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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Un drôle de paroissien pour la béatification d’Edmond Michelet

Un drôle de paroissien pour la béatification d’Edmond Michelet

Cinquantenaire de la mort d’Edmond Michelet : tous les chemins mènent à Rome. À condition de passer par Genève et une banque suisse.

1980, le septennat de Valéry Giscard d’Estaing est en phase terminale. L’élection de François Mitterrand se profile. Les nantis craignent pour leur fortune.

Qu’à cela ne tienne ! La banque B conseille à ses clients argentés et même dorés sur tranche de placer leurs valeurs dans sa filiale en Suisse. La direction de la gestion privée est chargée d’allécher les clients en leur facilitant l’opération, ceci moyennant une commission confortable.

R, sous-directeur des relations avec la clientèle, est la cheville ouvrière de ces transferts, aidé de A et de F.

À l’été, un scénario digne de Michel Audiard se met en place. R se rend à Toulouse avec A. À Ramonville Saint-Agne, le propriétaire du château les accueille discrètement. Les trois comparses se dirigent vers la salle de bal. Ils déplacent un meuble, s’agenouillent, soulèvent quelques lames de parquet et sortent un à un 34 sacs de six kilogrammes. À part les trois protagonistes, personne n’a rien vu. Les 34 sacs – plus de 200 kilogrammes – sont répartis dans les coffres de leurs véhicules. Cela prend du temps mais tout se passe bien. Transportés de nuit, les sacs se retrouvent dans les coffres des sous-sols de l’agence de Toulouse de la banque B. Que contiennent-ils ? 35.000 pièces d’or d’une valeur de 29 millions de francs, soit 12 millions d’euros de 2020.

Le magot emprunte ensuite la filière combinée par la banque B : en convoi sécurisé jusqu’à l’aéroport de Blagnac, par avion jusqu’à Paris puis, via Luxembourg et Francfort, dans une banque à Edmonton au Canada. Les pièces d’or sont maintenant en lieu sûr, loin d’une France bientôt dirigée par les socialistes. Au passage, la banque B a prélevé 3 millions de francs. Il n’y a pas de petits bénéfices.

Le 10 novembre 1981, la gauche est au pouvoir, Fabius est au budget. Quatre dirigeants de la banque, dont R, sont inculpés d’infraction à la législation sur les douanes et sur les changes.

Le 19 décembre, F, le fondé de pouvoir, s’estimant déshonoré, lui l’ancien de la division Leclerc, se donne la mort.

Le procès débute le 5 décembre 1983 devant la 11e chambre correctionnelle. R comparaît en tant que « complice, par instructions données et fourniture de moyens, de contrebande de marchandises prohibées, exportation d’or sans autorisation et non-rapatriement de revenus touchés à l’étranger ». Le 24 avril 1983, R est condamné à 15 mois de prison avec sursis. Le président du tribunal n’a pas apprécié que les inculpés présents aient « chargé » le malheureux F qui, suicidé, n’a pu se défendre.

Que pensez-vous qu’il advint de R ?  Après les chemins de Genève, de Luxembourg, de Francfort et d’Edmonton, il a, semble-t-il, trouvé le chemin de Damas et même celui de Rome. À la présidence de l’Institut Culturel Catholique Corrézien, il s’efforce d’obtenir du Vatican la béatification d’Edmond Michelet.

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

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