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France : Politique en France

A propos de la loi de 1973 qui interdit à l’État de refinancer ses déficits auprès de la Banque de France

Analyse trouvée sur Fortune :

"Marine Le Pen, Jean Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan fustigent aujourd’hui la loi Pompidou de 1973 qui interdit à l’État de refinancer ses déficits auprès de la Banque de France. Ils la rendent responsable de l’explosion de la dette publique et préconisent de sortir de la zone euro pour récupérer le droit de battre monnaie. Les partisans de cette théorie soulèvent un argument et un seul mais il est de taille : le calcul rétrospectif de la dette publique en prenant des taux d’intérêts nuls depuis 1973 aboutit aujourd’hui à une dette quasiment nulle. […] Sauf que cette belle théorie n’est soutenue que par une poignée à peine d’économistes qui ne sont d’ailleurs pas des économistes de premier plan. Et pour cause, cette théorie rappelle un peu le paradoxe d’Achille et la Tortue, un raisonnement mathématique sans faille mais totalement déconnecté de la réalité. La mariée n’est-elle pas trop belle ? […] Je m’explique […]

1/ Le calcul en question suppose que tous les déficits publics sont systématiquement refinancés par la création de monnaie. Or ceci n’a pas d’exemple dans le monde et pour une excellente raison : une telle création monétaire serait extrêmement inflationniste avec les conséquences que vous savez sur le pouvoir d’achat et la stabilité de la monnaie. Le refinancement par la Banque Centrale n’a jamais été autre chose qu’une ressource occasionnelle, d’ailleurs bien avant 1973 il existait des emprunts d’État.

2/ Dire que du fait de la loi Pompidou ce sont les banques qui refinancent la dette publique est faux. D’une part moins de la moitié de la dette publique est détenue par les banques en nom propre mais surtout c’est un phénomène qui ne date que depuis le milieu des années 80 soit plus de 10 ans après la loi incriminée. En effet, jusqu’à cette époque les banques s’étaient toujours efforcées de placer les emprunts d’État auprès de leurs clients : particuliers, caisses de retraite, compagnies d’assurances et OPCVM. Ce qu’il faut bien garder à l’esprit, c’est que sous l’empire de la loi Pompidou nous sommes dans un schéma sans création monétaire donc non inflationniste où les banques mais aussi d’autres réseaux comme celui des PTT jouent le rôle de courroie de transmission entre l’offre et la demande d’épargne. Que l’État paye un intérêt sur des emprunts lorsque les bénéficiaires de ces intérêts sont des ménages pour qui ils représentent un revenu supplémentaire n’a rien de choquant vous en conviendrez.

3/ La Loi Pompidou impose une discipline budgétaire au gouvernement. Faut-il s’en plaindre ? Avec un crédit illimité et gratuit auprès de la Banque de France que pensez vous qu’un gouvernement serait tenté de faire l’année précédent une échéance électorale importante ?

4/ Pourquoi la dette publique a-t-elle dérapé ? Croyez-moi cela n’a rien à voir avec la loi Pompidou. Tout se joue 10 ans après au milieu des années 80, en deux temps. Faisons un petit retour en arrière. Jusqu’en 1981 les déficits publics sont des déficits conjoncturels, l’optimum budgétaire est l’équilibre et R. Barre y parvient presque en 1980 malgré le deuxième choc pétrolier. Un effort qui coûtera la réélection de son mentor. De 1981 à 1986 les déficits publics sont volontaristes. La Gauche espère relancer la croissance à travers le déficit budgétaire, l’échec est cuisant. A partir de 1985 les déficits sont structurels car l’équilibre devient inaccessible, la gauche au pouvoir est dépensière, la droite est tétanisée par le souvenir de la défaite de Giscard. Par-dessus le marché, la politique suicidaire du franc fort liée à l’euro – déjà – provoque à la fois la hausse des taux et le repli de la croissance un cocktail mortel pour la dette publique. L’optimum budgétaire n’est bien sûr plus l’équilibre, simplement la stabilité du ratio dette publique/Pib ce qui normalise les déficits. Hélas, en période de récession la dette se creuse brutalement mais lorsque la conjoncture est meilleure les cagnottes sont dépensées à des fins électoralistes. L’incurie des dirigeants socialistes aurait du trouver un frein naturel dans l’épuisement de l’épargne disponible, c’était le sens de la loi Pompidou. Bien au contraire, elle trouve un catalyseur dans la dérégulation financière du milieu des années 80. C’est ici qu’il faut chercher la cause principale de la grande dérive des dettes publiques dans presque tout le monde occidental 

