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Tribune libre

Un catholique, peut-il encore être républicain?

Un catholique, peut-il encore être républicain?

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Jusque dans les années 80 du siècle dernier, chaque parti politique, bien qu’étant déjà atteint par la pensée unique, avait néanmoins son catholique «de service» dont le but était de rassurer ceux qui, tout en croyant en Dieu, voulaient être républicains. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, il y avait à l’UDF Jean Lecanuet qui s’opposait à l’avortement. Les partis politiques avaient donc les moyens de faire des tours de «passe-passe» et de déculpabiliser les catholiques qui se réclamaient de la démocratie. C’est seulement avec la montée en puissance du politiquement-correct (et sa fixation sur la promotion de l’avortement et de l’homosexualité, pierres angulaires de la déchristianisation éthique de la France) qu’il est apparu que désormais être «citoyen et républicain», c’était aussi devoir approuver le «package sémantique global» de la bien-pensance. Or, ce package était bien évidemment en opposition frontale avec l’éthique chrétienne de toujours dont le fondement est le respect des lois naturelles étant à la base du développement de la vie, pensée, créée et voulue par Dieu.

Paradoxalement, cette grossière et fulgurante évolution antichrétienne de la république (enfin mise au grand jour même pour les plus naïfs) aura au moins eu le mérite d’empêcher «l’honnête homme» catholique de tourner en rond et de faire des «grands-écarts» intellectuels et spirituels pour concilier l’inconciliable. Cette incompatibilité essentielle entre le système démocratique et la foi catholique est désormais visible pour tous. Nul, en effet, n’est obligé d’être chrétien mais pour celui qui prétend l’être, il y a (et c’est la moindre des choses) le devoir de reconnaître l’existence d’une vérité transcendantale non négociable qui nous a été révélée par Dieu. Il va de soi que cela est essentiellement en opposition avec les idéaux démocratiques qui affirment (par définition) que la «vérité» et le «normatif» sont définis par la volonté majoritaire d’un peuple. La vérité devenant ainsi intrinsèquement «relative» (inutile de rappeler, même si cela reste un non-dit, que le principe «en soi» des idéaux démocratiques, est à la base des pires crimes de l’histoire du vingtième siècle (génocide vendéen, Staline, Pol Pot, Mao Tsé Toung mais aussi le nazisme, puisque comme nous le savons, l’immense majorité des Allemands étaient en 1938, derrière Adolph Hitler).

Cependant, à toute chose, malheur est bon. En effet, face à l’évolution satanique des idéaux républicains désormais à la solde de la culture de mort féministo-maçonnique-LGBT planétaire, les catholiques semblent enfin comprendre que le système démocratique contient «en soi» les racines de l’immonde et osent enfin dire qu’il faut changer de régime et revenir à la monarchie.

En 2022, alors que nous sommes écrasés par ce système républicano- maçonnique, prétendre pouvoir être à la fois catholique et républicain, relève en gros du discours sur la quadrature du cercle. Cela équivaut, in fine, à ne respecter ni le principe de causalité, ni celui de non contradiction.
Jean-Pierre Aussant

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30 commentaires

  1. Pourquoi “encore” ? La république, à l’origine criminelle puisque fondée sur l’assassinat du roi Louis XVI, est par essence anti-catholique : aucun catholique conséquent ne peut donc être républicain, et la désastreuse affaire du Ralliement est venue paradoxalement le confirmer…

  2. Le Royaume uni autorise l’avortement bien plus tard qu’en France. Les dérives sociétales des catholiques Belgique et Luxembourg sont pires qu’en France. Un catholique peut-il être royaliste ?

    • Vous êtes bête ou vous faites exprès? La monarchie française est catholique et garante du respect de la vie par nature. Il n’y a aucune comparaison possible avec ces fausses monarchies sans pouvoir, protestantes et/ou FM:.

      • La monarchie belge et le Grand Duché du Luxembourg sont catholiques aussi. Et même très pratiquants. Mais vos insultes sont le reflet de l’indigence de votre culture historique.

        • Catholiques ? Peut-on appeler catholiques ces progressistes militants? Certes le roi Baudouin était bien respectable. Les Luxembourg aussi. Mais ils ont été atteints du virus post conciliaire, et cela a détruit leur catholicisme et celui de leur pays comme une traînée de poudre, comme partout. Le post-conciliaire appartient à une catégorie à part dans le protestantisme, mais n’est pas catholique. Quand la monarchie française reviendra, elle sera de rit traditionnel. Sinon elle ne reviendra pas, et nous resterons macroniens.

          • Je suis 100% royaliste.

            Je propose:
            reine de France: Christine Kelly
            Vice-reine de France: Charlotte d’Ornellas
            Ministre des sports: Marion Rousse
            Ministre de l’information: France Pierron
            Ministre de la défense: Wendy Renard.

