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France : Société

56 jours de confinement, cela correspond à la période embryonnaire

56 jours de confinement, cela correspond à la période embryonnaire

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Le lundi 11 mai sera le 56ème jour depuis ce 17 mars si particulier et l’injonction gouvernementale au cloisonnement obligatoire. 56 jours. 8 semaines. En obstétrique, cette partie de la médecine relative à la grossesse, cette durée correspond à la période embryonnaire. Or c’est justement au bout de 8 semaines que le fœtus prend des allures typiquement humaines. Son cœur minuscule bat certes déjà depuis un certain temps. Mais à deux mois d’âge, le professeur Lejeune indiquait, avec la précision d’un généticien, que le petit dans le ventre est quasiment terminé. Mains, pieds, tête, organes, cerveau : tout est en place et ne fera plus que grossir. « Il mesure alors, de la tête à la pointe des fesses, quelques trois centimètres. Il tiendrait replié dans une coquille de noix » précisait-il. Au moment de sortir de la nôtre, cette coquille où nous fûmes confinés pendant ces 56 jours, une question se pose désormais. Implacable. Quel monde va accoucher de notre retraite forcée ? Ou, pour être plus précis, de quoi le déconfinement va-t-il nous délivrer ?

​Le clap de fin du 11 mai va sonner pour un certain nombre de façon amère. Terminées les sympathiques mises au vert en province sous le mode du cluster familial. Fini le travail derrière son écran en pyjama jusqu’à midi. Aux oubliettes ce temps de sommeil élargi par l’absence de temps de transport jusqu’à son lieu de travail. Avouons-le, au-delà des agacements inhérents au télétravail, à la promiscuité et aux incertitudes économiques, un bon nombre de Français confinés aura trouvé des motifs de satisfaction à vivre un rythme nouveau et inédit. L’homme reste le produit de ses actes. Deux mois de vie domestique, à l’échelle d’un monde jusqu’alors en perpétuel mouvement, ont valeur d’éternité. Immanquablement, cette période, entre son lot de contrariétés et ses avantages, aura marqué le quotidien de chacun d’une empreinte particulière. Et maintenant, à l’heure du 11 mai ? Revenir à la vie, comme y naître, ne se fera probablement pas sans douleurs. Les retrouvailles des transports en commun, armés de lingettes, de gel et de masques, relèvent pour beaucoup déjà du cauchemar. L’angoisse persistante du virus chez les uns se confrontera à la hâte de fermer cette étrange parenthèse chez d’autres. Barricades contre accolades. Gestes barrières en opposition aux étreintes amicales. On nous dit que la vie à venir ne sera pas celle d’avant… Mais, après tout, de quelle vie voulons-nous vraiment ? […]

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