5/ Avant 1985, le marché secondaire de la dette publique était très étroit et dans leur grande majorité les investisseurs conservaient les titres de créance sur l’État tout au long de la vie de l’emprunt. Il n’était donc pas aisé pour l’État de s’endetter au pied levé. Mais tout va changer avec la grande révolution des marchés financiers à l’instigation des ultra-libéraux R.  Reagan et M. Thatcher et des banques de la City et de Wall Street. La création d’un marché à terme de la dette de l’État et l’abandon des emprunts individualisés remplacés par des souches périodiquement abondées va transformer de fond en comble les conditions de refinancement de l’État. Car pour la première fois le négoce de la dette publique va devenir pour les banques une source de profits réguliers. Pour l’État qui ne demandait pas mieux c’est l’assurance de pouvoir émettre du papier à volonté. Pourquoi un tel engouement pour la dette d’un pays comme la France ? Au moins deux raisons. D’abord le rating AAA qui va attirer les capitaux étrangers, pétrodollars et les gigantesques réserves de changes des dragons asiatiques, et aussi les fonds de pension anglo-saxons. La dérégulation des marchés financiers permet le recyclage des capitaux au niveau planétaire et met en évidence les grands déséquilibres nés de la mondialisation. Ensuite et surtout la garantie de pouvoir revendre sur le marché secondaire à tout moment des titres de créances sur 2 5 10 voire 30 ans va offrir aux investisseurs et aux banques de nombreuses opportunités d’arbitrage. La grande révolution c’est cette asymétrie entre l’État qui s’endette jusqu’à 30 ans et l’investisseur qui est souvent un spéculateur sur le très court terme.

La monétisation de la dette que la loi Pompidou voulait éviter a été en quelque sorte restaurée dix ans plus tard par une voie détournée, les banques commerciales. La loi Pompidou une loi conçue pour contraindre les gouvernements à plus de discipline budgétaire ne peut pas être rendue responsable de l’effet contraire. Faut-il encore rappeler que les USA et le Japon qui n’ont pas d’équivalent de la loi Pompidou sont parmi les pays les plus endettés de la planète et qu’inversement la Suisse et la Norvège états peu endettés disposent d’une loi similaire. Cet éclairage nouveau a propos de la loi Pompidou doit-il avoir des effets sur la politique que préconise Marine Le Pen sur l’euro ?

Cette question mériterait un long développement, mais voici les idées fortes :

Sortir de l’euro est un impératif qui se justifie pour moult raisons dont reprendre le contrôle de la politique monétaire, une expression plus large que la création monétaire. Revenir sur la loi Pompidou pourquoi pas ? Après tout se donner la possibilité de recourir occasionnellement aux avances de la Banque de France ne signifie pas nécessairement y avoir recours systématiquement. Mais faire de cette loi le bouc émissaire de la crise des finances publiques est injuste et faux. A la question lancinante sur la dette existante libellée en euros, répondre par l’abolition de la Loi Pompidou et le droit retrouvé de battre monnaie est une énormité car je rappelle cette évidence, il est impossible de refinancer une dette en euros en faisant fonctionner une planche à billets en francs. Heureusement il existe d’autres solutions. […]

Contrairement ce que clament les adversaires politiques de Marine Le Pen le mécanisme qui permettrait de sortir de l’euro de manière indolore existe, je pourrais m’en expliquer ultérieurement. […]

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11 commentaires

  1. En clair, on a remplacé l’afflation par de la dette… donc, on revient toujours au même point, la faible croissance et le train de vie coûteux des Etats… pendant que les banques spécules toujours sur les matières premières et les dettes des Etats dans une économie mondialisée et dérégulée à la anglo-saxonne mais bientôt chinoise… pour toujours plus de libéralisme et moins de souveraineté des peuples… pour au final un gouvernement mondial. Il manque plus que l’antéchrist et le retour du Christ.

