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L'Eglise : François

Une étude originale sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes

Une étude originale sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes

Le P. Federico J. Highton, missionnaire, a publié une longue étude assez originale sur l’herméneutique de Traditionis Custodes. Cette étude est originale en ce que, au lieu de voir ce motu proprio, comme l’ont fait la plupart des commentateurs (pour s’en féliciter ou pour le déplorer), comme une volonté d’en finir avec le rite romain traditionnel, l’auteur cherche à appliquer les principes pastoraux du Pape François à cette situation particulière. On peut lire dans l’introduction:

Alors que beaucoup peuvent être tentés de lire ces textes (TC et RAD [responsa ad dubia]) de manière fondamentaliste, il est essentiel d’éviter d’interpréter et/ou d’appliquer de manière rigide Traditionis Custodes et Responsa Ad Dubia .

En effet, ces documents doivent être compris en tenant compte de la manière spécifique dont François nous demande d’interpréter et de vivre la loi. François est le législateur qui a émis lesdits documents, nous devons donc faire une exégèse de la manière dont le Pape lui-même nous a demandé de le faire, c’est-à-dire avec liberté, avec discernement, en privilégiant la charité et surtout, sans rigidité puisque, selon lui, « la rigidité n’est pas un don de Dieu ».

En effet, précise le Saint-Père, il faut « surtout avoir à cœur de les comprendre, de les consoler, de les intégrer, en évitant de leur imposer [aux âmes nécessiteuses] une série de normes [qu’elles soientliturgiques, canoniques ou disciplinaires] , comme si celles-ci étaient un roc, avec pour effet qu’elles se sentent jugées et abandonnées précisément par cette Mère qui est appelée à les entourer de la miséricorde de Dieu ».

En effet, aujourd’hui de nombreuses âmes (aussi bien laïcs que prêtres) se sentent abandonnées par l’Église à cause de la publication de Traditionis Custodes et de Responsa.

Vous pouvez télécharger cette étude ici:

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19 commentaires

  1. Non mais il y en a ils ne doivent pas trop bien comprendre, le Pape a dit en substance que le rite tridentin doit disparaître, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir ce que cela signifie et un certain nombre d’évêques idéologues lui ont emboité le pas . Quant à la rigidité elle est plus à rechercher du côté papal que des fidèles. On voit tous les jours où mène le Concile et là aussi il n’est pas nécessaire d’avoir fait de grandes études pour voir que les fruits sont plus que desséchés. Mais il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    • Excellente analyse , Gaudete ! Je m’apprêtais à écrire pratiquement la même chose ! Il est évident que ce ” concile ” a été la plus effroyable entreprise de destruction de l’Eglise Catholique jamais entreprise , et le pire c’est que cette destruction a été programmée par ceux-là mêmes qui en sont soit-disant les chefs ………..

  2. On en a “un peu” marre de ne pas pouvoir appeler clairement un chat, un chat dès que ça concerne le Pape ! Si le Vatican actuel avait le pouvoir d’abolir La Messe de toujours, il le ferait sans aucun état d’âme, c’est leur objectif depuis 1962.
    Ce “Motu proprio” est nul et non avenu car rien ni personne sous le ciel ne peut supprimer un rite quasi millénaire qui a étayé toute la Catholicité et sa cohorte de saints papes, évêques et prêtres. Le comble, c’est que parallèlement, on laisse se dérouler des offices protestants Evangéliques dans des églises sans sourciller, des concerts profanes ou autres manifestations culturelles.
    Continuons à fréquenter les messes tridentines partout où elles sont célébrées sans nous torturer l’esprit avec de telles considérations.

    • Je vous suis parfaitement. Si l’on avait tremblé dans nos chausses en 1988, on aurait disparu corps et bien mais on a tenu bon et la messe de Saint Pie V a attiré et s’est développée en fruits goûteux ! Notre-Dame ne peut plus tolérer le cloaque d’impureté, faisons-Lui confiance.

  3. Le plus terrible c’est que les prêtres diocésains qui avaient adhéré à Summorum Pontificum se laissent intimider par Traditionis Custodes et retournent dans leur ornière initiale. Pour ce qui est des Instituts ED, c’est le suspense. L’année 2022 sera décisive. Certains montrent des velléités de résistance. Beaucoup commencent à mollir. Pour ce qui est des fidèles qui les ont suivis, les convictions sont souvent faibles. On y verra plus clair au pélé Paris-Chartres de Pentecôte, si du moins il a lieu. A l’émission KTO de Loraillère, “sans langue de buis”, son responsable Rolland semblait déjà désabusé. L’abbé de Tanoüarn est tranquille dans sa thébaïde du Sentier. Mgr Lebrun, correspondant attitré des ED, a choisi son camp : c’est celui de TC et du pape François. Mort au rite tridentin, et même à ce qui peut lui ressembler comme à la chapelle d’Evron de la Communauté Saint Martin. Le mot d’ordre est : “obéissance, obéissance, obéissance”. On croirait lire un nouveau chapitre de l’Apocalypse de Saint Jean. Le tout dans une ambiance politique mondiale de sidération des populations apeurées.

