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France : Politique en France / France : Société

Un brevet des collèges miraculeux

3304334lpw-3304355-article-education-jpg_3429503_660x281Jean-Paul Brighelli sur Le Point.fr s'est penché sur l'édition 2015 du Brevet des Collèges. Un vrai miracle (extraits) :

"Les statistiques sont tombées : en moyenne, les résultats du brevet des collèges sont aussi magiques que ceux du bac – autour de 88 % de reçus. Mieux encore : le pourcentage des élèves reçus avec mention (plus de 12/20 de moyenne) a bondi de cinq points, à 57,8 %. Plus étonnant encore : certaines académies qui jusqu'à présent flirtaient avec la queue du peloton se retrouvent d'un seul coup en tête – ainsi la Guadeloupe, qui entre dans le trio de tête, juste après Rennes (trop forts, les Bretons !) et Paris – capitale oblige.[…]

Soyons sérieux : ces résultats miraculeux ont été obtenus parce que – au choix, mais cela peut se cumuler – les sujets ont été simplifiés à l'extrême (voir par exemple la correction des sujets d'histoire-géographie de l'année dernière), les correcteurs insuffisamment zélés ont été priés de revoir leur notation, les chefs d'établissement ont « oublié » d'intégrer les notes parfois accablantes des « brevets blancs » (une bonne part du brevet s'obtient en contrôle continu, et les notes acquises au cours de l'année pèsent donc sur le résultat final) ou, mieux, ils les ont corrigées sur le logiciel Pronotes dans le dos des enseignants, comme en témoigne une étude toute récente de France-Examen.

C'est la même chose au bac, où les notes inférieures à 10 sont soigneusement révisées – avec ou sans l'accord des correcteurs. […]

On peut bien se moquer des scores staliniens de certains dictateurs élus avec 99 % des voix. L'Éducation nationale ne vaut pas mieux : elle fabrique à la chaîne des collèges et des lycées Potemkine, tout va très bien, Madame la Marquise. Oui – mais le château a brûlé, et la jument grise aussi.

Dès lors, pourquoi réformer un système aussi performant, se demandent les mauvais coucheurs. Ma foi, sans doute faut-il réformer en profondeur collège et lycée (et prioritairement l'école primaire, qui génère les enfants perdus de sixième) – dans le sens d'une plus grande exigence, d'une vraie transmission des savoirs, de pédagogies réelles, et non de fictions idéologiques, comme c'est aujourd'hui le cas. Alors, peut-être que les élèves arriveront à donner le meilleur d'eux-mêmes, et que les résultats refléteront un niveau réel, et non les illusions trompeuses, mais soigneusement entretenues par les services centraux, d'une école française performante – alors qu'elle est à la dérive."

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