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L'Eglise : Foi / L'Eglise : Vie de l'Eglise

Au temps des crises profondes, la Providence utilise les plus humbles pour sauver l’intégrité de la foi

ImagesJeanne Smits propose sur son blog une traduction d'un entretien accordé au mois de mars par Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana (capitale du Kazakhstan), à l’association hongroise John Henry Newman. L'entretien est long mais très intéressant car il traite de sujets très divers mais cruciaux pour la vie de l'Eglise. Les passages que j'ai sélectionnés (même si tout l'entretien est à lire dans l'article original) concernent plus particulièrement ce que nous sommes : des laïcs catholiques, et leur place, et leur rôle dans l'Eglise, ainsi qu'un sujet crucial pour nous au quotidien : le rapport de la foi catholique avec l'islam.

[…] "Aujourd'hui, les fidèles catholiques font l'expérience de la faiblesse et des dysfonctionnements du magistère : sans exagération j'ose dire que dans les médias officiels catholiques on peut entendre lire et voire des erreurs grossières, des ambiguïtés, et même des hérésies de la bouche de prêtres de haut rang, hélas, et même d'évêques et des plus hauts dignitaires de l'Eglise, quasiment chaque jour. Une partie significative des déclarations officielles — même depuis les plus hautes sphères — sème la confusion, et contradictoire, trompant de nombreux fidèles. Que doivent faire les fidèles catholiques en ces temps difficiles ? Comment pouvons-nous rester fermes dans la foi dans cette situation ? Quel est notre devoir ?

— Au cours de l'histoire de l'Eglise il y a toujours eu des temps de crise profonde de la foi et de la morale. La crise la plus profonde, la plus dangereuse a été sans aucun doute la crise arienne au quatrième siècle. C'était une attaque mortelle contre le mystère de la très Sainte Trinité. En ces temps-là, ce furent quasiment les simples fidèles qui ont sauvé la foi catholique. Dans son analyse de cette crise, le bienheureux John Henry Newman a dit que c'était l’ecclesia docta (l'église enseignée, c'est-à-dire les fidèles qui reçoivent l'instruction du clergé) plutôt que l’ecclesia docens (ceux qui détiennent le magistère ecclésiastique) qui a sauvé l'intégrité de la foi catholique au quatrième siècle. Au temps de crises profondes la divine Providence aime à utiliser les plus simples et les plus humbles pour démontrer l'indestructibilité de son Eglise. Cette affirmation de saint Paul peut également être appliquée à la situation interne de l'Eglise : « Mais Dieu a choisi les moins sages selon le monde, pour confondre les sages ; il a choisi les faibles selon le monde, pour confondre les puissants » (1 Cor 1, 27). Lorsque les simples fidèles constatent que les représentants du clergé, et même du haut clergé, laissent à l’écart la foi catholique et proclament l'erreur, ils doivent prier pour leur conversion, ils doivent réparer les fautes du clergé à travers le témoignage courageux de la foi. Parfois, les fidèles doivent également conseiller et corriger le clergé, mais toujours avec respect, c'est-à-dire en suivant le principe du sentire cum ecclesia, ainsi que l’ont fait par exemple sainte Catherine de Sienne ou sainte Brigitte de Suède. Dans l'Eglise nous constituons tous un seul corps, le corps mystique du Christ. Lorsque la tête (le clergé) est défaillant, les autres membres doivent essayer de renforcer le corps tout entier. En définitive, l'Eglise est guidée par la tête invisible qui est le Christ, et elle est animée par son âme invisible qui est le Saint-Esprit. C'est pourquoi l'Eglise est indestructible."[…]

Sur l'islam et les pseudo "religions du Livre" :

"L'islam est la religion la plus communément pratiquée au Kazakhstan. Traditionnellement, les Kazakhs ethniques sont des musulmans sunnites. Quelle est votre expérience du dialogue avec eux ? L'islam, dit-on, est similaire au christianisme ou au judaïsme parce qu'il croit en un seul Dieu, et ainsi le monothéisme est supposé constituer la base du dialogue. Mais est-ce réellement cela ? Est-il possible d'engager un dialogue théologique profond avec eux ? Allah est-il la même chose que la Sainte Trinité ? Peut-il y avoir une base de dialogue théologique si l'islam hait la foi en l'Incarnation ?