  2. Pourquoi croyez-vous que l’on est obsédé par le triple A, sinon pour éviter que les taux ne montent encore parce que précisément nous sommes placés entre les griffes des marchés ?
    L’Etat doit redevenir souverain : cela implique qu’il batte monnaie, et qu’il puisse se prêter à lui-même, ce qui n’interdit pas la rigueur budgétaire. Il n’y a pas d’autre solution, sauf pour les idéologues libéraux qui ne veulent pas admettre que ce sont leurs belles théories qui nous ont mené là où nous en sommes.

  3. @Guillaume.
    Bien au contraire, les “idéologues libéraux” admettent très volontiers que ce sont “leurs belles théories” qui nous ont mené “là où nous en sommes”: sur le dernier demi-siècle écoulé, plusieurs centaines de millions (!) d’individus de par le monde ont réussi à se sortir de la misère la plus noire grâce aux effets des “belles théories” de libéraux. Vous avez parfaitement raison de parler de “belles” théories car en leur absence, tous ces gens seraient “là où nous en sommes” très vraisemblablement morts de faim. Partout là où l’économie planifiée et contrôlée par les Etats aura sévi, ce ne fût que misère et faillite.
    De plus, pour ce qui est de “là ou nous en sommes” aujourd’hui, le processus de l’établissement de l’euro comme monnaie unique n’a nullement constitué une partie essentielle de la réflexions des “idéologues libéraux”.
    Vous nous demandez pourquoi “l’on est obsédé par le triple A.” Si vous gérez mal votre patrimoine et vos affaires, vous aurez immanquablement grande peine à trouver quiconque pour vous faire le crédit qui pourrait être providentiel pour vous sortir d’une mauvaise passe. Il s’agit donc non seulement d’une nécessaire mais aussi d’une saine obsession.
    Je ne dis pas que ce qui se passe ne me donne pas une fichtre envie d’aller vivre tranquillement sur mon île tropicale où, entouré d’une palanquée de nayades et de nymphes, je me contenterais de me nourrir de bananes… Je ne me fais pas d’illusions: les “griffes des marchés”, lesquelles constituent le coeur même de toute activité humaine, auront tôt fait de me rattraper.

  4. Lanalyste de “Fortune” ne se rend même pas compte de ses propres contradictions:
    ” Le calcul en question suppose que tous les déficits publics sont systématiquement refinancés par la création de monnaie…”
    Faux, parce qu’emprunter à taux zéro (à la banque nationale, donc la Banque de France) et emprunter à taux 4% (aux banques privées) ne généère absolument pas la même dette.
    Il n’a jamais été question de recréer de la monnaie systématiquement à chaque emprunt!
    “Fortune” ne sait donc pas calculer le poids des taux d’intérêts sur la dette publique, c’est carrément de l’imposture.
    A part ça, si Sarko n’avait pas emprunter 500 milliards d’€ en 4 ans, c’est sûr qu’on n’en serait pas là non plus de toute façon.

  5. @ Olivier M.:
    C’est le métier des banques de faire des projections sur l’inflation future, le risque d’un prêt, le coût d’opportunité, les frais occasionnés par la gestion de ce prêt… Elles ne sont en rien infaillibles, mais le vrai prix, c’est celui du marché.
    Si la BdF prête à “taux zéro” au lieu de 4%, elle fait un cadeau qui revient bien à une création de monnaie.

