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Culture de mort : Euthanasie

Avancée de l’euthanasie : Dati opposée, Fillon ambigu

Le garde des Sceaux Rachida Dati a fait part de son opposition à la demande d’euthanasie de Chantal Sebire :

D "Cette dame demande à la justice de pouvoir exonérer de la responsabilité pénale le médecin pour lui administrer une substance létale, qui l’aidera à mourir. Ce n’est pas notre droit. Nous avons fondé notre droit, et aussi bien la Convention européenne des droits de l’homme, sur le droit à la vie. Si on fait une loi en mettant un certain nombre de cas, que fait-on que si le cas n’est pas dans les cas que la loi a déterminés ? La loi Leonetti de 2005 est une loi assez équilibrée, on évite l’acharnement thérapeutique. A titre personnel, je considère que la médecine n’est pas là pour administrer des substances létales."

Le Premier ministre est beaucoup moins catégorique :

F "Il ne faut pas laisser penser aux Français qu’on pourrait régler dans le détail cette question qui est la question de la vie et de la mort. […] Il y a un texte qui a été voté par les parlementaires il y a deux ans, la loi Léonetti. La demande est faite au juge d’interpréter ce texte. On va voir ce que le juge va dire. La difficulté dans cette affaire c’est qu’on est là aux limites de ce que la société peut dire, de ce que la loi peut faire […] On est là aux limites de l’intime. Il faut avoir la modestie de reconnaître que la société ne peut pas répondre à toutes ces questions. Il y a une avancée considérable qui a été faite avec cette loi […] la solution qui lui a été proposée [est] de mon point de vue est acceptable [hospitalisation avec une mise en coma]. Je ne peux pas apporter une réponse péremptoire à une question qui touche au plus profond de nos consciences. Il faut que la société toute entière prenne en charge cette question et mûrisse".

Michel Janva

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26 commentaires

  1. Si Fillon veut garder sa place de premier ministre, il répondra de cette manière.
    Bravo à Mme Dati !!!
    Je lui souhaite d’avoir toujours de mêmes discours !!!

  2. François Fillon révèle sa vraie personnalité: il est ambigu et joue double-jeu.
    “qui n’est pas avec nous est contre nous”

  3. Que Monsieur FILLON cesse de parler comme un livre edité aux presses de l’ENA et refuse le parti du compromis avec la culture de mort!

  4. […] Pol cite George Bush. le Christ a dit : “Qui n’est pas contre nous est avec nous”. Il y a une nuance…
    [St Matthieu, XII,13 : “qui n’est pas avec moi est contre moi et celui qui n’assemble pas avec moi disperse” MJ]

  5. Et dire qu’on nous présente François Fillon comme un catholique modèle, proche de l’Abbaye de Solesmes!
    Il ne doit pas connaître Evangelium vitae, sinon c’est à pleurer.
    Bravo à Rachida Dati.
    Il faut prier pour nos dirigeants et pour cette pauvre malade.

  6. Vous avez raison pour Matthieu, mais les autres disent l’inverse.
    Marc, IX, 40 : “Qui n’est pas contre nous est pour nous. ”
    Luc, IX, 50 : ” N’empêchez pas, car celui qui n’est pas contre vous est pour vous. ”
    J’aimerais creuser un peu le sujet…
    [Les 2 formulations sont donc justes. Et c’est logique. MJ]

  7. “Il faut que la société toute entière prenne en charge cette question et mûrisse”(sic)Ainsi parla un certain Ponce-Pilate en livrant Jésus à la foule ? Mais c’était il y a longtemps…!
    Notre société peut elle “mûrir”?Il me semble qu’elle est déjà plutôt blette …!

  8. Excusez-moi mais quelles solutions préconisez vous pour soulager les douleurs de cette femme ?
    C’est très bien de se draper dans sa bible et de tout interdire mais que vous dicte la compassion que, j’espère, vous éprouvez ?
    La mise dans le coma et le regard sur la montre pour savoir combien de temps son corps (puisqu’il n’y aura plus de conscience) tiendra ?

