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Economie / Pays : Russie

Vers une nouvelle crise économique et financière ?

La crise du rouble dépasse les seules frontières de la Russie. Quel est le rôle des Etats-Unis et quelles conséquences pour la France ? Eléments de réponse :

" Le risque est désormais bien réel : la Russie est au bord du krach financier. Mardi 16 décembre, le rouble a encore perdu 20% de sa valeur et la bourse de Moscou a chuté de 17% (…)  

La banque centrale a relevé son principal taux d’intérêt à 17% avec pour objectif de freiner la chute de la devise. Face à la baisse des prix du pétrole et de la situation tendue en Ukraine, les investisseurs vendent leurs roubles pour acheter du dollar. Relever les taux était censé relancer l’intérêt pour la devise russe en la rendant plus rémunératrice. Mais qui dit hausse de taux, dit aussi ralentissement économique à terme : les investissements deviennent plus chers et la consommation s'en ressent.

La banque centrale croyait bien faire mais les investisseurs l’ont vu autrement… à moins que d’autres raisons n’expliquent leur attitude. Sans tomber dans la théorie du complot, certains observateurs n’hésitent plus à avancer l’idée d’une possible action concertée et directement pilotée par Washington pour mettre Vladimir Poutine à genoux. Les sanctions internationales décidées contre Moscou après l'annexion de la Crimée n’ont pas eu d’effets ? Qu’à cela ne tienne, passons à l’étape suivante : utilisons le rouble – déjà fragilisé par la baisse des cours du pétrole – comme arme de destruction massive pour faire entendre raison au Maître du Kremlin. Complice des Etats-Unis dans cette aventure : les acteurs financiers anglo-saxons basés, non pas à Moscou, mais à Londres et New-York.

Quel intérêt auraient-ils à agir de la sorte ? Il y a les raisons géopolitiques et, surtout, commerciales. Le club des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont aux abonnés absents vis à vis des Etats-Unis. Ces pays essaient de trouver la parade pour remplacer le dollar comme monnaie d’échange. Moscou essaie de mettre au point avec la Chine des compensations directes en yuan et en rouble pour contourner le billet vert. Cela ne plait pas à Washington… Barack Obama voit rouge. Le rouble – et par extension la Russie tout entière dont les entreprises et la population sont pénalisés par la crise – subirait-il l’hypertrophie de l’égo américain ? La question est posée. N'oublions pas que les Etats-Unis viennent de se voir dépasser par la Chine en tant que première puissance économique mondiale. La vengeance est un plat qui se mange froid (…)

Cette crise sans précédent surgit à Moscou alors que la situation de l'Europe, en croissance zéro, est elle-même source de vives inquiétudes sur les marchés. Quelles conséquences immédiates ? L'Allemagne, premier partenaire européen des Russes, sera directement impactée. La France exporte de l'ordre de 7 à 8 milliards d'euros vers la Russie et importe près de 10 milliards de produits, principalement pétroliers et gaziers. Notre industrie agroalimentaire a toutes les chances de souffrir. Quant à nos établissements bancaires, leurs engagements se chiffrent en dizaines de milliards."

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11 commentaires

  1. L’égo d’Obama prépare à son corps défendant le vieux rêve de Charles de Gaulle d’une Europe qui se dessinera de l’Atlantique à l’Oural.
    Russie tient bon car bientôt ton amie la France te tendra la main.
    Il faut juste attendra que la France se révolutionne et tout se réalisera, et l’égo ne fera plus la loi à Washington comme à Paris et Londres.

  2. Après avoir détruit l’Ukraine en fomentant la révolution “orange” et en poussant à un coup d’état aussitôt avalisé par les états sous sa coupe, dont les européens, washington poursuit sa lutte hégémonique en poussant de ce fait la Russie à intervenir en récupérant la Crimée et en épaulant les russophones (grands perdants de ces bouleversements). Dans ce conflit non déclaré Poutine ne s’en est pas si mal sortie, trop bien même aux yeux d’obama aussi maintenant tente t’il un blocus du pays en asphyxiant son économie. Les USA devrait savoir (mais l’histoire n’est pas leur fort) que les blocus ça ne marche pas, les russes feront le dos rond et contournerons l’obstacle, seuls les citoyens sans fortune auront à en souffrir mais pas eux seulement , notre économie va en pâtir également mais de cela les amis-requins n’en ont cure, leurs interêts priment plus que jamais sur le bonheur des peuples.

