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Cathophobie / Religions : L'Islam

“Toute la journée, mes gardes récitaient leurs sourates du Coran”

Le père Vandenbeusch a été interrogé dans le quotidien La Croix. Extraits :

"Quelle était l’attitude de vos geôliers ?

Ils étaient corrects, nous avions très peu de contacts parce qu’ils ne parlaient quasiment pas anglais sauf le chef du camp. J’ai été gardé en permanence par des hommes en armes. J’ai obtenu du savon au bout de quelques jours, du dentifrice au bout d’un mois. Ils ne manifestaient pas de la mauvaise volonté mais avaient certains égards pour moi dans la mesure où je leur étais utile. Depuis le début, ils m’ont dit qu’ils voulaient des négociations rapides. J’ai pensé sans cesse à l’évasion mais je m’étais donné trois mois. Et puis je ne sais pas si au moment d’y aller, j’aurais eu le courage nécessaire…

Ont-ils compris que vous étiez prêtre ?

Non pas vraiment, leur culture religieuse est très faible, ils vivent dans un monde complètement musulman, reçoivent dans leur camp une vague formation militaire mais apprennent surtout le Coran. Certains ont peut-être croisé des protestants au Nigeria mais c’est tout. Ils croyaient que j’étais roumain mais sans doute parce que la radio avait dit en anglais que j’étais « catholique romain ». Ils m’ont demandé si j’étais pasteur, et s’étonnaient donc de voir que je n’avais ni femme ni enfants… […]

L’absence de communication pour moi qui suis plutôt un pasteur qu’un contemplatif était dure. Et en même temps, il n’y avait jamais de silence. Toute la journée, mes gardes récitaient leurs sourates du Coran pour réviser leurs cours. Au début, je pensais à plein de choses : tel secteur de ma paroisse, tel paroissien, mais sans aller très loin. Puis la prière a occupé une place importante, mais pas autant que je l’espérais. Avant d’aller au Cameroun, je n’étais pas un adepte du chapelet, je le suis devenu avec les sœurs de ma paroisse camerounaise ; pendant ma détention, je l’ai beaucoup pratiqué, souvent en marchant et j’ai même inventé des mystères, les « miséricordieux », et d’autres qui ne finissent pas par “ieux” sur les guérisons, les sept paroles de Jésus en croix. En revanche, je n’ai jamais pu célébrer la messe, je n’avais ni pain, ni vin, ni missel… J’ai prié aussi devant mes gardiens comme un petit témoignage, pour qu’ils sachent que les chrétiens aussi prient. Autant la prière du matin m’était difficile, autant celle du soir était toujours une grande grâce. Je sentais une grande paix et je savais que c’était vraiment un don qui m’était fait et qui ne venait pas de moi. Savoir aussi que des tas de gens priaient pour moi m’a beaucoup soutenu. […]"

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