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Europe : politique / Pays : International

Viktor Orban : A la place de la démocratie libérale naufragée nous avons l’intention de bâtir la démocratie chrétienne du XXI° siècle

Le 10 mai, Viktor Orbán a été réélu Premier ministre par le Parlement hongrois. Après avoir prêté serment il a prononcé un discours traduit en français sur le site du gouvernement hongrois. Extraits :

Tn496c0-2"Affirmons clairement que – comme l’a dit notre roi Saint Etienne – rien n’élève plus que l’humilité, et rien n’abaisse plus que l’orgueil et la haine. Et reconnaissons que derrière les succès se cache toujours la grâce du Bon Dieu. Ce n’est donc pas une clause de style, ce n’est pas seulement une tradition, mais notre profonde conviction : soli Deo gloria, la gloire appartient à Dieu seul. […]

Je pense personnellement que les succès que nous avons remportés jusqu’à présent doivent beaucoup au fait que nous avons toujours déclaré ouvertement que l’ère de la démocratie libérale est arrivée à son terme. Elle s’est avérée incapable de protéger la dignité de l’homme, elle est incapable de lui donner la liberté, elle ne peut plus lui garantir la sécurité physique et ne peut même plus défendre la culture chrétienne. Certains en Europe essaient encore de la bricoler dans l’espoir de la réparer. Ils ne comprennent pas que ce n’est pas la structure qui s’est abîmée, mais que c’est le monde qui a changé. Notre réponse, la réponse des Hongrois au changement du monde est qu’à la place de la démocratie libérale naufragée nous avons l’intention de bâtir la démocratie chrétienne du XXI° siècle, qui garantit la dignité, la liberté et la sécurité de l’individu, protège l’égalité entre les hommes et les femmes, respecte le modèle familial traditionnel, met un frein à l’antisémitisme, protège notre culture chrétienne et donne sa chance à la pérennité et au développement de notre nation. Nous sommes des démocrates chrétiens, et nous voulons une démocratie chrétienne.

[…] En d’autres termes, mon gouvernement sera le gouvernement des Hongrois libres et de l’Etat hongrois souverain. Ma détermination en faveur de la liberté ne se réduit pas à mon combat contre la dictature et l’occupation soviétique, elle a aussi des motivations économiques. Je fais partie de la génération qui se rappelle encore que ce qui a condamné à mort le système étatique communiste, c’est qu’il a ignoré – et même combattu – une des lois fondamentales de la nature humaine : le communisme a interdit à l’individu d’améliorer sa situation de manière indépendante, de sa propre initiative, par son propre effort, en d’autres termes individuellement. C’est la raison pour laquelle nous avons considéré le communisme non seulement comme oppresseur, mais aussi comme contraire à la nature humaine. Je voudrais, à l’avenir aussi, bâtir notre politique sur cette expérience. Mon objectif est d’assurer le maximum de liberté aux individus, afin qu’ils puissent avancer selon leurs propres désirs. Nous ne pouvons pas nous engager à résoudre le problème de la vie de quiconque, mais nous voulons et pouvons créer les conditions permettant à chacun de le résoudre et de trouver son bonheur.

[…] Je suis convaincu que la migration conduit en fin de compte à la désagrégation des nations et des Etats. Les langues nationales s’affaiblissent, les frontières s’estompent, les cultures nationales se dissolvent et il ne reste plus qu’une société ouverte unique. Et à la fin, l’unification des sociétés européennes atteint le stade où un gouvernement européen unique et unifié pourra voir le jour. C’est le sort qui attend ceux qui ne se protègent pas contre la migration. Peut-être pas demain, mais dans un avenir que nous pouvons encore distinguer. C’est de cela qu’il s’agit, c’est cela le grand projet. Je ne vends pas chat en poche. J’affirme clairement, ici devant vous, que mon gouvernement est hostile à ce projet, au processus qui s’en approche et à toute mesure intermédiaire allant dans son sens, et qu’il en sera l’adversaire déterminé au nom de la liberté des Hongrois. Le multiculturalisme était le premier échelon. Le politiquement correct qui musèle la liberté d’expression a été le second. Voilà où en est l’Europe aujourd’hui. Le troisième échelon serait la répartition par quotas obligatoires. Afin que l’Europe que nous aimons, et au profit de laquelle nous sommes prêts à de sérieux sacrifices, ne gravisse pas l’échelon suivant de son autodissolution, il faudra compter avec nous sur la scène de la politique européenne. Nous lutterons contre les quotas obligatoires, nous défendrons la culture chrétienne, et nous combattrons pour la défense des frontières."