            Mince alors! je m’aperçois que je n’ai nommé que des femmes! Aucun homme ne m’est venu ) l’esprit!

            Ne vous inquiétez pas pour Macron: Dieu le dissipera dans l’espace-temps.

          • Il y a un procès en béatification pour le roi Baudoin et le roi Philippe est membre de l’Emmanuel. Quand vous ferez l’objet d’une cause de béatification, on fera attention à vos propos pour vous poser comme plus catholique que les autres.

    • un catholique ne peut-être que royaliste, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
      Ceci relève de la foi en vertu de laquelle la société (malgré tout ses travers) a une essence divine.
      Le roi est le lien, passager, provisoire, entre le monde divin et le peuple.
      Vous l’avez compris, je ne parle pas de moraline.
      L’objectif des “républicains”, c’est la destruction de l’être humain.
      Vous faites étalage de votre “morale”, mais la question n’est pas là.
      L’être humain n’est pas une machine à obéir à des codes, fussent-ils “moraux”. Il a une nature divine.

  3. Le 6 décembre 2021, Mgr de Moulins-Beaufort recevait la légion d’honneur du ministre de l’intérieur et des incultes M. Darmanin.
    Il terminait son discours par “Que Dieu soit béni et salvam faciat rempublicam Galliae.”
    Reprenant maladroitement l’article VIII du Concordat de 1801 soumettant l’Eglise catholique française à la République :
    “Art VIII : La formule de prière suivante sera récitée à la fin de l’office divin, dans toutes les églises catholiques de France :
    Domine, salvam fac Rempublicam;
    Domine, salvos fac Consules.”
    Article lui-même appropriation déformée de l’hymne national et royal de l’Ancien Régime, très populaire sous Louis XIII qui en composa une mélodie propre :
    “Domine salvum fac Regem.
    Et exaudi nos in die qua invocaverimus te.”
    “Seigneur sauvez le Roi et exaucez-nous le jour où nous vous invoquerons”
    Louis XVIII et Charles X le firent graver sur des pièces de monnaie et la formule initiale fut rétablie sous Louis-Philippe.
    La formule se transforma au 19è en “Domine salvam fac Galliam” “Seigneur, sauvez la France” probablement en raison des querelles dynastiques pour mettre tout le monde d’accord.
    Elle est encore chantée ainsi dans quelques bonnes et rares églises qui restent en France.
    Malheureusement, les courbettes épiscopales devant le République à l’instar du ralliement de Leon XIII ne font qu’aggraver sa situation.
    Aujourd’hui la CEF présidée par Mgr de Moulins-Beaufort, fort de sa légion d’honneur, est allé devant le Conseil d’Etat puis le Conseil Constitutionnel pour contester la loi n°2021-1109 du 24 août 2021 dite du respect des principes de la République ou loi contre le séparatisme, considérant qu’elle contrevenait à la loi de 1905 et qu’elle portait gravement atteinte à la liberté de culte.
    Le 22 juillet dernier le Conseil Constitutionnel balayait d’un revers de manche les arguments des instances de culte chrétien.
    Domine salvum fac Ecclesiae

  4. Punaise enfin…

    Bon maintenant qu’on est moins de 2% on fait quoi ?

    Une alliance avec les métèques monothéistes ? Les autochtones païens sains ? La classe laborieuse spoliée ?

    Je sens que les catholiques boomers embourgeoisés vont nous faire suer encore longtemps avec leur droite mainstream, leur vote magique, leur passion du képi républicain, etc

    Sinon ba…

    Vive le Roy !

  5. Certes … mais il n’empêche que, comme la majorité de mes proches, je suis catholique et républicain. Ce qui est assez naturel, le grand homme de ma jeunesse étant un certain De Gaulle.

    Le problème est que la France n’est plus catholique et que nous ne sommes plus sous un régime républicain mais sous l’emprise d’une grosse farce mise en place au niveau européen … par des anti-républicains !

    Jean Monnet, sors de ce corps !

    • Un certain De Gaulle…eh bien ! Chacun ses héros…maintenant c’est Macron votre héros, puisque vous aimez les fossoyeurs de la France?

    • Merci, c’est le seul commentaire intelligent qu’on puisse lire sur cet article.

    • Le “grand homme” De Gaulle ? Le vainqueur d’Hitler à la point du micro ? Ou le bradeur de l’Algérie et du pétrole saharien ? Il faut arrêter de propager la légende dorée du gaullisme …

      • Michel, ne faites pas le naïf ! Il y a d’abord tous ceux qui ont collaboré avec l’occupant dont Pétain (bien malgré lui car, âgé, il avait connu 14-18, je vous l’accorde), puis il y a ceux qui n’ont rien fait, majoritaires … et d’autres, comme De Gaulle qui ont agi et vous osez le lui reprocher ?

