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Culture de mort : Avortement

Avortement : en parler aux présidentielles, ou aux législatives ?

Présent, en marge de son éditorial que rapportait hier Michel, cite un extrait d’une interview de Jean-Marie Le Pen sur Canal + dimanche dernier (voir sur le blog de Jeanne Smits). Le passage se conclut ainsi :

L.F. : Donc, vous n’allez pas abroger les lois sur l’avortement ?

J.-M.L.P. : Ecoutez, je ne sais pas. Le président de la République n’a pas à abroger des lois sur tel ou tel point de la politique. Il y a un gouvernement pour ça, il y a une Assemblée pour prendre ses responsabilités […]

Le Pen, et il n’est pas le seul, considère donc qu’il y a des sujets qu’il convient d’évoquer aux présidentielles, et d’autres (apparemment tout ce qui concerne les lois – excusez du peu) aux législatives. Pourtant :

  • 90% des lois, en France, sont des "projets de loi" qui émanent de l’exécutif. 10% sont des "propositions de loi" émanant du Parlement – et l’exécutif peut les rendre caduques en n’en publiant pas les décrets d’application.
  • Le chef de l’exécutif, en France, se trouve être le Président de la République, qui nomme le Premier ministre et préside le Conseil des Ministres.

L’élection présidentielle est donc bien, plus encore que les législatives, le moment d’évoquer ce qui touche aux loi – et en particulier celles sur l’avortement.