  9. Excusez-moi mais quelles solutions préconisez vous pour soulager les douleurs de cette femme ?
    C’est très bien de se draper dans sa bible et de tout interdire mais que vous dicte la compassion que, j’espère, vous éprouvez ?
    La mise dans le coma et le regard sur la montre pour savoir combien de temps son corps (puisqu’il n’y aura plus de conscience) tiendra ?

  10. A quand la conversion de Melle Dati?
    Elle serait plus en accord que certains catholiques avec les points non négociables!

  11. Content de voir que Mme Dati puisse tenir de tels propos (qui dont être sincère pour le coup, elle ne se mettrai pas à dos des millions de fanatiques pro-mort pour se faire bien voir :) ).
    Un bon point pour elle (faudra revenir sur le loi de rétention de sureté pour qu’elle redevienne presque “blanc comme neige”)

  12. @ Mathieu:
    Vous opposez la souffrance à la mort, quand les 2 résultent de notre nature humaine. Il faut beaucoup d’humilité pour accepter l’une ou l’autre comme des données inéluctables de la vie, que l’on soit celui qui les subit que celui qui accompagne. Notre médecine n’est pas toute-puissante, quoiqu’elle semble annoncer, elle ne peut pas empêcher de mourir, & parfois pas non plus de souffrir. Vivre cette évidence comme une injustice est stérile, il faut hélas l’accepter comme un mystère.
    Notre société refuse toute gêne, tout déplaisir. Elle propose de tuer plutôt que de laisser souffrir. Et pourtant qui oserait affirmer qu’il est mieux d’être mort que vivant? Pas celui qui est aux portes de la mort, dans l’angoisse & la peur, en tout cas, ni celui qui a perdu un être aimé.
    Alors, restons humbles devant notre propre nature dans sa faiblesse, aidons les mourants par tous les moyens moraux (ça fait déjà beaucoup) & prions; mais ne prétendons pas tout régler…

  13. @ Mathieu,
    Les médecins disposent de tous les moyens pour soigner la douleur de cette dame. La médecine est très développée dans ce domaine. S’ils ne le font pas, est-ce à cause de la volonté de leur patiente?
    Et puis, il semble que cette dame soit encore autonome: si elle veut mourir qu’elle se suicide toute seule sans engager les autres, mais surtout qu’elle n’instrumentalise pas sa douleur dans un combat pour l’euthanasie.
    @ Jean-Claude,
    Non, non je ne citais pas votre président américain. Je pensais bien à l’évangile. Merci d’avoir donné la phrase exacte.

  14. Matthieu :Il existe des moyens neurochirurgicaux pour apaiser de trop grandes douleurs,en ultime recours.Les a-t’on proposés ??Ces solutions auraient été discutées posément en temps de “paix médiatique”.Mais la surmédiatisation de cette affaire retarde plus la recherche d’une solution, qu’elle ne la fait avancer.
    C’est bien vrai que ce “coma” provoqué est passablement “hypocrite”. Les médecins ne doivent pas renier leur serment,sinon c’est tout le capital de confiance qui s’écroule.(Je parle en temps que médecin retraité)Prions pour ceux qui doivent prendre de très graves décisions,et pour cette personne et sa famille.Prions le Pr Lejeune.Mais,à son exemple, au grand jamais n’acceptons le “suicide assisté et “la mort comme solution” .Courtoisement,mais fermement”Oui= oui, non =non.Merci de cette discussion.

