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L'Eglise : L'Eglise en France

Affaire de l’abbé Pierre : Réactions

Le Journal du Dimanche d’hier rapportait une réaction du cardinal Lustiger citée par La Repubblica : "Il a plus de 90 ans. Il a un peu perdu la tête. Les gens le font parler, lui tendent un micro et puis…"

La porte-parole de la Conférence des évêques de France a déclaré (encore dans le JDD), à propos du livre que l’abbé Pierre a cosigné avec Frédéric Lenoir : "C’est avant tout un témoignage de confiance envers Dieu, très touchant. Mais sur certaines questions, ce livre pose problème. Le célibat sacerdotal reste un don précieux." Je trouve que cette réaction trouve le ton juste : ne pas entrer dans la polémique, ni céder de terrain.

Mais comme le remarque ce blog, ceux qu’on entend le plus alimenter la machine médiatique sur "le sexe et l’Eglise" "ce sont des non-catholiques qui voudraient voir l’Eglise donner sa bénédiction à toutes les dérives morales, éthiques, politiques…"

Le JDD (toujours !) a ainsi sollicité les avis éclairés d’ "un imam, un pasteur, un rabbin" sur ce qui doit changer dans l’Eglise.

Le pasteur Marcel Manoël, président du Conseil national de l’Eglise réformée de France, s’exécute avec brio : "Je constate que beaucoup de catholiques se posent la question du célibat des prêtres. Mais leurs représentants, qui estiment que c’est une condition de l’exercice du ministère, continuent de faire la sourde oreille. C’est dommage." Ce qui est dommage, c’est que M. Manoël s’imagine que le Pape, les évêques, les prêtres sont les "représentants" des catholiques, plutôt que du Bon Dieu.

L’imam marseillais Mourad Zerfaoui a la pudeur de préciser qu’il ne peut "juger la position de l’Eglise de France", mais précise que sans relations sexuelles, "il n’est pas concevable d’avoir, que l’on soit représentant religieux ou pas, une vie équilibrée", bien sûr "dans le cadre du mariage". Mais l’imam, par pudeur encore sans doute, ne précise pas combien d’épouses sont nécessaires à une "vie équilibrée". On remarque que l’imam reprend curieusement, englobant les prêtres, le terme de "représentant" qu’avait utilisé le pasteur Manoël.

Seul le rabbin Michel Serfaty conserve une réserve de bon aloi : "La question du célibat des prêtres est un problème interne à l’Eglise. […] Aujourd’hui, je m’impose de respecter la religion telle qu’elle fonctionne. Pour mieux comprendre les raisons qui conduisent les prêtres catholiques à cette mesure, il m’est arrivé d’en discuter avec eux. Ils ont des arguments. Ils ont surtout conscience que c’est difficile."

Merci au rabbin Serfaty : sa délicatesse, quand il parle de l’Eglise, fait plaisir – surtout au 40e anniversaire de Nostra Aetate (texte).

Henri Védas

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4 commentaires

  1. Est infligé à l’Église par la presse mainstream ce qui ne l’est à aucune autre religion : Avoir sans cesse à se justifier sur tel ou tel de ses principes, sans cesse s’excuser et devoir se faire pardonner, se laisser attaquer sans riposter au nom de la liberté d’expression. Les décisions de l’Église ne concernent qu’elle et ses disciples.
    Je n’ai pas lu le livre de l’abbé Pierre mais il me semble qu’il a abordé la question de la sexualité et pas celle du célibat des prêtres ; et que cette question-là est un bien petite partie de sa vie et de son oeuvre. Ne pas se laisser enfermer dans cette controverse et supporter Grouès d’avoir de toute son âme et sa conviction soulagé la misère des hommes.

  2. L’abbé Pierre a le plus souvent montré une grande persévérance a annoncé le Christ, au-delà de son engagement initial. Je pense notamment à quelques interventions bien senties lors des grand-messes Sidaction. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, il était seul pour rappeler le lien entre la sexualité et l’amour.
    Sur la haine de l’Eglise : rappelons-nous que les intellectuels et journalistes français cherchent d’abord à tuer le chrétien qui est en eux et qu’ils détestent. Le traitement ne pourra donc jamais être équitable entre religions : l’esprit français est lié génétiquement au christianisme. C’est le refus de cette évidence qui les rend fous furieux.

  3. « Grâce à Dieu, dans notre société actuelle, on punit celui qui déshonore la foi d’Israël, son image de Dieu, ses Grandes Figures.
    On punit également quiconque offense le Coran et les convictions profondes de l’Islam.
    En revanche, lorsqu’il s’agit du Christ et de ce qui, pour les chrétiens, est sacré, une totale liberté d’opinion apparaît alors comme le bien suprême; y mettre une limite serait considéré comme une menace ou même comme l’abolition de la tolérance et de la liberté en général…
    Il y a là quelque chose d’étrange et que l’on peut considérer comme une attitude pathologique : l’Occident semble se haïr lui-même. »
    Jean Paul II
    « Le judaïsme est protégé par Auschwitz, le Protestantisme par sa discrétion, l’Orthodoxie par notre ignorance et l’Islam par l’antiracisme. On prend sa revanche sur le catho. C’est le bouc émissaire le meilleur marché. Là, pas de danger de représailles. »
    Régis Debray

  4. haro sur les cathos…
    toujours d’actualité, le livre de Denis Tillinac:
    http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2227473525/qid=1130766799/sr=1-6/ref=sr_1_9_6/171-0299261-5641056

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