Henri Védas

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6 commentaires

  1. Je ne comprends pas bien où veut en venir le SB et les catholiques nationaux… Observez donc comment font nos adversaires pour amener leur réformes. Cela fait des années qu’ils procèdent de la même façon, avec le triste succés que l’on sait.
    Un parti politique, capable de peser dans l’opinion et dans l’exercice du pouvoir, émet, par la bouche d’un ou deux représentants, des idées “novatrices” (avortement, euthanasie, Pacs, mariage homo,..). Tout de suite, devant l’émoi de la population, PAS ENCORE PRETE A ENTENDRE CE MESSAGE, la direction du parti se déclare opposé à ces thèmes. Cependant, ce parti a des contacts, est bienveillant à l’égard des groupes de pressions qui portent ces idées. Ensuite, quand ils sont au pouvoir, petit à petit, ils donnent la parole à ces représentants d’idées nouvelles. Ensuite, une “affaire”, montée de toute pièce ou non, en tout cas très médiatisée, “oblige” les politiques à reparler de ce thème. Alors, on fait des déclaration, on en parle dans les médias, on écrit des tribunes, l’air de rien, toujours un peu plus favorables à ces thèmes, dont on disait hier qu’ils étaient inadmissibles. En fait, les “élites” au pouvoir, doucement, “éduquent” la population, amène les electeurs à penser, que peut-être, on pourrait changer un peu la législation, sur tel ou tel détail. Une fois que c’est fait, la logique est lancée, les groupes de pressions font de plus en plus parler d’eux, utilisent leur petite victoire, celle qui a introduit une logique dans l’esprit de la loi, et vont jusqu’au bout de cette logique. Encore une fois, c’est ce qui est fait à chaque fois, ET CA MARCHE !!!!
    Une phrase de Raffarin est à cet égard totalement révélatrice : alors qu’il recevait officiellement un groupe homosexuel qui revendiquait l’adoption par des couples homo, il déclara, “je pense que les français ne sont pas encore prêts”. Sous-entendu, “il va falloir les préparer, mais rassurez vous, on est d’accord, on va le faire, un peu de patience”.
    Alors, pourquoi faut-il que nous soyons toujours si gauches, maladroits et brutaux pour faire passer nos idées. C’est bien, continuez donc à centrer le débat sur le FN en annonçant que le FN se renie. Nous savons tous que c’est le seul parti qui a défendu la vie pendant trente ans dans son programme. Nous savons tous que les principaux leader et soutiens de ce parti sont des catholiques convaincus. Croyez vous qu’ils resteront les bras croisés une fois au pouvoir ? Ou alors, on s’entre-déchir, on partage les 30% de Villiers-Le Pen en deux, on continue à se replier dans notre naïve (mais coupable) maladresse politique en attendant “l’intervention Divine”, “l’avènement du Roi”, “la révolution nationale”, qui, du jour au lendemain, mettra fin au meurtre des tout petits, à l’islamisation de la France, à l’écroulement de la raison, au naufrage de la France.
    Qu’on soit vigilants pour ne pas se renier, soit. Mais qu’on s’acharne de cette manière, franchement je ne comprends pas.
    Enfin, à qui d’autre faire confiance ? Villiers et Peltier ne sont pas très locaces dans les grands médias sur ce sujet et n’en font pas non plus un cheval de bataille. Alors, on fait quoi ? On baisse les bras et on attend ? Ou on se promet dur comme fer de tout faire pour prendre le pouvoir, en étant discrets sur certains points qui scandalisent nos pauvres concitoyens (qui ont été décervelés, les pauvres), pour les “ré-éduquer” petit à petit ?
    On a déjà perdu l’occasion de conserver la Monarchie pour des histoires de détails, de drapeaux blanc ou aux trois couleurs. Nos ainés se sont déchirés sur le détail, sans penser que, doucement, ils pourraient reprendre ce qui avait été perdu. La politique doit se concevoir à long terme, c’est ce qu’ont compris les franc maçons. Et c’est pourquoi ils gagnent toujours depuis deux cents ans. Serions nous trop bêtes pour profiter de l’occasion (qui ne fut jamais si belle) de peser à nouveau dans le débat politique, en obligeant, par un score important, les autres partis et les medias, à reparler des thèmes qui nous sont chers ? C’est maintenant possible, alors ne gâchons pas tout par notre maladresse, c’est ce qu’attendent les médias et c’est pourquoi il ressortent le thème de l’avortement dans les débats avec Le Pen. C’est pour faire peur aux électeurs français qui ne savent pas que le FN c’est aussi cela. Pour faire perdre des voix au seul parti capable de peser demain et de faire trembler le système.
    [Réponse de HV :
    Merci de votre commentaire : bien qu’il ne réponde pas précisément à l’objet du post, il est comme toujours éloquent et intelligent. Mais il est marqué par une contradiction et une erreur :
    – La contradiction : est-ce que l’avortement est de la première importance, mais doit être combattu de manière dissimulée, ou est-ce que ce n’est qu’un “détail” du même ordre que le drapeau blanc du Comte de Chambord ? Vous sembles dire les deux successivement.
    – Une erreur : croire que prendre exemple sur les méthodes de la subversion doit nous amener à ne pas parlez de l’évolution de certains dirigeants du FN sur l’avortement légal. 1) On ne peut pas transposer au bon combat toutes les méthodes de la subversion (cf Jean Ousset, L’Action); 2) tous les exemples récents de réussite politique dans le bien (aux USA, surtout) montrent qu’on n’obtient que ce que l’on demande (avez-vous un contre-exemple ?). Nous, nous demandons des engagements pro-vie, et nous ne pouvons pas nous payer le luxe de perdre 20 ans en croyant aux discours de type “attendez qu’on soit au pouvoir, et après on verra ce qu’on verra” (combien d’électeurs RPR ont cru jusqu’au début des années 1990 que leur parti était secrètement pro-vie ?)
    Pour autant, ce blog ne suggère en rien de “baisser les bras”, ne sert pas à rabattre vers d’autres candidats, et ne prône certainement pas l’absention – nous y reviendrons, notamment dans nos Libres Réflexions.]