  15. @Laetitia
    Je suis d’accord avec vous sur plusieurs points. La médecine n’est pas toute-puissante et ne peux pas empêcher toute souffrance. Mais il faut qu’elle le fasse au mieux. Tout le monde n’a pas la vocation de martyr.
    “qui oserait affirmer qu’il est mieux d’être mort que vivant”. Si la vie se résume à être perclus de douleurs alors je suis de ceux-là. Quand vous souffrez de manière permanente, le réconfort moral n’est à mon avis d’aucune secours. Pour l’apprécier, il faut être conscient. Or une trop grande douleur physique qui ne laisse pas de répit brouille la conscience.
    Je pense que vous ne vous mettez pas à la place de cette femme. Il est très facile, confortablement assis devant son ordinateur, de dire qu’il faut être humble et accepter la douleur.
    Il faut surtout être humble devant le choix de cette femme et accepter que tout le monde ne soit pas aussi courageux que vous.
    Qu’elle ait choisi de mourir, nous n’avons rien à dire ; quant à l’autorisation par la loi de l’injection de la dose létale par le médecin, c’est effectivement un point différent, qui nous concerne tous et qui soulève débat.

  16. Pour revenir aux deux formulations, il y a tout de même une nuance : elle tient à la position de ceux qui n’ont pas tranché, ceux qui ne sont ni avec, ni contre.
    Chez Matthieu, ils sont mis avec les “contre”, puisqu’ils ne sont pas “avec”. Chez Marc et Luc, ils sont “avec” puisqu’ils ne sont pas contre.
    Loin de moi l’idée de vouloir pinailler, jouer sur les mots comme un pharisien. Je trouve juste qu’une formulation est plus ouverte que l’autre. Je trouve que les citations de Marc et Luc reflètent plus la grandeur de la miséricorde de Dieu.
    Cordialement

  17. Vincent Humbert aussi avait un jour exprimé le désir de mourrir. Pourtant je crois me souvenir qu’aux dernières informations il était revenu sur sa décision et qu’il a été “liquidé” quand même… Qui ne voit qu’il s’agissait d’un SOS ? N’acceptons pas de prendre au pied de la lettre une telle demande !

  18. Si l’on ne vous apprend pas à donner un sens à la douleur, alors la position de Mathieu est compréhensible et raisonnable. D’où l’intérêt de se former à la doctrine de l’Eglise en la matière et celui d’écouter l’autorité morale (lire les commentaires ci-dessus).
    D’une manière plus générale, ce n’est pa la personne que l’on juge, mais l’acte et son principe. Tout le monde peut comprendre cette femme, personne ne lui jette la pierre. Mais le débat est plus large que ce cas particulier ; il engage la société entière : quelle valeur donne-t-on à la vie ? Quelle dignité accorde-t-on à ceux qui sont différents ? Et n’oublions pas les déviances qui ne manqueront pas d’apparaître. Aujourd’hui, on vous présente un cas qui fait pleurer dans les chaumières, mais demain, vous verrez un dépressif venir se faire euthanasier, ou un vieux grand-père fortuné demander la mort…
    Ne créons pas de précédent.

  19. @ Mathieu
    Je dis bien sûr qu’il faut mettre em place au maximum l’arsenal antalgique, même si la conscience en est atteinte selon ce qu’enseigne l’Eglise.
    Je dis aussi que rien ne résoudra ici-bas le scandale de la souffrance & de la mort, & certainement pas en tuant ceux qui le vivent. L’humilité dont je parle se situe ici, & la justice e situe dans notre place par rapport à l’autre.

  20. Il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il arrive un bien.
    Les autres considérations sont annexes et ne peuvent rien contre ce principe.