  6. A mon humble avis, le rédacteur de cette analyse, dont le pseudonyme est «Borowic», a une connaissance économique quasiment nulle et s’est senti, du haut de son piédestal intellectuel, en mesure de critiquer sans comprendre et sans s’informer.
    Connaître l’histoire, c’est une bonne chose, mais si on n’est pas en mesure d’en tirer des principes et des liens de causalité, alors, cette connaissance purement factuelle ne sert à rien ! Sinon, à passer pour un ignare…
    Dans sa « brillante analyse », quand Borowic s’attaque à la crédibilité intellectuelle des anti-loi-de-1973, il dit :
    « Sauf que cette belle théorie n’est soutenue que par une poignée à peine d’économistes qui ne sont d’ailleurs pas des économistes de premier plan. Et pour cause, cette théorie rappelle un peu le paradoxe d’Achille et la Tortue, un raisonnement mathématique sans faille mais totalement déconnecté de la réalité »
    Il me semble qu’il oublie qu’un économiste totalement inconnu et ignoré de la communauté scientifique, un certain Maurice Allais disait :
    « La création monétaire doit relever de l’État et de l’État seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les “faux droits” résultant actuellement de la création de monnaie bancaire ».
    Mais bon ! Son prix Nobel et la reconnaissance internationale de ses travaux ne peuvent nous inciter à comprendre le pourquoi des propos de ce complotiste et paranoïaque personnage!
    Nous pourrions citer aussi Lord Josiah Stamp, qui n’était que Directeur de la Banque d’Angleterre entre 1928 et 1941 :
    « Si vous voulez devenir les esclaves des banquiers, et payer de surcroit le coût de votre esclavage, laissez les banques créer de la monnaie. »
    Ou, pour finir, citons le peu célèbre 3ème président des Etats-Unis, Thomas Jefferson :
    « Je crois que des institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos privilèges que des armées institutionnelles. Déjà ils ont élevé au sommet une riche aristocratie qui a défié le gouvernement. Le pouvoir d’émission devrait être pris aux banques et redonné au peuple à qui il appartient.
    Si les Américains permettent un jour aux banques de contrôler l’émission de leur monnaie, d’abord par l’inflation et ensuite par la déflation, les banques et les sociétés qui grandiront autour d’eux priveront le peuple de toute propriété jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent sans abri sur le continent de leurs pères »
    D’ailleurs, à propos des Etats-Unis, Borowic s’enfonce dans son inculture avec l’argument suivant :
    « Faut-il encore rappeler que les USA et le Japon qui n’ont pas d’équivalent de la loi Pompidou sont parmi les pays les plus endettés de la planète et qu’inversement la Suisse et la Norvège états peu endettés disposent d’une loi similaire. »
    Sa connaissance de l’histoire de la monnaie aux USA doit être très très mince pour avoir oublier la fameuse loi de décembre 1913 ! Loi anodine qui a permis l’élaboration d’une banque centrale privée dont le rôle premier est le contrôle de la monnaie et de la dette ! En effet, aux USA, l’état ne s’endette pas auprès de multiples banques comme en France, c’est beaucoup plus simple : il s’endette auprès de la FED (banque privée, je le rappelle) qui redistribue ensuite aux autres banques privées.
    Finalement c’est la même chose qu’en France avec un parasite en plus sur la chaine de la distribution de la monnaie !
    Enfin, les propos tenus par Borowic, lorsqu’il explique que la loi Pompidou de 1973 partait d’une bonne intention et que c’est par la suite que tout a dérapé, le rendent mignon de naïveté !
    En effet, l’ancien directeur général de la banque Rotschild ne pouvait présenter publiquement une loi en expliquant que son but était la ruine des états et de la richesse des banquiers. Mais de là à croire ses propos, il faut une sacrée dose d’incrédulité !
    N’oublions pas que l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions !
    Toutes les catastrophes sont toujours précédées par une idée de génie mais nettement moins géniale quand la situation dégénère.
    Et cela nous pousse à nous poser les questions suivantes : pourquoi les taux sont montés subitement? Pourquoi l’inflation a été maintenue aussi haute? Pourquoi, devant l’échec évident de la loi de 1973, celle-ci n’a pas été abrogée ? Est-ce que tout cela est dû au hasard et à la plus grande des coïncidences ?
    Pour ma part, je ne pense pas ! L’histoire, et surtout, l’histoire des crises monétaires, nous permet aujourd’hui de mettre en corrélation les facteurs économiques et politiques qui ont permis de les déclencher. Mais pour cela, encore faut-il s’intéresser à l’histoire de la monnaie dans le monde !
    Depuis l’apparition des cartels des banquiers, la stratégie employée a toujours été de faciliter la création monétaire, de développer l’endettement public en poussant l’état à dépenser plus qu’il ne peut gagner, et de le faire s’enliser dans sa dette pour le rendre dépendant des banques, quitte à l’envoyer à la faillite. Pour étayer mes dires, je vous renvois à la lecture de l’excellent livre de Naomi Klein : «La Stratégie du choc», et à celui d’Eustace Mullins : « Les secrets de la Réserve Fédérale ».
    Cependant, j’atténuerai ma critique de cette analyse en soulignant, qu’en effet, la loi de Pompidou n’est pas l’origine de tous les maux de la dette. Mais que ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas exiger son retrait immédiat.
    Je comparerais notre situation à celle des derniers défenseurs de Troie se questionnant sur l’origine de la défaite et sur le fait d’avoir accepter le cadeau de leurs attaquants, le fameux cheval camouflant des soldats, au sein de leur citadelle imprenable.
    La loi de 1973 est le cadeau empoisonné offert par les banquiers et qu’ont accepté nos dirigeants! Cette loi a donné aux institutions financières l’accès à un capital jusque là inaccessible : celui des dépenses de l’état!
    Mais nos défenseurs de Troie, s’ils veulent avoir une bonne analyse de leur défaite, doivent encore se poser deux questions :
    Pourquoi se sont-ils retrouvés en état de siège et pourquoi ont-ils eu la naïveté de faire rentrer ce cheval ?
    Soit, comment les banques sont-elles devenues si puissantes et pourquoi le pouvoir politique a t’il abdiqué devant elles ?
    Pour finir, je citerai juste le président Woodrow Wilson, celui qui a approuvé la création de la banque centrale américaine et, ainsi, l’endettement privé de l’état :
    « Je suis l’homme le plus malheureux du monde. J’ai involontairement ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré. La croissance de la nation, et par conséquent, de toutes nos activités sont entre les mains d’un petit nombre de personnes.
    Nous en sommes arrivés à être l’un des pays les moins bien gouvernés, et un des gouvernements les plus contrôlés et les plus dominés du monde civilisé. Nous n’avons plus un gouvernement d’opinion libre, un gouvernement de conviction et de vote à la majorité mais un gouvernement conduit par l’opinion et la coercition d’un petit nombre. »