Il y a aussi de la confusion lorsque l'on dit que les Juifs, les musulmans et les chrétiens suivent des religions monothéistes. Cela porte vraiment à confusion. Pourquoi ? C’est que nous, chrétiens, nous croyons toujours non seulement en un seul Dieu, mais au Dieu trine, en Dieu, la très Sainte Trinité. Nous ne croyons pas seulement en un seul Dieu comme toute personne humaine peut le faire à la lumière de la raison naturelle. Les Juifs et les musulmans croient en un seul Dieu qui est une seule personne. C'est une hérésie, ce n'est pas vrai. Dieu n'est pas une personne, Dieu est trois personnes. Et qui plus est, ils n'ont pas la foi parce qu'ils croient seulement que Dieu est un, mais cela ne requiert pas la foi, seulement la raison naturelle. Il y a le dogme de la foi qui déclare qu'à la lumière naturelle de la raison naturelle chaque personne peut reconnaître que Dieu est un. Nous avons une foi surnaturelle, et c'est une différence substantielle.

Objectivement, Dieu, que nous connaissons par la raison, est évidemment la Sainte Trinité. Mais les Juifs et les musulmans n'acceptent pas la Sainte Trinité. Ainsi nous ne pouvons pas prier ensemble parce que leur culte manifeste leurs conviction qu'il y a un seul Dieu, une seule personne. Mais nous, chrétiens, nous adorons toujours Dieu en trois personnes. Toujours. Et donc nous ne pouvons pas rendre le même culte. Ce ne serait pas véridique. Ce serait une contradiction et un mensonge.[…]

Comment voyez-vous la crise des migrants en Europe ? Quelle est l'attitude catholique correcte à son égard ?

— C'est un problème plus ou moins politique. Ce n'est pas la première tâche des évêques que de faire des déclarations politiques. Mais en tant que personne privée, et non en tant qu'évêque, je dirais que la soi-disant « migration » a été planifiée et programmée de manière artificielle, on peut même parler d'une forme d'invasion. Certaines puissances politiques globales l’ont préparée il y a de longues années déjà, en créant la confusion et les guerres au Proche-Orient, en « aidant » ses terroristes ou sans s'y opposer de manière officielle ; ainsi – d'une certaine façon – elles ont contribué à cette crise. Déplacer une telle masse de gens, qui sont pour la plupart musulmans et qui appartiennent à une culture très différente vers le cœur de l'Europe, est problématique. Ainsi un conflit programmé se trouve-t-il en Europe et la vie civile et politique est déstabilisée. Cela doit être évident aux yeux de tous."[…]

(Lire tout l'entretien ici)

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3 commentaires

  1. Cet article est très intéressant. Plus généralement, merci au Salon beige et à ses animateurs pour toutes les informations qu’ils nous donnent quotidiennement.

  2. Pour être encore plus clair que cet évêque ,il faudrait dire que les Juifs ont mis à mort Jésus ,le messie qui leur était promis,ils l’ont mis à mort et ne le regrettent pas ,et pour eux Jésus n’est pas Fils de Dieu et Dieu lui même.
    Pour les Musulmans Jésus n’est ,dans le meilleur des cas ,qu’un prophète ,pour eux le Christ n’est ni fils de Dieu ni Dieu lui même.
    Dans ces conditions je ne vois pas comment il pourrait y avoir le début d’un commencement de dialogue.
    Jésus nous a enseigné :”nul n’ira au Père sans passer par moi “.

  3. En poursuivant le commentaire de MORIN,
    j’ajouterai que les Juifs, peuple élu de la 1ère alliance, ont payé très cher avec la diaspora, toutes les persécutions depuis le Moyen-Age et la terrible shoah, qu’ils continuent encore à payer, surtout en France.
    Par contre, les musulmans, qui ont une religion satanique, ne font que persécuter les juifs d’abord, les chrétiens en second, et tous les autres après.
    Je pense qu’avec les juifs, on peut vivre en paix, même si on ne peut pas pratiquer l’œcuménisme avec eux; mais qu’il est impossible de vivre en paix avec les musulmans, quant à “prier” avec eux, c’est pactiser avec le diable.

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