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Culture de mort : Avortement

Affaire brésilienne : le diocèse de Recife donne les faits

Dans un long communiqué publié le 16 mars (v.o. portugais, version anglaise, intégralité de la version traduite en français en commentaire de ce post), le diocèse de Recife (lettre signée par le vicaire général, le chancelier, l'avocat de l'archidiocèse, le recteur du séminaire et le curé de Alagoinha) apporte des précisions suite au scandale médiatique et notamment après l'article de Mgr Fisichella dans l'Osservatore Romano. Extraits :

R "Nous tous, à commencer par le curé d'Alagoinha (soussigné), nous avons traité la jeune fille enceinte et sa famille avec toute la charité et toute la tendresse voulues. Le Curé, en appliquant sa sollicitude pastorale en apprenant la nouvelle dans sa résidence, s'est immédiatement rendu à la maison de la famille, où il a rencontré l'enfant pour lui prêter aide et accompagnement dans la grave et difficile situation où celle-ci se trouvait. C’est cette attitude qui a été suivie pendant les jours, d’Alagoinha à Recife où s’est produit le triste évènement de l'avortement de deux innocents. Il est donc évident, sans équivoque aucune, que personne n'a pensé en premier lieu à une «excommunication». Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l'avortement et sauver ainsi les TROIS vies. Le Curé a accompagné personnellement le Conseil des enfants de la ville dans toutes les initiatives qui visaient le bien de la jeune fille et de ses deux enfants. À l'hôpital, lors des visites quotidiennes, il a eu une attitude d'affection et d’attention qui a montré, tant à la jeune fille qu’à sa mère, qu’elles n'étaient pas seules, mais que l'Église, représentée par le Curé local, leur garantissait l'assistance nécessaire et la certitude que tout soit fait pour le bien de la jeune fille et pour sauver ses deux enfants.

Après le transfert de la jeune fille dans un hôpital de la ville de Recife, nous avons essayé d'utiliser tous les moyens légaux pour éviter l'avortement. L'Église s’est constamment impliquée à l'hôpital. Le Curé de la jeune fille a fait des visites quotidiennes à l'hôpital, situé à 230 km de Recife, sans compter ses efforts pour que la jeune fille et sa mère sentent la présence de Jésus, le Bon Pasteur, qui va à la rencontre de ses brebis qui ont le plus besoin d'aide. […]

Notre Sainte Église continue à proclamer que la loi morale est on ne peut plus claire : il n'est jamais licite de supprimer la vie d'un innocent pour sauver une autre vie. Les faits objectifs sont ceux-ci : certains médecins déclarent explicitement qu’ils pratiquent et continueront à pratiquer l'avortement, et d’autres déclarent avec la même fermeté que jamais ils ne pratiqueront d'avortement. […]

Il est faux d'affirmer que le fait n’a été divulgué dans la presse que parce que l'Archevêque d'Olinda et de Recife s'est dépêché de prononcer l'excommunication. Il suffit de constater que le cas a été rendu public à Alagoinha le mercredi 25 février. L’Archevêque s'est exprimé dans la presse le 3 mars et l'avortement a eu lieu le 4 mars. Il serait excessif d'imaginer que la presse brésilienne, devant un fait d’une telle gravité, ait gardé le silence pendant cet intervalle de six jours. Ainsi, la nouvelle concernant la jeune fille (« Carmen ») enceinte était déjà dans les journaux avant l'avortement. Ce n’est qu’ensuite, interrogé par les journalistes le mardi 3 mars, que l’Archevêque a mentionné le canon 1398. Nous sommes convaincus que la divulgation de cette sanction ‘thérapeutique’ (l'excommunication) sera bénéfique pour beaucoup de catholiques, en les amenant à éviter ce très grave péché. Le silence de l'Église serait très dommageable, surtout lorsque l’on considère qu’il y a cinquante millions d'avortements chaque année dans le monde, et que rien qu’au Brésil un million de vies innocentes sont fauchées. Un silence pourrait être interprété comme de la connivence ou de la complicité. […]

L'hôpital qui a réalisé l'avortement de la jeune fille est l’un de ceux qui réalisent cette procédure dans notre État sous couvert de «légalité». Les médecins qui ont participé à l'avortement des jumeaux ont déclaré et continuent à déclarer dans les médias brésiliens qu’ils ont fait ce qu’ils étaient déjà habitués à faire «avec beaucoup de fierté». L’un d'eux a même déclaré : « Alors j'ai déjà été excommunié plusieurs fois ». L'auteur [Mgr Fisichella NDMJ] s'est arrogé le droit de parler d’un sujet […] sans prendre la peine de parler d’abord de manière fraternelle et évangélique avec l’Archevêque. Par cette attitude imprudente, il cause une grande confusion parmi les fidèles catholiques du Brésil. Au lieu de consulter son frère, il a préféré croire notre presse, qui est bien souvent anticléricale."

