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France : Société

A Montreuil et Bagnolet : «J’arrive la peur au ventre chaque matin»

A Montreuil et Bagnolet : «J’arrive la peur au ventre chaque matin»

À la frontière de Montreuil et de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, un homme de 53 ans vend du fromage du mardi au dimanche, installé tout près d’une mosquée, de nombreuses épiceries mais aussi des trafiquants de drogue qui ont pignon sur rue. Comme d’autres commerçants, il a été touché par le fléau de l’insécurité: un individu l’a harcelé pendant deux ans et l’a même violemment agressé.

«J’ai subi une douzaine d’agressions, verbales et physiques, de la part d’un même individu».

Une semaine après son ouverture, en septembre 2016, il subit : vol de téléphone portable, vol d’un pied de terrasse, cambriolage du camion, vol de la caisse et même vol de fromages. Par la suite, Yazid B. crève les pneus de son camion et menace de mort sa vendeuse. Toutes les plaintes d’Eric Legros sont classées sans suite. Le 16 mai 2018, il croise son agresseur, qui est au volant d’un camion volé. Ce dernier descend du véhicule, lui crache dessus et finit par tenter de le frapper.

«Il a essayé de me tuer avec un tournevis. Heureusement, des habitants se sont interposés».

Pour cette agression avec usage d’une arme, Yazid B. a été condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny, le 12 septembre 2018, à 18 mois (dont 8 mois ferme) et 3 ans de mise à l’épreuve durant lesquels il lui est interdit de paraître sur les communes de Montreuil et Bagnolet, sous peine de réincarcération. Peine perdue :

«J’ai recroisé mon agresseur dès le 10 décembre, il se pavanait tranquillement sur la place de la Fraternité». «J’arrive la peur au ventre chaque matin car je ne sais jamais si je vais le croiser. C’est dur de tenir ici».

Il se sent abandonné par les pouvoirs publics.

Il n’est pas le seul à être confronté à la délinquance. À quelques kilomètres, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le gérant d’un restaurant Crep’way, une chaîne spécialisée dans la vente de crêpes, a vu son établissement saccagé. Le 6 décembre, en marge du blocus d’un lycée du quartier, des collégiens ont littéralement saccagé son restaurant, sans raison apparente.

«Des collégiens sont venus pendant la pause du midi, ils ont tout saccagé et tout pillé: les marchandises, les chaises, les télés…». «Un jeune a mis un coup de pied dans la vitrine et puis il y a eu un effet de groupe».

Il a subi le fait qu’il ne soit pas originaire du quartier.

«Il n’est rien arrivé au restaurant grec juste à côté». «J’ai monté mon affaire, j’ai deux enfants et un crédit sur le dos, j’ai vraiment les boules». «Je suis encore dans les démarches avec les assurances et les plaintes au commissariat. Il faudra faire des travaux».

Et puis il y a le racket. Une dizaine de commerçants de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) en ont été victimes pendant plusieurs mois. Les rançons vont de 500 à 3.000 euros. En cas de refus, des petits groupes viennent dans les magasins, parfois avec des chiens: ils ravagent alors les rayons, renversent les présentoirs et s’en prennent aux clients. Peu de commerçants acceptent d’en parler, sans doute par peur des représailles.

Mais les forces de l’ordre ont mieux à faire : les gilets jaunes sont bien plus dangereux…

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