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11 commentaires

  1. Mais qu’attend Orban pour établir Charles de Habsbourg sur le trône de Saint Étienne?

  2. Magnifique ! Bien que protestant, il parle mieux que certains catholiques en très haut lieu !… je n’en dirai pas plus…

  3. Dieu nous garde, et garde aussi les Hongrois, de la démocratie chrétienne, qui est précisément le fléau qui nous a amenés là où nous sommes…
    La démocratie chrétienne a été condamnée par SS Pie X: à lire et relire: la Lettre sur le Sillon. voir ce lien : http://jesusmarie.free.fr/encyclique_notre_charge_apostolique.html
    SI Orban parle d’autre chose, alors il faut définir clairement la chose, et l’appeler autrement.

  4. Merveilleux discours. Je n’aurais jamais imaginé que de telles paroles soient prononcées par un homme politique contemporain au pouvoir en Europe !
    Mais V. Orban est-il conscient qu’il se désigne ainsi à la vindicte inexpiable des Eurocrates et de la maçonnerie ?

  5. le roy henri a-t-il une baguette magique ?

  6. L’OTAN, Juncker et la reich-chancelière y seraient-ils favorables si le peuple Hongrois le décidait ? Pas sûr ; de plus les fonds structurels sont conditionnés à la “souveraineté limité”…
    De surcroît, rétablir un Habsbourg qui pourrait ensuite réunir sous forme confédérale les Etats de l’ancienne monarchie danubienne, mais vous n’y pensez pas ? Une nouvelle puissance en Europe centrale indépendante de Berlin donc de Bruxelles ? Pure folie, mais très beau rêve cependant !

  7. “Mais je me trompe en disant une république chrétienne; chacun de ces deux mots exclut l’autre !” (Jean-Jacques Rousseau in “Le Contrat Social). La “Démocratie Chrétienne” est un leurre pour naïfs (lire par exemple la “Lettre sur le Sillon” de Pie X). Mais il est vrai que la Hongrie n’est pas la France, la “démocratie” pouvant convenir à certains peuples alors qu’elle en tue d’autres; il est vrai aussi que cet excellent monsieur Orban, comme Vladimir Poutine, comme les anciennes “démocraties” médiévales, n’entend peut-être pas par “démocratie chrétienne” la même chose que nous les gaulois… Il est enfin peut-être vrai que dans son esprit cette “démocratie chrétienne” n’est qu’une étape vers une solution plus sensée, plus stable et plus civilisée. En tout cas, que Dieu bénisse la Hongrie !

  8. Un grand désir de passer des vacances en Hongrie!

  9. Un grand désir de rencontrer la gentille fée qui me fera hongrois…
    Allons ! Trêve de rêverie : Nous pouvons être nous-mêmes (sinn fein en gaélique, tiens tiens…) les Viktor Urban pour la France !

  10. orban et les hongrois (comme les polonais et autres du viségrad) sont fiers de leur passé, de leurs moeurs, de leur foi, ils ne veulent pas devenir des zombis européistes! bravo!

  11. Et en plus, il vient de virer l’autre tâche de Soros, lequel va s’installer en Allemagne.
    Bien ce M. Orban !

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