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Médias : Désinformation

Yves Chiron n’écrira plus dans le quotidien Présent

Il explique dans sa lettre Aletheia :

"[…] A Présent, j’aurai donc été pendant près de trente ans, un collaborateur de l’extérieur, abondant mais libre. Je n’ai jamais assisté à une conférence de rédaction. […]

Quelques mois à peine après la mort de Jean Madiran, Présenta été entraîné dans un maëlstrom inimaginable. L’histoire de cette tourmente, suscitée de l’extérieur, ne pourra sans doute jamais être écrite dans toute sa vérité, car elle devrait mettre en lumière des situations personnelles et des comportements privés qui sont en contradiction avec les positions et les valeurs défendues.

La prise de contrôle du journal, qui a été réalisée non sans l’appui d’une partie de la rédaction, a été brutale. Dans l’ours du n° 8055 de Présent, daté du mardi 4 mars 2014, Jeanne Smits figurait comme directeur de la rédaction, gérant et directeur de la publication (trois fonctions où Jean Madiran l’avait nommée). Dans le numéro suivant, daté du 5 mars, son nom avait disparu de l’ours.

Si la situation financière de Présent nécessitait un sauvetage et une nouvelle gestion, ce dont Jeanne Smits convenait elle-même, c’est avec des méthodes qu’on n’aurait pas osé mettre en œuvre du vivant de Jean Madiran qu’elle a été dépossédée de ses autres fonctions de direction.

Jean-Pierre Blanchard (ancien PDG de La Blanche Porte, jadis importante société de vente par correspondance, et ancien candidat Front National aux élections législatives à Tourcoing) a été nommé directeur général. Il exerce aussi les fonctions de co-gérant avec Zita de Lussy. Francis Bergeron, qui mène une brillante carrière de DRH dans de grandes entreprises et qui est aussi collaborateur de la première heure de Présent, préside un « comité de pilotage de la rédaction » qui se donne pour but d’ « appliquer la nouvelle politique éditoriale».

Je n’énumérerai pas tous les effets de cette nouvelle politique éditoriale, certains sont positifs, d’autres inquiétants, d’autres encore inacceptables. Parmi ceux-là, je n’en relèverai que deux. 

D’une part, la commémoration (par deux interviews) de la mémoire de Dominique Venner, historien intéressant certes, mais auteur virulemment anti-chrétien qui a terminé sa vie par un suicide sacrilège à Notre-Dame.

D’autre part, le lancement d’une supposée «Librairie Présent ». Le premier catalogue avertit qu’«en partenariat avec Francephi diffusion, fondée par Philippe Randa », la nouvelle direction de Présent propose « une sélection de livres anti-conformistes». On pouvait s’attendre, en considération de l’identité de Présent, que ce catalogue de livres illustre la Tradition catholique dans toutes ses dimensions, illustre la langue française, la littérature, l’Histoire de France, propose aussi des livres de combat pour la famille, la société chrétienne, la doctrine morale et la doctrine sociale de l’Église, contre la «culture de mort».

Au lieu de quoi sont proposés des ouvrages publiés quasi-exclusivement par les trois maisons d’édition de Philippe Randa : Dualpha, Déterna, L’Æncre. Ces trois maisons, hormis quelques très rares titres intéressants et sérieux, éditent à tour de bras des volumes sans rigueur historique ou intellectuelle, et/ou sulfureux. Par exemple, pour célébrer, à sa manière, l’élection, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, d’un pape jésuite, Philippe Randa n’a rien trouvé de mieux que de rééditer un des livres d’Édouard Piaget [1817-1910] sur les Jésuites. Édouard Piaget, entomologiste suisse et franc-maçon, ajoutait en médiocre historien sa touche à la légende noire antijésuite.

Le double éloge de Dominique Venner comme la présence de Philippe Randa, connu pour ses accointances maçonniques, devenu « libraire » de Présent (et aussi billettiste au journal), sont inacceptables. Jean Madiran avait écrit en une circonstance analogue : «je ne crois pas que l’on puisse mener une action politique en commun avec des ennemis déclarés de l’Église et de la Foi».

La brutalité de la reprise en main effectuée à Présent comme la nouvelle ligne éditoriale du journal – en fait des tentatives de rapprochements tous azimuts avec une dominante d’inféodation, sans critique, au Front National–, me conduisent à cesser d’apporter ma collaboration à Présent.

 Depuis l’âge de vingt ans, une exhortation de Boris Pasternak n’a cessé de me guider: «Il faut chérir la vérité par dessus tout et rompre avec ceux qui ne l’aiment pas assez»."

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