  7. Je suis d’accord et prône sans cesse cette réinformation depuis longtemps. MAIS, quand vous dites : “la politique suicidaire du franc fort liée à l’euro – déjà –”, là c’est faux. Le cours du franc sur le marché des changes à Paris, qui existait encore, évoluait entre des rails de + ou – 2,25% par rapport à la médiane adoptée souverainement, comme une sorte de Parité flexible. Ces rails étaient ceux du SME ( le fameux “serpent” ). Le cours du jour du Franc et ceux des autres monnaies évoluant dans le SME donnait lieu à un calcul arithmétique dont le résultat était le cours du jour de l’E.C.U. : EUROPEAN COMPOSIT UNIT. L’Euro n’a été inventé qu’en 1996 ! Et il n’a rien à voir ni avec cet E.C.U. ni avec l’ECU concret visé au Traité de Maastricht pour la mise en place de la phase III fin 1998. L’Euro entre, en effet, dans le SME BIS actuel avec les autres monnaies européennes ! L’Euro participe donc au nouveau calcul de l’E.C.U. actuel déterminé chaque jour en catimini pour ne pas avouer la contradiction de ce fait… avec la propagande. Pour le reste, le commentateur EMMANUEL ne sait rien de la monnaie.
    LMDM. Professeur d’Economie politique en sus de son travail de 1989 à 1993 de Cadre Hors classe, près l’IFB.