Michel Janva (merci à JFD)

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4 commentaires

  1. CLARIFICATIONS DE L’ARCHIDIOCÈSE D’OLINDA ET RECIFE
    SUR L’ARTICLE PUBLIÉ DANS
    L’OSSERVATORE ROMANO INTITULÉ
    « DALLA PART DELLA BAMBINA BRASILIANA »
    Concernant l’article intitulé « Dalla part della bambina brasiliana » (« De la part de la petite Brésilienne ») publié dans L’OSSERVATORE ROMANO le 15 mars, nous, soussignés. déclarons ce qui suit:
    1. Le viol n’a pas eu lieu à Recife comme le dit l’article, mais dans la ville d’Alagoinha (Diocèse de Pesqueira). L’avortement, lui, a été pratiqué à Recife.
    2. Nous tous, à commencer par le curé d’Alagoinha (soussigné), nous avons traité la jeune fille enceinte et sa famille avec toute la charité et toute la tendresse voulues. Le Curé, en appliquant sa sollicitude pastorale en apprenant la nouvelle dans sa résidence, s’est immédiatement rendu à la maison de la famille, où il a rencontré l’enfant pour lui prêter aide et accompagnement dans la grave et difficile situation où celle-ci se trouvait. C’est cette attitude qui a été suivie pendant les jours, d’Alagoinha à Recife où s’est produit le triste évènement de l’avortement de deux innocents. Il est donc évident, sans équivoque aucune, que personne n’a pensé en premier lieu à une « excommunication ». Nous avons utilisé tous les moyens à notre disposition pour éviter l’avortement et sauver ainsi les TROIS vies. Le Curé a accompagné personnellement le Conseil des enfants de la ville dans toutes les initiatives qui visaient le bien de la jeune fille et de ses deux enfants. À l’hôpital, lors des visites quotidiennes, il a eu une attitude d’affection et d’attention qui a montré, tant à la jeune fille qu’à sa mère, qu’elles n’étaient pas seules. mais que l’Église, représentée par le Curé local, leur garantissait l’assistance nécessaire et la certitude que tout soit fait pour le bien de la jeune fille et pour sauver ses deux enfants.
    3. Après le transfert de la jeune fille dans un hôpital de la ville de Recife, nous avons essayé d’utiliser tous les moyens légaux pour éviter l’avortement. L’Église s’est constamment impliquée à l’hôpital. Le Curé de la jeune fille a fait des visites quotidiennes à l’hôpital, situé à 230 km de Recife, sans compter ses efforts pour que la jeune fille et sa mère sentent la présence de Jésus, le Bon Pasteur, qui va à la rencontre de ses brebis qui ont le plus besoin d’aide. Ainsi le cas a été traité avec toute l’attention voulue de la part de l’Église, et non « hâtivement » comme le dit l’article.
    4. Nous sommes en désaccord avec l’affirmation dont « la décision est ardue… au regarde de la loi morale elle-même ». Notre Sainte Église continue à proclamer que la loi morale est on ne peut plus claire : il n’est jamais licite de supprimer la vie d’un innocent pour sauver une autre vie. Les faits objectifs sont ceux-ci : certains médecins déclarent explicitement qu’ils pratiquent et continueront à pratiquer l’avortement , et d’autres déclarent avec la même fermeté que jamais ils ne pratiqueront d’avortement. Voici la déclaration écrite et signée par un médecin catholique brésilien : « (…) En tant qu’ obstétricien ayant exercé 50 ans, formé à la Faculté Nationale de Médecine de l’Université du Brésil, et ex responsable de la Maternité de l’Hôpital d’Andarai, où j’ai travaillé 35 ans jusqu’à ma retraite, avant de me consacrer au Diaconat, et ayant réalisé 4 524 (quatre mille cinq cents vingt-quatre) accouchements, souvent de mineures, je n’ai jamais eu besoin de recourir à l’avortement pour « sauver des vies », et c’est également le cas de tous mes collègues intègres et honnêtes dans leur profession et fidèles à leur serment d’Hippocrate. (…) ».
    5. Il est faux d’affirmer que le fait n’a été divulgué dans la presse que parce que l’Archevêque d’Olinda et de Recife s’est dépêché de prononcer l’excommunication. Il suffit de constater que le cas a été rendu public à Alagoinha le mercredi 25 février. L’Archevêque s’est exprimé dans la presse le 3 mars et l’avortement a eu lieu le 4 mars. Il serait excessif d’imaginer que la presse brésilienne, devant un fait d’une telle gravité, ait gardé le silence pendant cet intervalle de six jours. Ainsi, la nouvelle concernant la jeune fille (« Carmen ») enceinte était déjà dans les journaux avant l’avortement. Ce n’est qu’ensuite, interrogé par les journalistes le mardi 3 mars, que l’Archevêque a mentionné le canon 1398. Nous sommes convaincus que la divulgation de cette sanction ‘thérapeutique’ (l’excommunication) sera bénéfique pour beaucoup de catholiques, en les amenant à éviter ce très grave péché. Le silence de l’Église serait très dommageable, surtout lorsque l’on considère qu’il y a cinquante millions d’avortements chaque année dans le monde, et que rien qu’au Brésil un million de vies innocentes sont fauchées. Un silence pourrait être interprété comme de la connivence ou de la complicité. Si un médecin a un « cas de conscience » il doit – avant de pratiquer un avortement (ce qui nous semble extrêmement improbable), s’il est catholique et qu’il désire observer la loi de Dieu – consulter un guide spirituel.
    6. En d’autres termes, l’article est un affront direct contre la défense énergique de la vie des trois enfants de la part de [l’Archevêque] Dom José Cardoso Sobrinho, et démontre l’absence des fondement et des informations nécessaires pour parler du sujet, vu la totale ignorance des détails. [AJOUTÉ DANS LA VERSION ANGLAISE : Ce texte peut être interprété comme une apologie de l’avortement, en violation du Magistère de l’Église. Les médecins avorteurs n’étaient pas dans le dilemme moral que mentionne le texte ; au contraire, ils ont réalisé l’avortement en connaissance de cause et conformément à ce qu’ils croient et enseignent. ] L’hôpital qui a réalisé l’avortement de la jeune fille est l’un de ceux qui réalisent cette procédure dans notre État sous couvert de « légalité ». Les médecins qui ont participé à l’avortement des jumeaux ont déclaré et continuent à déclarer dans les médias brésiliens qu’ils ont fait ce qu’ils étaient déjà habitués à faire « avec beaucoup de fierté». L’un d’eux a même déclaré : « Alors j’ai déjà été excommunié plusieurs fois ».
    7. L’auteur s’est arrogé le droit de parler d’un sujet qu’il ne connaît pas, et ce qui est pire, sans prendre la peine de parler d’abord de manière fraternelle et évangélique avec l’Archevêque. Par cette attitude imprudente, il cause une grande confusion parmi les fidèles catholiques du Brésil. Au lieu de consulter son frère, il a préféré croire notre presse, qui est bien souvent anticléricale.
    Recife-PE, le 16 mars 2009
    Pére Cícero Ferreira de Paula ChancelierArchidiocèse d’Olinda et Recife
    Mgr Edvaldo Bezerra da Silva Vicaire Général Archidiocèse d’Olinda et Recife
    Père Moises Ferreira de Lima Recteur du Séminaire archidiocésain
    Maître Marcio Miranda Avocat de l’Archidiocèse d’Olinda et Recife
    Père Edson RodriguesCuré d’Alagoinha-PE Diocèse de Pesqueira