  21. A noter que Roselyne Bachelot s’oppose elle aussi à l’euthanasie active demandée par Chantal Sébire, au nom de notre “philosophie de la vie”: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/03/13/01011-20080313FILWWW00684-bachelot-contre-l-euthanasie-active.php

  22. Utiliser le cas d’une personne particulière pour faire passer la propagande de culture de mort est proprement scandaleux.
    Pauvre femme! Etre manipuler ainsi!!! Prions et agissons pour qu’elle choisisse la vie et que notre société ne sombre pas dans la glauque, sordide et sombre culture de mort…

  23. Sincérité de R. Dati (j’en serais heureux !)… ou volonté d’assurer des voix dimanche prochain ?

  24. @louis
    Pourquoi dites-vous qu’elle est manipulée ?
    Son choix est arrêté et elle a d’elle-même écrit au président (cf. l’article du monde http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/03/12/chantal-sebire-litteralement-mangee-par-la-douleur-reclame-le-droit-d-anticiper-sa-mort_1021959_0.html ). Certes, des associations l’ont ensuite épaulée (poussée, direz-vous, au procès) et ont médiatisé son cas mais on ne peut pas dire qu’elle soit manipulée.
    @Jean-Paul
    Vous avez raison, pour moi la douleur n’a pas de sens (si ce n’est bien-sûr un signal physiologique). Il me semble évident qu’un des principes de la vie (telle que je la conçois) est d’éviter au maximum la douleur.
    Partant, je ne comprends pas bien votre point de vue : si la douleur a un sens, si c’est une épreuve que nous devons supporter, si c’est un “test” que l’on nous envoie, pourquoi dès lors accepter l’arsenal antalgique ? Pourquoi ne pas supporter jusqu’au bout ?

  25. Madame Dati est une ancienne élève de l’enseignement catholique. On ne peut mettre en doute sa sincérité, d’autant que sa prise de position n’est pas du tout “dans le vent”, il vaut mieux, électoralement parlant, servir de l’eau de boudin tiède comme le fait Fillion.

  26. Mathieu:
    La souffrance en elle même ne se comprend jamais, c’est le scandale du mal su terre, c’est le non sens total l’absurde. En revanche on oublie souvent de regarder ce qu’elle construit autour d’elle, les familles qu’elle réunit autour du malade dans la prière et la compassion, pas de passion sans compassion, c’est bien le propre de la passion du Christ que d’avoir réuni et sauvé l’humanité par la compassion qu’elle a suscité dans toute l’humanité la rachetant par là du péché originel. la souffrance réveille notre humanité, la souffrance peut être transformée en un don, en ce sens elle est partie intégrante de la vie.
    En ce qui concerne les malades qui demandent l’euthanasie ce qui est extrêmement fréquent tant la douleur en dépit des progrès de la médecine demeure une réalité, il n’est pas certain que ce qu’ils attendent c’est que l’on s’exécute, cette demande vient très souvent outre la douleur du sentiment d’être un poids pour les autres, un fardeau, il faut leur montrer au contraire combien ils restent importants pour nous, combien nous les aimons et voulons qu’ils restent à nos côtés. lorsqu’un malade demande l’euthanasie la réponse qu’il souhaiterait en son for intérieur entendre c’est bien souvent reste avec nous. Les malades ne souffrent pas seulement de l’intérieur mais du regard que nous leur portons, ils voient qu’en souffrant ils nous font nous aussi souffrir ce qui accroit leur désir d’en finir. D’ailleurs lorsque nous acceptons de les euthanasier ce peut être par une forme d’égoïsme parceque nous mêmes nous ne supportons plus de les voir souffrir. il faut se méfier de la compassion, qui est un sentiment ambigu où se mêle égoïsme et amour. est ce qu’en euthanasiant nous soulageons le malade ou nous nous soulageons, aimer c’est souhaiter le meilleur pour l’autre même si cela peut impliquer la souffrance.
    Leproblème de l’euthansie c’est le problème d’une société qui a perdu toute spiritualité, le problème d’une société de consommation, lorsque la vie n’est plus bonne à consommer on la jette, la vie c’est uniquement fait pour être “sympas”, la vie n’est plus une quête, une recherche ou chaque expérience y compris celle de la souffrance enrichit notre être pour mieux le préparer à la plénitude éternelle, ce n’est plus qu’une succession de consommations jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à consommer.
    je recommande à Mathieu l’excellent livre de Fabrice Hadjaj “réussir sa mort”.

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