  8. s’il n’y avait pas eu des banques privées pour faire du bénéfice avec les prets à la France, il n’y aurait peut-etre pas eu de gouvernement qui créent des déficits. N’oublions pas que Pompidou était un employé de banque privé.

  9. @ MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS
    Il me semble que c’est Emmanuel qui a raison : car dans les deux cas, avant la loi Pompidou et emprunt auprès de la Banque de France ou après la loi Pompidou et emprunt sur le marché, la vraie question est celle de l’Etat : cette question rejoint le questionnement de la DSE sur la place de la société et des corps naturels dans leurs choix et leur autonomie économique, professionnelle et sociale. Plus l’Etat s’occupe de pans entiers de la vie sociale, plus il doit trouver des financements publics, impôts, emprunts, dette, déficit, etc….
    Avant la loi loi POMPIDOU, l’Etat empruntait peu à la BDF, car on avait pas encore intoxiqué les Français au ”Jouissez sans entrave” et ”consommez sans sacrifices” de l’après 68 : ni à ces idées délétères selon lesquelles le travail est l’ennemi capitaliste, le ”temps libre” est la réalisation du désir et que pour cela la famille, les enfants, la mère au foyer, l’épargne, le long terme, le respect des générations à venir, l’héritage, la tradition nationale, tout ce qui est devoir et richesse véritable, le vrai ”développement durable”, tout cela devenait inutile puisque l’utopie réalisée par la consommation et la redistribution pourraient les remplacer.
    Quand ce merveilleux programme collectif s’est mis en place, dès Giscard, à peine POMPIDOU refroidi, on a fait gonfler le budget de l’Etat : Giscard-Chirac ont alors commencé à étendre le préimètre d’nterventon de l’Etat, à augmenter massivement les impôts, (voir le post du SB et son graphique publié ce jour ou hier), puis à recourir à l’emprunt, en tentant encore d’équilibrer le budget. Mais sous MITTERRAND, on a fait croître l’emprunt et la dette publique plus vite que l’imposition, tout en augmentant encore le budget de l’Etat : et depuis TOUS les gouvernements UMP et PS on eu recours à cette hypothèque prise sur l’avenir. Aucun homme de droite n’a eu le courage arrivé au pouvoir de dire la vérité, de prendre les mesures, et quand l’argent rentrait mieux de désendetter l’Etat. Au contraire on a poursuivi dans le vertige étatique et redistributeur : il faut bien se faire réélire….
    Ne nous illusionnons pas : seule la restriction que les libéraux demandent à l’Etat, seule sa décroissance et donc celle de ses besoins et prélèvements auraient pu empêcher ce qui s’est produit.
    Discuter sur la loi POPMPIDOU n’est pas neutre techniquement, mais est-ce réellement le fond du problème ?
    @ Olivier M.
    C’est là où sortir du marché financier et demander au seul institut d’émission de créer de la monnaie renforce les possibilités de délire de l’Etat : le marché financier a au moins un avantage, qui est de créer de la sanction, au travers des taux d’intérêt de l’emprunt public.
    FORTUNE ne dit pas que l’inflation a commencé à reculer dans les années 70, quand en effet les Etats ont cessé (mais ils viennent de recommencer et l’inflation va donc revenir) à créer de la monnaie pour payer leurs déficits. ¨Parce que quand l’Etat emprunte de la monnaie créée à sa demande, il n’y a pas de taux d’intérêts, mais simplement une inflation correspondant, voire pire, parce que les Etats n’ont pas de gendarme, tel que l’est le marché et ses agences de notation : il faut remercier les agences de notation, car sans elles les banques prêteraient sans fin, puisque leurs dirigeants, aux USA comme en France, sont issus des mêmes cercles dirigeants que les politqiues, et que prêter à l’Etat, dans le fond, c’est toujours prendre une créance sur le citoyen de base et ses enfants : et cela, autant les politiques de droite et de gauche que les banquiers savent très bien le faire. Ils ont de plus utilisé l’€uro pour masquer provisoirement la dette publique, puisque le slogan était ”L’€uro nous protège”, nouvelle version de ”L’Allemagne paiera” : plus de dévaluation du franc, mais déficit, emprunt, dette, avec un Euro surcôté favorisant l’économie allemande, mais coulant les autres.
    Avec en plus l’ouverture des frontières, qui a favorisé la consommation de masse de produits pas chers et nouveaux on a endormi l’esprit critique des peuples : le système fonctionne braves gens, puisque le prix du jeans et de l’ordinateur baissent.
    La vraie question est donc bien celle de l’Etat et de la démocratie, et de la souveraineté du peuple : non pas uniquement face à l’Europe, mais face à ses fausses élites nationales, qui trustent direction des banques, direction du Trésor, Ministères, organismes de contrôles financiers (il en existe une quinzaine en France dont aucun n’a tiré la sonnette d’alarme en 20 ans ), passant du privé au public, pus retournant au privé tout en demeurant hauts fonctionnaires détachés etc…..
    Le pouvoir politique n’existe plus, le peuple n’a plus d’instrument de souveraineté et donc de libertés réelles : l’Etat a été réduit à une administration.
    La vraie crise actuelle est par conséquent celle de l’Etat et la démocratie, ce n’est pas celle du capitalisme et l’échec du libéralisme.
    Parce qu’au contraire, les seuls prophètes qui ont averti de la catastrophe, ce furent des intellectuels libéraux, et qq rares hommes politiques, dont P de Villiers, M-F GARAUD, J-P Chevènement, et les dirigeants du FN.
    Il n’est pas certain que préconiser plus d’Etat soit la solution actuellement : la solution c’est plus de politique, donc plus de démocratie directe, donc plus de libertés, donc des solutions libérales redonnant leur autonomie aux acteurs sociaux.
    Le populisme véritable, ce n’est pas l’anti libéralisme et l’étatisme : c’est rendre le pouvoir au peuple.

