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Homosexualité : revendication du lobby gay

Avec ma conviction d’homme de gauche, je ne voterai pas ce projet, attentatoire aux libertés

Lahire a publié la vidéo de l'intervention du député de Martinique Bruno Nestor Azerot. En voici le texte :

N"La liberté de conscience et de vote qui existe au sein de mon groupe
parlementaire, le GDR, me permet d’exprimer une voix qui est celle d’un
homme libre d’Outre-mer : j’en remercie mes collègues du groupe, dont les avis sont divers et très partagés sur ce texte. Outre-mer, en revanche, la quasi-totalité de notre population est
opposée à ce projet qui bouscule toutes les coutumes et toutes les
valeurs sur lesquelles reposent nos sociétés ultramarines.

M. Philippe Gosselin. Chez nous aussi !

M. Bruno Nestor Azerot. Cette voix doit être entendue et comprise. Nous devons exprimer cette opinion de notre électorat qui ne comprend pas ce qui se passe ici et maintenant.

M. Philippe Gosselin. Il a bien raison !

M. Bruno Nestor Azerot.
Le risque est grand de plonger la population dans un profond
désenchantement vis-à-vis de la politique du Gouvernement, voire de
provoquer une cassure morale irrémédiable
. Ce texte en effet ne donne
pas une liberté supplémentaire, il fragilise au contraire le délicat
édifice sur lequel se sont construites nos sociétés
antillaises et
guyanaise après l’abolition de l’esclavage. Il existe même, à mon sens,
un risque de rupture du pacte républicain
qui nous lie depuis deux
siècles à la France. Cette question du mariage homosexuel appelle en effet de ma part des
réflexions de fond. Il est nécessaire de distinguer la question de
l’homosexualité de celle du mariage gay : les confondre, comme l’ont
fait certains orateurs, n’est pas honnête.

L’homosexualité est une pratique qui relève de la sphère privée :
c’est une réalité qu’il faut prendre en compte et qui appelle des
droits et une protection de la vie privée pour ceux qui la pratiquent. En revanche le mariage gay et l’adoption pour les couples homosexuels
relèvent de la sphère publique, en ce qu’ils bouleversent la norme en
vigueur, en établissant une nouvelle norme en matière de famille, de
filiation et de transmission patrimoniale. Ce chemin-là, nous ne pouvons
le suivre. 
Peut-on véritablement parler d’un progrès et d’une nouvelle liberté ?

À l’origine, en établissant le mariage comme institution, la société a
donné un cadre juridique à une donnée naturelle : l’union d’un homme et
d’une femme en vue de la procréation d’un enfant. Or, à l’évidence, il
ne peut en être ainsi avec le mariage gay. Certes, aujourd’hui, le
mariage est plus un « mariage-sentiment » qu’un « mariage-procréation »,
comme il l’était autrefois : l’enfant n’est plus la finalité du
mariage, si bien que des personnes hors mariage, voire des couples
stériles, peuvent avoir envie d’enfant.

La question qui se pose est donc plutôt : le sentiment doit-il donc
devenir le sens nouveau et unique d’un mariage qui serait ouvert à tous
les hommes et à toutes les femmes, qu’ils soient hétérosexuels ou
homosexuels ?
Doit-on révolutionner ainsi le mariage en France et en Outre-mer au risque de perdre nos valeurs fondamentales ? […] Allons-nous vers cette société où l’individualisme hédoniste remplacera nos vieilles doctrines personnalistes et socialistes fondées sur la solidarité, la liberté et l’égalité ?

La famille, pivot de notre société depuis les Constituants et la
Révolution française, depuis l’émancipation de 1848, va-t-elle, au sens
littéral du terme, exploser ? Notre responsabilité est grande devant l’Histoire.

Moi, homme issu d’un peuple opprimé, réduit en esclavage, où le
système social refusait à un homme et à une femme de pouvoir avoir un
enfant et se marier légitimement, où le mariage était interdit et où il a
été une conquête de la liberté, j’affirme le droit à l’égalité dans la
différence et non dans le même, le semblable, l’unique !
Car enfin, au nom de l’égalité et du refus des discriminations, peut-on établir une équivalence entre tous les couples ?

Au contraire, je crois que l’on ne peut mettre sur le même plan
hétérosexualité et homosexualité : un homme et une femme, ce n’est pas
pareil que deux hommes ou deux femmes ensemble. Établir une équivalence,
une nouvelle égalité, une nouvelle norme, c’est nier la réalité, c’est
rétablir une oppression en confondant genre, sexe et pratique. C’est un diktat de la pensée contre l’humanité vitale, contre les
droits de l’homme et de la femme
. Refuser cette différence naturelle,
c’est refuser la différence sexuée, c’est revenir sur l’oppression de la
femme et de ses droits émancipés, […] c’est instaurer une nouvelle contrainte, car il sera interdit désormais
de faire la différence entre un homme et une femme, au risque d’être
discriminatoire.

Et l’enfant ? Puisque deux hommes ou deux femmes ne peuvent procréer,
que va t-on faire ? Pour procréer, il faut bien un homme et une femme. […] Inéluctablement se posera la question du recours à la procréation médicale assistée […] car
ce désir d’enfants est légitime. Toutefois, ce n’est pas le droit qui
refuse aux homosexuels d’avoir un enfant, c’est la nature
. Pour pallier
ce problème de stérilité et d’incompatibilité, on aura recours à la PMA.
Où est le progrès social ? Où la liberté nouvelle ? Comment voulez-vous
qu’un homme dont les ancêtres ont été vendus et chosifiés ne soit pas
inquiété par cela ?

