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Culture de mort : Euthanasie

Affaire Lambert : une personne handicapée écrit au président de la République

Affaire Lambert : une personne handicapée écrit au président de la République

Marc-Henri d’Ales est handicapé moteur :

Monsieur le Président de la République
Aujourd’hui, le Conseil d’Etat s’est prononcé pour l’arrêt des soins de Vincent Lambert. En tant que personne handicapée moteur de naissance et au nom de beaucoup d’autres qui ne peuvent ou non pas la force de s’exprimer, je tiens à réagir et à vous dire ma révolte face à cette décision de justice incompréhensible.
Pourquoi moi qui suis simplement handicapé, la société m’apporte tous les soins dont j’ai besoin pour vivre depuis ma naissance et pourquoi la société refuse ces mêmes soins à Vincent Lambert qui est lourdement handicapé ?
La société marche sur la tête !
Le sort de la vie de Vincent Lambert est en réalité le reflet du regard que porte réellement la société sur la vie des personnes handicapées…
En effet c’est la dignité de ma vie qui est touchée par cette décision, car quelle différence entre ma vie et celle de Vincent ? 
Quel regard pose réellement la société sur la vie des personnes handicapées aujourd’hui à l’heure ou l’on parle tant d’inclusion en faveur des personnes handicapées, et  on rejette Vincent Lambert !
Elle est belle votre politique inclusive au regard de la décision du Conseil d’Etat ! Ou placez vous  le «curseur » de la dignité, y aurait il un stade en France  ou la vie ne vaut plus la plus la peine d’être vécue ?
Cette décision est vraiment très grave et fera jurisprudence et porte atteinte à la vie de toutes les personnes handicapées. Avec cette décision, quel message renvoie la société aux personnes handicapées vivant en France ?
Quel sens a ma vie aux yeux de la société avec cette décision du Conseil d’Etat ?
La dignité humaine ne se détermine pas par son degré d’autonomie ni par son travail, la dignité humaine se détermine par ce que je suis, je suis Marc-Henri, il est Vincent et nous sommes tous les deux 100 % vivants.
Les personnes handicapées font partie de l’espèce humaine et à ce titre là nous avons le droit de recevoir des soins appropriés à notre pathologie.
L’être humain n’est pas un déchet avec une date de péremption ou selon les apparences il serait bon de le mettre à la poubelle en le tuant !
Ma dignité dépend du regard que l’on pose sur moi.
L’être humain est un être de relation et a besoin de cette relation pour vivre !
Le nom même de la pathologie dont est atteint Vincent « pauci relationnel » prouve admirablement qu’il a besoin d’attention relationnelle et de soins pour vivre ! 
Vincent n’est pas en fin de Vie, Monsieur le Président de la République et les 1500 personnes vivantes en France atteintes de la même pathologie que lui le prouvent bien !
Je peux vous témoigner, Monsieur le Président de la République qu’avec mon handicap, ma vie est belle et vaut la peine d’être vécue, si elle est accompagnée. La vocation de la médecine est d’accompagner la Vie et non de la supprimer.
 Le Serment d’Hippocrate prononcé par tous les Médecins le stipule bien : « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément »
Monsieur le Président de la République, vous avez le pouvoir de mener une  véritable politique en faveur de la vie, c’est une décision politique ; la prendrez vous un jour ?
 Monsieur le Président de la République vous avez le pouvoir de sauver la vie de Vincent en ordonnant, a qui de droit de lui prodiguer les soins nécessaires à sa pathologie. Cela serait un signal fort dans votre quinquennat, Une grande partie de la France vous regarde et beaucoup de personnes handicapées comptent sur vous, ne nous décevez pas !
En vous remerciant de votre réponse. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes salutations distinguées
Marc-Henri d’ALES

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5 commentaires

  1. Ah! quelle belle lettre et quel fort message! Merci de l’avoir porté à notre connaissance.

  2. Merci cher cousin pour cette belle lettre qui réchauffe le cœur en ce moment d’angoisse concernant Vincent. Je rentre de Lourdes où je me suis occupé de quelques “Seigneurs Malades” dont certains lourdement handicapés et quelques-uns en état “pauci relationnel” comme Vincent. Je ne peux m’empêcher de penser à eux en imaginant ce qui va arriver à Vincent si la conscience de certain(s) ne se réveille pas à temps.
    Mais avec ta lettre au Président, je reprends confiance : merci Marc Henri.
    François DULONG

  3. Bravo et tout mon soutien à Marc-Henri d’ALES !

    Toutefois pour écrire à Macron il est préférable d’utiliser le Braille et le langage des signes car ce dernier est aveugle et sourd en plus d’être lourdement handicapé du cœur !

  4. À l’heure où JUPITER fonde sa campagne sur la lutte contre les “nostalgiques des heures les plus sombres”, il ne fait aucune déclaration sur la mise en place d’une version actualisée et modernisée du programme Aktion T4 qui visait à débarrasser l’Allemagne de ses handicapés, qu’ils le fussent physiquement ou mentalement.
    Finalement, le bon Dr Sanchez de l’hôpital de Reims est le digne héritier du SS-Obergruppenführer et Reichsleiter du NSDAP Philipp Bouhler, Chef de la Reichkanzlei et en charge de l’application de ce tristement célèbre programme qui fit près de 80.000 victimes.
    L’avenir nous dira si ce chiffre sera dépassé dans le nouveau monde promis par JUPITER…
    ???

  5. Merci F. Jacquel c’est EXACTEMENT, ce que je voulais écrire, mais vous l’avez très bien expliqué dans la mesure où les noms allemands sont imprimés et que je ne les connaissais pas mais je connaissais leurs crimes.
    Prières et sacrifices à offrir pour que Dieu ait pitié ! pitié pour ce pays qui va commettre par l’intermédiaire d’un bourreau la mise à mort d’un innocent. Après où s’arrêtera la folie de ces meurtriers ?
    Alors que la peine de mort est abolie pour des criminels, et qui effraie ces gochos bobos dès que l’on en reparle pour certains délits hautement plus graves, que de vouloir vivre même handicapé ? et alors ? il faut mesurer 1,70 m blond yeux bleus pouvoir courir le 100m tout en nageant plongeant et volant aussi ?
    Pourquoi alors “inquiéter” ces misérables qui “vivent” terrer” au fin fond d’un pays parce qu’ils ont commis ces crimes dont parlent F. Jacquel et jugés à Nuremberg ? C’est le monde de l’absurde de l’absurde qui tue. Mais C’EST UN ÊTRE VIVANT !!!!
    Merci à Monsieur Marc-Henri d’ALES d’avoir écrit cette lettre.

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