  10. J’avais déjà mis en doute ce discours sur la loi de 1973. Le titre était explicite:
    Postjorion : Vous perdez votre temps avec cette loi de 1973.
    http://euro-deux-point-zero.blogspot.com/2011/10/postjorion-vous-perdez-votre-temps-avec.html
    J’avais déjà interrogé ses auteurs sur un autre sujet ici:
    http://cassure1974.blogspot.com/2011/10/la-cassure-de-1974-3.html
    et plus récemment ici:
    http://euro-deux-point-zero.blogspot.com/2011/10/j-holbecq-les-doutes-quil-suscite-sur.html
    Je maintiens désormais un autre blog (cliquer sur mon pseudo), dont voici le dernier billet:
    Le gouverneur de la Banque de France a t-il convenablement rendu compte de la fragilité du sytème bancaire?

  11. J’ai ecris l article ci-dessus initialement poste sur Agoravox. Je ne suis pas etonne ici de retrouver les memes critiques que sur tous les blogs qui l’ont repris.
    Ce sujet tres technique est devenu une enjeu totalement passionnel ou s affrontent dans un deluge d invectives et enormites factuelles et logiques tenants du tout complot et defenseurs de la rationalite economique.
    l internaute emmanuel n a absolment rien compris aux sujets qu il aborde avec beaucoup d aplomb quant a l intervenant Hv il confond creation monetaire et financemnt de la dette, cite M Allais hors de propos bref se rend totalement ridicule par sa prose. Etre totalement nul et se prendre pour un tenor de la finance c est desesperer.
    Quant a Cyprien qui m’a bien compris je voudrais preciser une chose. Lorsque je fais reference a la politique du franc fort de Beregovoy je ne parlais pas de l euro en tant que monnaie existante, c etait l Ecu qui cotait a la place mais en tant que projet politique.

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