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Beaucoup de personnes présentes aux débats sur la bioéthique partagent nos convictions

Une lectrice m'envoie ce compte-rendu sur le débat bioéthique d'Angers, qui a eu lieu la semaine dernière :

 "6a00d83451619c69e201b8d2d76f58970cUne semaine après le débat citoyen sur la PMA pour femmes seules ou couples de femmes qui s’est déroulé à Angers, nous avons entendu beaucoup de critiques légitimes sur l’impréparation des animateurs, les questions très fermées afin d’éluder un vrai débat philosophique et anthropologique, des interventions individuelles privilégiant la sensibilité, l’incapacité de l’animateur à classer nos interventions selon leur nature, l’absence de pédopsychiatres ou de philosophes parmi les animateurs, l’inutilité d’un tel débat, les dés étant déjà jetés sur le projet de réforme de la loi par le Chef de l’Etat. Toutes ces raisons auraient pour effet de nous faire baisser les bras en nous disant « à quoi bon ? ».

Plutôt que de voir le verre à moitié vide, regardons-le à moitié plein parce que l’un des premiers débats de ce type dans l’hexagone, avec ses imperfections certes, nous laisse espérer.

Nous nous sommes mobilisés et avons découvert, un peu avec surprise, d’une part que beaucoup de personnes présentes partageaient nos convictions tout en respectant nos contradicteurs et d’autre part que les pro-PMA sans père étaient en partie absents et que ceux qui étaient là, n’étaient ni préparés ni capables d’exprimer une argumentation étayée et audible pour défendre les leurs sans nous attaquer. « C’est moi qui choisis pour moi et ça ne regarde que moi ! Non, nous formons une société  et nous sommes tous concernés ! » 

Beaucoup de jeunes, déjà professionnels ou étudiants, des citoyens avertis, médecins, philosophes, ingénieurs ou biologistes ont pris la parole pour exprimer leurs réserves sur l’intérêt même de la  PMA pour toutes et sans père : notre capacité à élever le débat et à ne pas nous laisser enfermer dans des considérations secondaires (l’âge limite de la PMA) ou des questions simplistes (la PMA pour femme seule et pour deux femmes) a contribué à la prise de parole de jeunes ou de personnes qui ne se seraient jamais exprimées autrement :  interrogations et remarques pleines de bon sens exprimées avec leur spontanéité et leur cœur… sur les droits de l’enfant, sur leur réserve de voir l’état légiférer sur le déracinement d’enfant à naître de cette technique et sur le caractère inhumain à créer volontairemdes orphelins de père, alors que les accidents de la vie en fabriquent bien assez.

Nous avons mené le débat bien au-delà de ce à quoi aspiraient les animateurs. Cela nous a permis d’exposer nos arguments, de les étayer et de les développer en fonction de nos expériences, de nos sensibilités et de passer des messages argumentés que la salle a partagés. Finalement ce débat qui devait pour les instigateurs porter sur la technique et les imprécisions encore existantes du projet de loi, a été recentré sur le fond de la question avec les notions d’infertilité médicale, de la conception de la médecine, (soigner ou augmenter), de la disparition du père, de la filiation génétique rompue volontairement, des droits de l’enfant ou à l’enfant, de l’égalité des enfants à naître, de la prise en charge par l’état, de l’impact sociétal de la PMA sans père, de l’aspect anthropologique de notre société, du désir encadré par la loi, de l’enfant sujet ou objet, de la commercialisation et la marchandisation, de la chosification d’un enfant-produit fabriqué artificiellement, de l’eugénisme que ces « pratiques » vont entraîner.

On nous a donné la parole et nous en avons été dignes pour défendre la cause que nous portons depuis plusieurs années. Les organisateurs même s’ils n’ont pas entendu ce qu’ils voulaient entendre se poseront quand même des questions en leur âme et conscience lorsqu’ils devront faire un compte rendu de ce débat. Par ailleurs, contrairement à ce que nous supputons sur les méthodes du gouvernement au sujet de la réforme de cette loi, nous avons été clairs et loyaux et nous avons avancé et développé nos idées de façon transparente sans arrière-pensée et nous avons la conviction que la vérité finira par l’emporter sur le mensonge ou la manipulation.

Une mobilisation plus forte en cas de besoin est en marche… En effet les nombreuses interventions spontanées dans la salle nous ont montré que ces sujets mobilisent toujours ceux qui sont descendus dans la rue ces dernières années et je suis sûre que cette perspective ne réjouirait pas notre Chef de l’Etat qui n’existe que par sa capacité à créer le consensus et à ne pas cliver le pays. « La douceur angevine l’a emporté, belle illustration du Vivre Ensemble, nous ont félicité les membres de l’ERE! », certes mais … Utilisons ces débats citoyens pour montrer notre mobilisation sans faille au service de l'enfant, prouver que l'opinion publique "n'est pas prête comme ils disent," expliquer que la loi n'est ni un gadget ni une variable d'ajustement, mais écrite en vue du bien commun et de La Défense du plus faible ! Car ONLR !"

Relire notre texte sur l'utilité qu'il y a de participer à ces débats.

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3 commentaires

  1. “le caractère inhumain à créer volontairement des orphelins de père”
    C’est de l’égoïsme pur et dur. Seul problème, on a là deux êtres humains. On peut comprendre que cela fasse plaisir à l’un mais l’autre est un sacrifié. Un état digne de ce nom ne peut le permettre. On n’est plus au temps où on allait acheter quelqu’un au marché aux esclaves comme on achète actuellement un chiot. On a vu les déviations que cela pouvaient prendre : enfant objet sexuel etc….
    Les gens souffrant de ne pas aimer l’autre sexe partent avec un handicap sérieux pour éduquer un enfant à plein temps. « les joies de la paternité », peuvent cacher des satisfactions malsaines et destructrices. Qui ne se souvient pas par exemple de cet américain Mark Newton et de son partenaire nouveau-zélandais Peter Truong qui avaient acheté à une femme porteuse russe pour 8.000 $ un garçon. Dès l’âge de 22 mois il fut quotidiennement abusé sexuellement par “ses pères” et par d’autres hommes (pas de femmes puisqu’ils ne les aiment pas).
    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=oF92neT5OFg

  2. Autre argument : Qui saura dire à la génération suivante qu’une fille n’est pas la soeur de celui qu’elle fréquente en vue mariage ? Elle ignore qui est son père.
    Jusque là, la vie naissait d’un amour, plus ou moins parfait. Ici, les partisants de la Pma savent que l’amour interpersonnel est entièrement et volontairement absent.

  3. Pour les Pays-de-la-Loire, c’est ici qu’on peut donner son avis sur l’AMP:
    http://www.erepl.fr/fr/votre-avis-sur-l-acces-a-l-amp,1595,125248.html

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