    • Je suis d’accord avec vous. Une évidence s’est imposée à moi quand j’ai regardé l’émission de Kto: les tenants de TC vont expliquer aux fidèles du rite tridentin qu’ils doivent choisir entre deux attitudes. Soit leur attachement à l’ancienne messe est question de “sensibilité” et d’esthétique, en ce cas y renoncer pour des célébrations “Paul VI” un peu soignées, avec une touche de latin et d’orgue, n’a rien d’insurmontable pour eux. Soit il s’agit d’une option théologique, lex orandi lex credendi, donc un rejet de V2, et alors ils n’ ont pas leur place dans l’Eglise. Le piège se referme.

      • Oui, Adalbert. Mais tout se fera par petites touches, selon la technique du voleur chinois. A ceux qui “se sentent attirés” par le bruit des clochettes, l’odeur de l’encens, et des zestes de latin ou de grec, on leur sonnera les cloches, des thuriféraires continueront à les encenser, on leur chantera un ersatz de grégorien avec de faux kyrie et de faux graduels. Pour l’orgue, pas de problème, on peut même en faire des concerts. Les oraisons ont déjà été caviardées par Bugnini, débarrassées de toutes leurs “connotations négatives” comme l’enfer, le péché, les séductions du monde, le repentir, la pénitence, … et l’âme. Des gestes simples, qui peuvent chacun sembler secondaire, mais qui rythment la cérémonie, soutiennent l’attention des fidèles, honorent le Bon Dieu, sont négligés : génuflecter à “et homo factus est” ou à “et verbum caro factum est”, à supposer qu’on ne supprime pas le dernier évangile, s’incliner au passage du prêtre célébrant, attendre qu’il ait terminé de psalmodier le pater noster avant de conclure “sed libera nos a malo”, etc… Certains cantiques, jugés trop négatifs, sont bannis : “parle, commande, règne”, “nous voulons Dieu”, “o Marie o Mère chérie” ; remplacés par des niaiseries charimatiques : “Tu es grand, Tu es beau”, “les énergies nouvelles”, “devenez ce que vous recevez”, ou même pire … Mais Saint-Martin à Evron, ad orientem, avec un grégorien fabriqué de toutes pièces mais honnête et bien chanté, avec un kyrie binaire donc frustrant, c’est déjà too much. Bon, j’arrête, il y a des gens qui ont écrit des bouquins là-dessus. Cela dit, et pour conclure, ils n’auront pas mon sédévacantisme, désobéissant mais romain semper fidelis.

  4. C’est vous Gaudete qui ne comprenez pas l’ironie de cette herméneutique. Interpréter ainsi Traditionis Custodes, donc certainement contre les intentions du pape, est une façon de souligner les incohérences pastorales du pontificat actuel. Malheureusement, François est probablement trop marqué par le péronisme pour être retenu par ce genre de contradiction.

  5. Oui peut-être n’ai-je pas bien compris l’ironie, j’ai cherché mais peut-être ne suis-je pas assez intelligent. Par contre je crois avoir compris le motu proprio qui n’a qu’un seul but : dézinguer la Messe St Pie V. Heureusement il y a la FFSPX et un certain nombre de tradis ont bien compris que c’était leur planche de salut pour avoir droit aux sacrements selon le rite traditionnel

  6. Je réitère ce que j’ai mis en commentaires sous l’article du Père Viot : ne serait-il pas plus simple de considérer le pape Benoit XVI comme pape ayant le ministère pétrinien au lieu de François qui a refusé le titre de Vicaire du Christ ? A partir de là, le problème me semble résolu. Ne dit-on pas, là où est le Pape, là est l’Eglise. C’est peut-être caricatural mais, je pense, mérite d’être médité.

  7. L’argentin Leonardo CASTELLANI est suspendu ‘a divinis’ en 1949. Il fait appel. On ne lui répondra pas. En 1971, La Compagnie de Jésus lui propose de le réintégrer. Il refuse pour raison de santé ! Patience les amis, de nombreuses personnes du rite ordinaire pensent à vous, des catholiques parmi d’autres.

