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Europe : politique

Tsipras a gagné les euromillions que nous allons payer

Dans Les 4 Vérités, Guillaume de Thieulloy revient sur l'accord avec la Grèce :

"[…] Les créanciers de la Grèce lui verseraient 80 milliards d’euros d’aide, ainsi que 35 milliards d’investissement. En échange, la Grèce s’engagerait à augmenter sa TVA, à réformer son système de retraite et à procéder à des privatisations à hauteur de 25 milliards d’euros. Il n’est pas nécessaire d’être un grand économiste pour constater que cet accord est une fumisterie. La hausse de la TVA ne risque pas de rapporter grand-chose dans un pays où la fraude fiscale est un sport national. Elle pourrait même faire baisser les recettes fiscales ! La réforme des retraites est certainement une bonne nouvelle, mais elle ne portera des fruits que dans des années. Par conséquent, le seul effort immédiatement mesurable de la Grèce concerne les privatisations. Ce qui signifie que, contre un effort de 25 milliards d’euros, les autres pays de la zone euro et l’ensemble des créanciers vont, quant à eux, faire un effort de 115 milliards.

La comédie euro-grecque n’en finit pas décidément de manifester les graves problèmes de nos systèmes politiques et financiers. Au plan politique, M. Tsipras a manifestement abondamment menti – et à tout le monde. J’ignore s’il parviendra à faire accepter cet accord à sa majorité, mais il est évident que ledit accord est à des années-lumière de ses engagements. Après avoir fait campagne sur la sortie de l’euro, le démagogue, sentant qu’il ne pourrait gagner qu’en gommant ce point majeur de son programme, l’enleva sans le moindre scrupule – et sans apporter à l’opinion publique le moindre élément susceptible de comprendre cette volte-face. Depuis qu’il est Premier ministre, il n’a cessé de dire tout et le contraire de tout. Et, après s’être engagé dans un référendum « antiaustérité », il signe finalement quelque chose de très proche de ce qu’il refusait naguère !

Mais ses homologues européens ne sont pas moins coupables. Après nous avoir dit qu’ils étaient prêts à sortir la Grèce de l’euro (ce qu’à ma connaissance, les traités ne permettent pas, soit dit en passant…), ils acceptent n’importe quoi – prétendument pour « sauver l’euro ». Je ne crois pas, personnellement, qu’un « Grexit » aurait été une tragédie, pas même pour les Grecs. Mais il est, en tout cas, évident qu’un maintien dans l’euro à ces conditions léonines est un scandale. C’est nous, contribuables européens, qui n’avons jamais été consultés (et quand nous l’avons été, nous avons presque systématiquement refusé ce que nous « proposaient » les oligarques…) qui allons payer la facture de cet accord soi-disant « historique ». Au plan financier aussi, cet accord est un désastre (hélas parfaitement prévisible pour qui connaît les « élites » européennes). La Banque centrale européenne, comme la quasi-totalité des banques centrales, continue sa politique absurde. Elle émet de la fausse monnaie et prête des centaines de milliards à des taux proches de zéro à des organismes financiers (États compris) qui, bien loin d’investir dans l’économie réelle, recrutent des fonctionnaires ou spéculent sur divers produits « pourris » – dont, naturellement, l’euro (anecdote révélatrice, le fils même de Mario Draghi gagne sa vie comme trader « taux » chez Morgan Stanley et on voit mal comment il pourrait résister à la tentation de parier sur la fin de la monnaie que son père a pour mission de « sauver » à n’importe quel prix !).

Quand les citoyens et les peuples sont à ce point ignorés par ceux qui ont théoriquement pour mandat de les diriger et de les représenter, on ne peut que craindre le pire. Il ne serait pourtant pas bien difficile de sortir de cet imbroglio. Il suffirait de mettre en concurrence, avec les démagogues qui nous gouvernent si mal, des dirigeants honnêtes et compétents. Pour cela, il faudrait prohiber tout clientélisme, en supprimant les surabondantes subventions aux associations, syndicats, journaux, partis… et en n’autorisant les hausses de dépenses de fonctionnement que par référendum. Et de mettre en concurrence d’autres monnaies, comme l’or, avec cette monnaie de singe qu’est l’euro."

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