  3. On voit bien l’alliance des États-Unis, dont les autorités sont hostiles au christianisme, avec les monarchies pétrolières qui financent le djihadisme, pour abattre la Russie orthodoxe.
    Le tort de Poutine : conclure des accords commerciaux bilatéraux en essayant de s’affranchir du dollar.
    Même chose pour le Venezuela où la chute des cours du pétrole porte préjudice à la politique du président Maduro, pourtant membre de l’OPEP.
    La chute des cours du pétrole est volontairement entretenue pour entraîner la récession dans les pays qui pensaient utiliser les ressources de leurs sous-sols pour s’affranchir de la tutelle des laïcards anglo-saxons.
    Les États-Unis poursuivent cet objectif depuis l’éclatement de la Yougoslavie. Aux USA, c’est comme en France, les majorités changent mais la même politique est suivie. Ce pays est dangereux pour la paix du monde. Il faut refuser ce traité transatlantique.

  4. ” Les EU ont la résolution d’entrer en domination dans les affaires de la vielle Europe qu’ils déclarent caduque avec la forfanterie de leur jeunesse. ils affectent d’envers l’Europe en y apportant leur dollar la supériorité du mépris.
    Si l’on n’y veille ,ils seront en mesure de prendre l’Europe par la famine et le vieux continent livré au pays de tous les monopoles en subirait à jamais la loi ”
    Lamartine 1858

  5. Les Brics ont le temps, la démographie, les ressources pour eux.
    La manœuvre américaine et européenne pour déstabiliser la Russie n’aura pas l’effet escompté car le peuple russe est autrement résilient que les bobos occidentaux.
    Une fois de plus, c’est l’Europe qui va payer la facture mais jusqu’à quand ?
    L’Europe, la vraie, ne peut se concevoir qu’avec la Russie, pas avec l’Amérique.
    Cela fait partie des évidences géopolitiques, comme l’ont été la réunification de l’Allemagne ou l’explosion des Balkans.
    On n’efface pas la mémoire des peuples même si on essaie de les changer.

  6. Mais c’est évident que la 3è guerre mondiale est commencée, sous forme économique dans un premier temps, mais qui peut prédire l’avenir ? Et les agresseurs, sont les anglo-saxons, véritable bras armé de Satan dans le monde. Comme par hasard, on retrouve l’Australie, le Canada et bien sûr l’Angleterre (devant ou derrière ???) les USA, comme fer de lance, l’UE n’étant que le valet serpillère de ce beau monde !
    Mais hélas, il y a aussi la 5è colonne dont parlait Poutine et que veut combattre Strelkov, ces oligarques (qui spéculent tant et plus contre le rouble) et autres libéraux atlantistes qui ont vendu leur âme au diable pour de l’or !!!
    Dieu sauve la Sainte Russie et inspire son chef Poutine, afin qu’il triomphe de ses ennemis intérieurs et extérieurs, “ad majorem Dei gloriam” !

  7. Les États-Unis jouent encore aux apprentis sorciers… Mais ils vont brûler le monde !
    Si la Russie est durablement touchée et obligée de mettre un genou à terre suite à cette attaque des États-Unis, que croyez-vous qu’il restera comme option à la Russie… sinon la guerre ?
    Voilà bien l’inconséquence des anglo-saxons dans toute leur plénitude… Poutine est puissant mais il ne se laissera pas dépouiller… et s’attaquer directement à la monnaie d’un pays pour le faire plier est un acte de guerre… qui sera reçu comme tel.
    Les Russes ont une longue habitude des guerres désespérées. Contrairement à l’Occident, la guerre zéro-mort ne les concerne pas : ce n’est pas dans leur culture… S’ils doivent tuer des milliers de Russes pour retrouver et leur fierté et leur économie, ils n’hésiteront pas un seul instant…
    Et quand on connaît la fragilité des armées occidentales aujourd’hui, on fera mieux de se méfier : l’ogre de Sibérie n’est pas dans nos cordes !

  8. Les Russes sont habitués à souffrir. Obama devrait savoir que les Russes ne sont pas des Américains sevrés de consommation et tremblant à l’idée de se voir privés de Big Mac.
    L’Oncle Sam prend un gros risque. Avec une Europe en crise et une Chine qui lui taille des croupières, quel intérêt auraient-ils à déstabiliser toute l’Eurasie ? Car une crise russe aujourd’hui aurait une autre ampleur que celle de 1997 ! Les Américains sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, mais ce n’est pas la première fois. Ils ont même l’habitude de creuser leur tombe, car la prospérité américaine repose sur le commerce. Aucun commerce ne survit en ruinant ses clients.

  9. Complice des Etats-Unis dans cette aventure : l’Arabie saoudite qui veut faire tomber Assad et joue sur les cours du pétrole. Bis repetita

  10. On comprend mieux pourquoi les États-Unis et les monarchies du Golfe ne font rien, ou presque, pour arrêter DAESH qui se finance en vendant du pétrole à très bas prix…

  11. Les Russes ont déjà vu pire que ça.
    Ils ont réussi à survivre à soixante-dix ans de communisme, et à en sortir.
    Que ce soit Napoléon ou Hitler, ils se sont cassés les dents sur la résistance russe.

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