[…] La gauche a le pouvoir dans cette assemblée, je suis un homme de gauche
et c’est bien en tant que tel que je préfère l’humain et l’humanisme à
ce que ce texte sous-entend. Alors qu’un tiers des hommes et des femmes d’outremer sont sous le
seuil de pauvreté, que notre PIB est d’un quart inférieur à celui de
l’Hexagone […] et que 60 % des jeunes de moins de 25 ans sont toujours au chômage, n’y avait-il pas d’autres priorités ? Que dirai-je à ce jeune Martiniquais qui, entré dans la délinquance,
est sans travail, dont les parents sont aussi sans emploi, qui est sans
logement et n’a pas de quoi se nourrir, qui n’a pour seule alternative
que de récidiver pour pouvoir être reconduit en prison afin d’avoir
enfin un toit et à manger ? […] Que lui dirai-je demain ? Que je lui ai offert, en tant que
législateur, une grande liberté : non pas du travail, non pas un
logement, non pas un avenir décent et un espoir de vie, mais le mariage
pour tous !

À mon grand regret, mais avec ma conviction d’homme de gauche engagé et libre, je ne voterai pas ce projet qui est attentatoire aux libertés et ne répond pas aux aspirations profondes du peuple, en particulier en Outremer.'

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15 commentaires

  1. Mille fois bravo, M. Azerot.
    Madame Taubira, as-tu entendu ce Cri de notre compatriote?

  2. Bonjour,
    Je rejoins tout à fait ce que dit ce député qui, lui, fait la différence entre “égalité” et “égalitarisme”. Avec lui nous prônons l’égalité devant la loi, qui ne veut pas dire l’égalité des désirs entre chaque citoyen.
    Le mariage homosexuel n’est pas un symbole de liberté, il nous donne plutôt à ne plus prendre en compte la différence des sexes fondamentale. Mme Taubira parle à tort d’« ÉLARGIR » le mariage et l’adoption. Il n’y a pas un réel “élargissement” dans le fait d’attribuer le mariage à des couples d’ 1 unique sexe, 1 seul sexe à la fois ! Ca FERME en revanche ce mariage sur l’1 des 2 sexes selon que ce sont des couples d’hommes ou des couples de femmes.
    On constate donc que le mariage «s’ouvre » vraiment quand il unit 2 sexes, et se referme sur 1 seul sexe dans le mariage entre personnes homosexuel(le)s.
    Personnellement, je trouve paradoxal que ce projet soit appelé « mariage », il est plutôt un « DIVORCE». “Mariage pour des personnes de même sexe” : son nom l’indique par lui-même, il est un divorce des sexes… On n’ouvre pas le mariage à plus de personnes, mais à plus de “genres”.
    Et donc n’est-ce pas un paradoxe de vouloir “se marier” selon son désir plutôt que selon son sexe ?

  3. J’avais suivi déjà le discours hier. Voici une prise de position claire, courageuse. Voici enfin un homme, un vrai ! BRAVO !!! Et vive la Martinique !!!

  4. C’est quand même un gloubi boulga de logique, de sophismes, de bon sens et de contre-sens. S’il parvient à la bonne conclusion c’est un peu par hasard.
    Par exemple, il ne veut pas d’un “mariage qui serait ouvert à tous les hommes et à toutes les femmes, qu’ils soient hétérosexuels ou homosexuels”…
    Mais le mariage est “ouvert” (quel mot stupide) à tous !! On n’a que faire des pratiques sexuelles des gens ! Je n’ai jamais vu de maire demander aux mariés s’ils sont homos ou pas !

  5. Ah, il est noir…?
    Antillais, descendant d’esclave?
    Il est député, représentant du peuple, cela ne suffit-il pas?
    Sa conviction a-t-elle besoin du sempiternel couplet des réminiscences coloniales pour être pertinente!
    Un noir doit-il être mieux écouté parce que noir, non par ce qu’il dit?
    Quelle image nous montre-t-il; celle du « pôv neg’ qu’a fait des études », alors que je veux voir un homme défendre une conviction !

  6. a noter que les députés de droite présents se sont levés pour l’applaudir à la fin de son intervention remarquable.

  7. Il faut le féliciter en direct et qu’il croule sous les e-mails pour l’encourager à repartir se battre contre cette loi stupide. Voici son adresse :
    [email protected]

  8. Remarquable et bien envoyé ! Un grand bravo à ce député. A diffuser sans modération !

  9. bravo, d’autant plus qu’en réalité ce “mariage’ pour tous est en réalité dans le cas des homosexuels qui obtiendront ensuite facilement la pma ou gpa déjà la légalisation de la polygamie, car il y aura 2 femmes et un père ou 2 hommes et une mère!

  10. En général, l’idée du “mariage pour tous” a du mal à passer dans les DOM-TOM .

  11. Ce député est courageux même s’il parle de son origine antillaise et de ses ancêtres esclaves. Il rappelle que ce n’est pas la priorité en ce moment en Martinique et en Guadeloupe. Et en métropole non plus.

  12. bravo, d’autant plus que ce “mariage’ pour tous est en réalité, dans le cas des homosexuels qui obtiendront ensuite facilement la pma ou gpa, la légalisation de la polygamie, car il y aura 2 femmes et un père ou 2 hommes et une mère!
    (écrit trop vite)

  13. Bravo et merci au député Azérot. L’un de ses arguments : ” Ce n’est pas le droit qui refuse le mariage aux homosexuels, c’est la nature”. Comme c’est bien dit! Mais nos bobos dominants ne comprennent plus la nature, enivrés qu’ils sont par une idéologie funeste inspirée du diable.

  14. Il serait temps que cet homme de gauche s’aperçoive, que sa propre famille politique à pour principal but la déstructuration de notre société. Il n’y a pas de courage à s’opposer à la gauche, il n’y a que du bon sens.

  15. Bravo à cet homme courageux. Et honte à tous les députés godillots.

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