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Pays : Russie

Une tentative d’interception a probablement déréglé le missile russe qui a touché l’immeuble à Dnipro

Une tentative d’interception a probablement déréglé le missile russe qui a touché l’immeuble à Dnipro

Intéressante analyse technique d’un officier de réserve :

L’explosion qui a détruit un immeuble de 9 étages d’une résidence de Dnipro (Dnipropetrovsk) dans l’après-midi du 14 janvier, causant une quarantaine de morts civils ukrainiens, est probablement due à l’ogive de 930kg d’un missile antinavire soviétique Kh-22 (AS-4 « Kitchen » pour l’OTAN), tiré par un bombardier Tu 22M3 des forces aérospatiales russes.

Une vidéo d’un résident du voisinage montre un missile sol-air montant vers le ciel, puis une explosion qui génère un nuage en forme de champignon, indiquant une frappe au sol; son importance, et surtout les dégâts constatés, incriminent davantage un missile air-surface lourd qu’un missile sol-air soviétique du système S-300 livré à l’Ukraine qui serait retombé après une interception avortée, dont des ratés semblables avaient nourri des accusations « faux drapeau » contre la Russie en Pologne, qui auraient pu entraîner l’OTAN dans une confrontation directe.

Comme ses équivalents américains Harpoon ou son dérivé SLAM tiré contre des centrales électriques en Irak, le Kh-22M antinavire peut attaquer des cibles terrestres à plus de 350km, grâce à une navigation inertielle couplée à un radar d’acquisition d’objectif. Mais une infrastructure au sol offrant une résolution bien moindre que la ligne d’un navire, le tir est moins précis, comme le centre commercial jouxtant une usine de réparation de blindés en a fait les frais à Kremenchuk en juin 2022.

Ce 14 janvier 2023, c’était bien la centrale électrique de Dnipro, à quelques km à l’ouest de la résidence touchée, qui était visée par le missile russe, comme le directeur d’Ukrenergo l’a rapidement admis; mais la tentative d’interception, reconnue par le conseiller à la présidence Arestovitch dans une interview télévisée, a probablement déréglée l’approche du missile qui a fini sa course dans un immeuble. La nature même des dégâts au flanc du bâtiment conforte cette hypothèse, alors qu’un missile Kh 22 en approche terminale attaque sa cible en plongeant.
Ces tactiques de défense aérienne ont été décriées par nombre de sources ukrainiennes non officielles, fustigeant à la fois le risque porté par une interception en ville, au-dessus d’une zone densément peuplée, et l’impossibilité de détruire à coup sûr le Kh 22 arrivant à plus de 3 fois la vitesse du son.

Ces constats coupent court aux habituelles accusations de ciblage délibéré des habitations civiles, alors qu’il est clair que la Russie réserve son stock déclinant de missiles air-surface lourds à des cibles de valeur, poursuivant une campagne d’interdiction sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes inspirée des opérations américaines comparables sur l’Allemagne, la Corée du Nord, le Nord-Vietnam, l’Irak ou la Serbie de 1942 à 1999.

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