  2. Un grand merci pour ce post. Ce témoignage de première main confirme ce qu’on pouvait pressentir avec un peu de bon sens (cf. mes posts là dessus)
    Question annexe : est ce que NNSS Daucourt, Deniau, Patenotre et Turini vont faire une repentance médiatique équivalente à leurs accusations médiatiques contre leur confrère dans le Collège épiscopal, de Récife ? ce serait bien la moindre des choses.

  3. IL a préféré croire notre presse, qui est bien souvent anticléricale?
    Version anglaise : he chose to believe in our openly anticlerical press.
    Version espagnole : prefirio confiar en nuestra prensa declaradamente anticlerical.
    Il n’y a pas “bien souvent”. Cela serait plutôt : il a préféré se fier à notre presse ouvertement anticléricale. Et comme il n’y a pas de virgule entre presse et ouvertement, on peut en déduire que Mgr Fisichella n’exploite de la presse brésilienne que celle qui est ouvertement anticléricale. Un peu comme si Mgr Vingt-Trois ne se fiait qu’au Monde, à la Croix, à la Vie, et à Golias. Impensable, n’est-ce pas?

  4. Dans son blog, M l’abbé Guillaume de Tanoüarn (IBP) reconnaît s’être trompé : “Errare humanum est …” titre-t-il. Oui, mais pas tout à fait, persiste-t-il : “En suivant très attentivement le cas de la petite « Carmen », ils (les responsables catholiques brésiliens) sont tombés dans le piège qui leur était tendu. Ont-il manqué de prudence ? A 6000 km, c’est bien difficile de trancher. Mais au moins n’ont-ils manqué ni de zèle ni d’attention pastorale. Je ne vois pas certains des évêques français qui les critiquent, en invoquant seulement le choc compassionnel, s’investir avec autant d’abnégation.(…) Mais les arguments canoniques soulevés par Mgr di Falco et dont je fais état de mon côté en m’appuyant sur l’article 1324 §2 n. 3, 5 8 et 9 du code, demeurent solides, ainsi que l’impératif prudentiel, plus que jamais de saison.” Impressionnant!

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