    • Je souscris à votre dernière phrase car elle est vraie et vous faites bien de le dire. Ayant fondé dans ma paroisse forme ordinaire une schola grégorienne il est devenu évident à tous que nous étions un pont entre les deux formes du rite romain, et ce dans le respect de V2 puisqu’on n’avait pas le choix. Nous restons dans de telles dispositions mais ça chahute un peu trop en haut en ce moment , alors que faire ( calorifère aurait disait le sapeur Camenber humoriste douteux totalement oublié de nos jours) ? Avec moins de tranchant que Leonardo CASTELLANI, car je ne suis qu’un petit laïc de rien du tout proche désormais de la grande Rencontre, mais avec autant de pugnacité, je résiste ; entre la Vérité et le Néant je choisis la Vérité, celle de toujours, celle qui est belle et nous élève vers Dieu

  8. Cette étude, remarquable (quel travail !), est à la fois très drôle, et tout à fait terrifiante.

    Elle est très drôle, car elle relève de manière impeccable, solidement documentée, que la fidélité aux textes du magistère produits par le Pape régnant permet à tout un chacun de faire à peu près n’importe quoi, tout en pouvant protester en toute ingénuité d’une absolue pureté d’intention à vouloir “suivre le Pape” fidèlement.

    Mais elle est terrifiante, justement parce qu’elle est documentée. Référence après référence, elle relève toute l’étendue des dégâts produits par le pape régnant dans l’édifice du droit, en accumulant des petites contradictions, ici ou la, qui peuvent paraître anodines quand elles sont considérées individuellement. Mais quand vous les regardez de manière globale, ces petites incongruités ont la même efficacité que les termites, et c’est l’édifice entier qui est vermoulu. Que reste-t-il de la solidité de l’enseignement après le Pape François ? Rien.

    Au final, cette étude, qu’une lecture au premier degré pourrait trouver humoristique, est en fait un réquisitoire féroce, cruellement chirurgical, l’un des procès les plus graves, selon moi, qu’il se puisse faire au magistère : celui de s’être détruit lui-même. Et c’est aussi le procès de l’institution : comment se fait-il qu’aucun mécanisme institutionnel (ou personnel), ne corrige ces dérives du magistère pétrinien ?

  9. Si Traditionis Custodes qui s’appuie sur la réforme liturgique de Vatican II, qui dit à peu près tout et son contraire, veut l’imposer comme une herméneutique de rupture, alors c’est qu’il y a rupture. Or il n’existe qu’une seule Eglise catholique romaine.
    Conclusion : Traditionis Custodes ne peut être vu que comme la volonté de rendre la réforme post-conciliaire schismatique par rapport à l’unique Eglise Catholique Romaine. Le doute était encore possible, il ne l’est plus.
    Conclusion de la conclusion : Tradtionis Custodes rend Vatican II schismatique.
    Conclusion de la conclusion de la conclusion : Rejetons Traditionis Custodes et Vatican II car
    “Errare humanum est perseverare diabolicum” et à contrario, l’Eglise n’a pu être pendant 20 siècles dans l’erreur.

  10. J’irai même encore un peu plus loin dans mes interrogations.
    Le pape François n’est-il pas envoyé au peuple de Dieu pour lui montrer avec évidence son erreur par l’abandon des grâces ? Vous voulez la grâce de Dieu sans culte de la Passion et de la Résurrection à son niveau inhumain et divin de sacrifice, vous n’aurez ni l’un ni l’autre.
    Le Christ, ne nous dit-Il pas dans cette épreuve ? : vous avez perverti le digne culte qui M’étais du et qui vous avait été transmis. Fin de la récréation, cela n’a que trop duré, l’heure n’est plus à la compromission, mais au choix.
    Et ce choix c’est Dieu ou le monde.

  11. Je viens seulement de lire… quel régal ! D’une sagesse !!!

    Entièrement d’accord avec ThMortier : bien vu et bien dit ! Sauf que je ne parlerai pas de magistère en conclusion : à moins d’appeler magistère les dérives d’un fou destructeur ! Ce que dit François, à un titre ou à un autre, ne peut relever du Magistère.

    Cette remarquable épître a pour moi l’avantage d’ouvrir les yeux des catholiques moyens qui croient encore en François. C’est ma prière : puissent-ils ouvrir les yeux !!!

    • J’avais utilisé le terme “magistère” dans l’esprit de l’analyse du Père Highton, c’est à dire uniquement en première approche !

      La crise Covid montre qu’il ne faut pas trop compter sur la population des “catholiques moyens” pour ouvrir les yeux : les foules sont influençables, manipulables, conformistes par nature, et cela de tout temps (ce qui n’empêche pas que vous ayez raison de prier pour cela). Et notre époque, dominée par des médias aux ordres, en connivence avec les milieux politiques et industriels, propagandistes zélés d’une pensée unique et indigente, ne permet plus l’émergence de grandes voix angoissées, Bloy, Bernanos, Péguy, pour dénoncer ces failles intellectuelles et spirituelles, ces mascarades. Nous entrons dans le temps de l’apostasie générale, me semble-t-il, y compris celle de l’église catholique, qui faisait s’interroger Jésus : à son retour, trouvera-t-il encore la Foi sur terre ?

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