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Culture de mort : Avortement

Avortement : retour sur le procès de Bobigny

La chaîne politique Public Sénat diffusera à partir du 7 mars un documentaire sur l'avortement, intitulé "avortement : le procès de Bobigny", de Guy Beauché. Dans la présentation, on lit :

"Retour sur le procès historique de Bobigny qui en quelques semaines a crée un mouvement d’opinion irréversible aboutissant à la révision de la loi de 1920 qui considérait l’avortement comme un délit en France. On doit à ce procès la dépénalisation de l’avortement en France qui interviendra en 1975. En Novembre 1972, le tribunal de Bobigny et le procès qui s’y déroule deviennent un enjeu de la cause des femmes. Une jeune fille de 16 ans doit comparaître. Son crime, avoir décidé d’avorter suite à un viol à une époque où la loi française interdit l’avortement. En avril 1971, elles sont au nombre de 343 à signer un manifeste publié dans le magazine « le Nouvel Observateur », le manifeste des « 343 salopes » pour dénoncer cette loi archaïque. Il faudra ce tragique fait divers pour servir d’exemple et faire bouger la loi. Avec l’aide de sa mère Marie-Claire Chevallier, va mettre sa vie en danger pour avorter. C’est Gisèle Halimi qui défendra l’affaire Chevallier qui deviendra la cause de toutes les femmes. Avant que les politiques ne réagissent et qu’une loi ne soit votée dans l’hémicycle, les médecins vont à leur tour jeter un pavé dans la mare et sortir de leur réserve. En 1973, provoquant la justice, et le conseil de l’ordre, 331 médecins signent un manifeste en forme de provocation «nous pratiquons des avortements, inculpez-nous si vous l’osez»".

C'est l'occasion de démonter la désinformation autour de ce procès. Notons déjà que "les" médecins qui sortent de leurs réserves ne sont pas "tous les" médecins, comme le résumé le laisse entendre. 331 médecins, ce n'est rien en comparaison des 10 000 médecins que Laissez-les-vivre avait mobilisé à l'époque.

Le procès de Bobigny s'est terminé par une amende avec sursis, montrant que les juges n'étaient plus prêts à appliquer la loi de 1920 protégeant l'enfant-à-naître. Surtout, ce fut un procès-provocation. L'avocate activiste Gisèle Halimi, qui "rêvait" d'un tel procès, l'a mis en scène dans un but politique revendiqué :

H «J'ai toujours professé que l'avocat politique devait être […] [p]artisan sans restriction avec, comme armes, la connaissance du droit "ennemi" […]. Les règles d'or des procès de principe: s'adresser, par-dessus la tête des magistrats, à l'opinion publique tout entière, au pays. Pour cela, organiser une démonstration de synthèse, dépasser les faits eux-mêmes, faire le procès d'une loi, d'un système, d'une politique. Transformer les débats en tribune publique.»

Surtout, ce procès est basé sur uns ambiguïté, concernant le viol de Marie-Claire, la jeune mère qui a avorté. Thèse soutenue, mais du seul bout des lèvres, par Halimi elle-même qui disait récemment que Marie-Claire avait été "presque violée". Viol ? Pas viol ? Remarquons en tout cas que les pro-avortement choisissent le cas d'un viol pour justifier l'avortement légal – mais traitent en ennemis ceux qui veulent limiter l'avortement aux cas de viol, d'inceste et de danger pour la vie de la mère.

Toutefois le mensonge central ne porte sans doute pas sur la question du viol : il est dans l'omission de ce que vit aujourd'hui la vraie Marie-Claire. Après avoir été utilisée par les partisans de l'avortement, elle s'est retrouvée bien seule face à son acte. Le groupe pro-vie des Survivants l'avait rencontrée, et avait recueilli d'elle ces paroles :

"Pendant ces trente ans, on parlait de Marie-Claire, mais personne ne s'est demandé ce qu'elle est devenue Marie-Claire !"
"Si j'avais de l'argent, je créérais une fondation pour aider les femmes qui ont subi un avortement."
"Moi, mon avortement, j'y pense tous les jours. Aujourd'hui j'aurais un fils de 30 ans. Et pourtant c'est le fruit d'un viol."

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3 commentaires

  1. Bravo Michel janva, excellent travail contre-révolutionnaire de rétablissement de la vérité qui libère.

  2. Il est curieux que la chaine du sénat mette en valeur une violation ouverte de la loi.

  3. Merci Michel Janva pour ce rappel historique bien documenté et rendez vous avec tous les lecteurs du Salon Beige au Congrés de notre 40 ème anniversaire le samedi 26 mars 2011 à la Maison de la Chimie de 9 heures 30 à 18 heures 26 rue saint dominique 75007 Paris .Inscriptions et renseignements Laissez les Vivre SOS Futures Mères BP 111 75463 PARIS Cedex 10 téléphone 01 42 85 14 70

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