  2. Le texte de Mangouste est très juste sur l’usage des media des “sujets qui fâchent”… et dont ils savent pertinemment combien ils “ringardisent” le Front national ou n’importe quel autre parti qui en ferait son principal de bataille.
    JMLP l’avait très justement remarqué d’ailleurs lors de l’émission de Canal +, la très perverse Laurence Ferari revenant lourdement (vidéos et commentaires) sur l’avortement come sur l’affaire dite du Détail, sur celle de Mantes la Jolie, etc.
    Il reste que personne ne fondera son programme présidentiel sur une re-pénalisation de l’avortement, c’est évident, il faudrait être naif pour le croire. Si la population bouge enfin en 2007, et elle le pourrait bien, ce sera sur l’insécurité et l’immigration.
    Pour la lutte contre l’avortement, il faudrait déjà commencer par secouer nos évêques français, muets comme des cârpes sur le sujet depuis des années!
    Ce qui n’empêche pas de préparer l’avenir en passant effectivement par l’Assemblée: un Président frontiste élu en avril 2007 gagnerait aussi les législatives de juin 2007 qui suivent immédiatement.
    Or une proposition de loi, rédigée en son temps (28 décembre 2002, jour des Saints Innocents) par Bernard Antony, est déjà prête.
    Il s’agit d’une loi de substitution à la loi Veil, visant à protégeant les enfants à naitres mais aussi à stabiliser et protéger les mères et les familles.
    Elle s’appelle “une loi pour la vie”.Je citerais un passage de Jeanne Smits, dans l’introduction qu’elle avait écrite de cette proposition de loi: “Cette loi va surprendre. Elle interdit l’avortement et punit ses responsables et promoteurs, mais ne prévoit pas de peine pour les femmes qui y ont recours. Ces femmes qui, le plus souvent, sont les deuxièmes victimes d’une IVG”.
    Nous sommes bien d’accord et c’est peut-être cet aspect là qu’il faudrait souligner pour empêcher la “ringardisation” (politique, s’entend) des combattants pro-vie.
    Si la Providence veuille que mon épouse, candidate FN dans le Nord, soit élue en 2007, elle votera cette loi, comme bien d’autres candidats actuels du FN.

  3. Le Pen négocie une porte desortie pour ne plus militer pour la vie

  4. Mangouste confond objectif et méthode d’action .
    L’objectif incontournable à atteindre est bien de faire en sorte que l’avortement soit un jour insupportable à la majorité des français. Pour y parvenir, il faut donc annoncer que la loi Veil est une mauvaise loi, ne serait ce que parce que les dispositions qu’elle contenait (hypocritement, ceci étant destiné à faire voter la loi) de dissuasion et d’aide n’ont jamais été mises en oeuvre. Sans quoi tout discours politique sur le sujet conduit à se placer en perpétuelle défensive face à la gauche et au G. O.
    Qu’ensuite on ne fasse pas de cette loi le sujet principal des interventions du FN me semble ressortir de la plus élémentaire prudence : actuellement les français ont accepté l’avortement, parce qu’autour d’eux ils constatent qu’accueillir la vie est devenu très difficile, pour des raisons recevables pour nous (absence des solidarités familiales et transgénérationnelles, solitude des individus, logement hors de prix, travail rare pour certains) et d’autres qui le sont moins (matérialisme et égoïsme des personnes, et particulièrement des hommes,passablement féminisés dans leur psychologie et incapables d’assumer la paternité). Et personne, pas même le FN , ne propose de façon claireune grande politique d’accueil de la vie et de soutien aux familles : alors les français pensent que l’avortement est un moindre mal.
    La méthode est donc d’annoncer la remise en cause de la loi Veil, et d’accompagner cet objectif d’une politique que les conservateurs américains ont appelée “compassionnelle”. Et qui chez nous, où les associations caritatives ou sociales n’en ont pas les moyens comme aux USA, de multiplier massivement les solutions concrètes pour les femmes et les familles en difficulté. Alors il sera possible d’inverser le sentiment commun : l’espérance retrouvée est un moteur puissant dans la vie des nations. La natalité a repris en France durant l’hiver 41, après la défaite et sous l’occupation, suite aux mesures familiales de l’époque.
    Là où Mangouste a raison, c’est qu’il faille cesser de penser qu’agresser le seul FN de l’extérieur le fera évoluer : les partis ne changent que de l’intérieur. Or la droite dite nationale, et les catholiques tradition-nels ou -nalistes n’ont pas de vision claire d’une politique sociale selon la doctrine sociale de l’Eglise, et comme les autres français de droite ils oscillent entre aides sociales étatistes et réclamations libérales de libertés individuelles et contractuelles, comme au Moyen AGE. Là est la vraie question : elle n’est résolue nulle part pour l’instant.
    Le FN n’est seul dans ce cas.