        N’oubliez pas son intelligence, il le montrera plus tard : Le micro, c’est une arme !

        Puis la résistance en France était infiltrée par les communistes, ne l’oublions jamais !

        Quant à l’Algérie, (pays que je connais bien pour y avoir passé un an, soviétisé par des brassards verts) j’en ai assez de ces discours de ceux qui n’ont encore rien compris ; De Gaulle avait la majorité du monde contre lui :
        Les USA et leurs alliés qui lorgnaient aussi sur le pétrole, qui en voulait à De Gaulle d’avoir cru à la France libérée contre un Monet qui la vouait soumise aux USA.
        Les pays pro soviétiques qui ne voyaient en l’Algérie qu’un autre Viêt-Nam, un autre Cuba, … et l’idéologie de l’époque était au décolonialisme !

        De Gaulle a joué très intelligemment. Sinon, Colombay les deux églises serait devenu Colombay les deux mosquées. On se rend compte aujourd’hui de l’ampleur qu’aurait pu prendre le phénomène. On peut cependant lui reprocher la méthode (rapatriés, harkis, …)

        Merci De Gaulle d’avoir contribué à sauver la France car sinon ceux qui se plaignent aujourd’hui ne le pourrait pas car il n’y aurait déjà plus de France depuis de nombreuses années mais une république islamique !

    • je crois que de Gaulle avait un mal fou à supporter la République.
      Mais comme il était responsable, et dans une période de crise extrême pour la France, il ne pouvait pas se permettre de le dire.
      Ce que nous vivons actuellement, Macron, la décadence sur tous les plans, la soumission au quatrième Reich germano-bruxellois, c’est l’aboutissement inéluctable et logique de la République.
      La République, c’est la dictature des ânes.

  6. Pour monsieur Aussant : à QUELQUE CHOSE, malheur est bon (tout malheur a son côté positif, il est bon à quelque chose)

  7. Article extrêmement intéressant, merci à l’auteur.
    Juste une question à l’auteur ou à un bienveillant lecteur qui me lira. Pourquoi ou en quoi le principe de causalité est-il nié si je concilie république et foi catholique ? Pour principe de non- contradiction c’est clair en revanche…Merci par avance.

  8. Je me permets de relever une petite erreur : l’emploi du mot transcendantal qui n’a pas vraiment de sens hors du système kantien.
    Je pense que le mot que vous cherchiez est transcendant. Je vous remercie

  9. Mr Aussant, merci de cet article dont j’admire l’optimisme sur l’évolution de la conscience des catholiques concernant la démocratie; en revenant aux fondamentaux:
    – le code génétique de la France depuis l’origine est la monarchie de droit divin avec la loi salique, le Christ est Roi de France et le roi de France est son lieutenant (= tenant lieu de) et le principe d’unité de ses peuples,
    – 1789 a été une modification de ce code avec hybridation maçonnique et “nouveau contrat social” en accouchant de la République officiellement athée (“il n’y a pas de lois au dessus de la République”), avec le principe démocratique de la souveraineté du peuple par l’intermédiaire de l’élection avec délégation du vote,
    ­- la vraie monarchie est légitimiste (Louis XX, duc d’Anjou), les Orléanistes ne sont que des prétendants, usurpateurs régicides plus dangereux que la République,
    – malheureusement la majorité des gens pense que le comte de Paris (Orléans) est chef de la maison de France (De Gaulle était orléaniste),
    – le corps épiscopal actuel est composé d’ignares mondains profonds, dramatiquement compromis par leur soumission au système républicain.

  10. Je partage les exaspérations de D’HAUSSY et FALIOCHA. Ce vieux débat ressort régulièrement lorsque quelqu’un s’éveille. Et les tordus se réveillent aussi !

    Il me semble que le livre de J de Viguerie sur ‘Les deux patries’ a dissipé tout doute. C’est la force de l’analyse historique.

    Mais il y avait aussi un raisonnement politique chez le Pr. Ici, l’auteur fait du pur moralisme : pouah !!! un vrai conservateur !?!

    Et je remercie EUDES de sa très pertinente remarque sur le terme transcendantal (créé effectivement par E Kant : CRP introduction) et passé, semble-t-il ?!?, dans le langage des pseudos-philosophes qui n’ont pas étudié les transcendantaux. Il faut aller lire les précieuses explications du regretté chanoine R. Verneaux sur E Kant.

    « J’appelle transcendantale toute connaissance qui ne porte point en général sur les objets mais sur notre manière de les connaître, en tant que cela est possible a priori’ ». Je pense que M. Aussant est de cet avis ? A moins qu’il ne prenne le sens de Husserl ?? Qu’en pense M. Aussant : Dieu existerait ???

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