toute façon, pour ceux qui sont derrière ce ramassis d’immodices, peu importe que le pape ait quoique ce soit à voir avec ces événements.
    Il est pape, catholique en plus (quelle horreur !) et gardien fidèle de la doctrine ! Il doit donc être sali coûte que coûte.

  4. La Croix redeviendrait-elle catholique ?
    Tout est permis en ces temps pascales…
    Si cet acharnement contre le pape contribue à réunifier les chrétiens, on ne peut qu’espérer que cela continue !

  5. Qu’il y ait un acharnement contre le saint- Père, c’est certain; mais je n’oublie pas que ceux qui salissent en premier lieu l’Eglise, ce ne sont pas les journalistes, mais les auteurs de ces actes inqualifiables. Prions pour le Pape et pour les prêtres, le monde dans lequel nous vivons exige d’eux une vraie sainteté (à nous aussi d’ailleurs)

  6. Orchestre ou pas, les medias se font un malin plaisir a divulguer ces informations, qui entachent l’Eglise Catholique, le Saint-Pere et chacun de nous, Catholiques, partout dans le monde…
    Ils font moins de bruits a reveler la persecution dont nous sommes l’objet !!
    Au moindre appel a la charia, nous subirons les memes evenements de l’Algerie Francaise, avec toutes leurs atrocites.
    Nous pouvons garder nos Chapelets dans les mains et Prier…

  7. Seul regret, que Jean-Paul II, que j’admire profondément, se soit trompé sur le père Maciel. Il faut dire que ce dernier était particulièrement doué pour manipuler l’opinion. Mais tout de même, cela reste une erreur. L’enquête ouverte en 1998 pour faits anciens d’abus sur mineurs n’a vraiment été menée à fond qu’à partir de 2004, grâce J. Ratzinger. Avec tout ce que l’on apprend aujourd’hui sur le père Maciel (double vie, enfants à gauche à droite, accusation d’inceste), on ne peut que déplorer qu’il ait été si longtemps jugé crédible. Le rapport du saint siège sur lui et sa congrégation, suite à la visite apostolique de 2009-2010, devraient nous en dire plus prochainement.

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