  5. @ Mangouste:
    Les méthodes du Malin sont plus efficaces que celle du Bien : ça ne veut pas dire que les méthodes du premier amènent au second. En morale le moindre mal n’existe pas. Néanmoins je vous suis sur le fait de ne pas diviser les forces, mais pour cela forçons nos hommes politiques à défendre nos idées, & non des circonvolutions tendant à faire bon effet. Quant aux convictions personnelles de Le Pen, qu’il les soutienne en public, assez de cette notion de fort intérieur ou de sphère privée!!!

  6. @ Laetitia : ce n’est pas parce que ce sont nos ennemis qui les utilisent que les méthodes sont forcément mauvaises. Ils font de “l’éducation”. Le problème est qu’ils le font en vue du Mal et que nous devrons le faire en vue du Bien. Mais la priorité est de PRENDRE le pouvoir, ou d’obliger ceux qui y sont à faire attention à nous, donc, peser suffisamment en terme de voix, montrer notre force. D’où mon appel à refuser l’abstention et la division.
    @ Jeanne Smits : oui, je crois moi aussi aux minorités agissantes, la gauche a prouvé leur efficacité depuis 60 ans. Cependant, dans le contexte actuel, notre minorité ne peut plus se passer de prendre le pouvoir, ou au moins d’avoir des alliés au pouvoir. Parce que les médias et le monde politique nous sont TOUS hostiles. Et pour qu’une minorité puisse agir, elle doit le faire dans un contexte où elle puisse trouver un écho favorable quelque part dans les médias ou dans le gouvernement. Il faut un levier que nous n’avons pas encore. Il faut un ou des alliés bien placés et ce n’est pas encore le cas pour nous. C’est pourquoi toutes les associations de défense de la vie, hélas, se démènent presque pour rien.
    enfin, concernant Le Pen et le fait qu’il soit discret. Si on veut parler à quelqu’un de l’Amour de Dieu, on va éviter de commencer à lui parler de morale sexuelle, avortement, contraception,…. tout simplement pour ne pas fermer son intelligence conditionnée par des décennies de lavage de cerveau à la réception de la Vérité. On va lui parler de ce qui est susceptible de toucher son coeur et son intelligence, pas de ce qui peut le braquer. C’est faire preuve de pédagogie et d’intelligence, pas de mensonge.
    @ Pascal : oui, il faut faire du compassionel, c’est exactement ce que font nos ennemis. Sur la morale comme sur l’immigration. Mais là encore, eux sont relayés par des médias et une élite politique bienveillante, pas nous. Mais vous avez raison, c’est ce qu’il faut faire, c’est de la pure pédagogie.
    En conclusion : 1 – les minorités agissantes ne peuvent rien si elles n’ont pas des amis bien placés, ou si elle ne font pas peur. Donc, nécessité de voter en masse pour un candidat unique qui pèse lourd en voix.
    2 – faire preuve de pragmatisme et d’intelligence et de pédagogie n’est pas utiliser les techniques du Malin.
    3 – oui, restons vigilant, mais si le FN prend le pouvoir ou s’en approche, il devra composer avec nous qui sommes son socle le plus solide et le plus actif. Il le sait, il n’aura pas le choix.

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