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L'Eglise : Benoît XVI

Tout dans l’Église repose sur la foi

Extrait de l'homélie de Benoît XVI ce matin, en présence des cardinaux :

"En la solennité de la Chaire de Saint Pierre Apôtre, nous avons la joie de nous rassembler autour de l’Autel du Seigneur avec les nouveaux Cardinaux, qu’hier j’ai agrégés au Collège cardinalice. […]

CDans la seconde lecture proclamée il y a quelques instants, l’Apôtre Pierre exhorte les « Anciens» de l’Église à être des pasteurs zélés et prévenants du troupeau du Christ (cf. 1 Pt 5, 1-2). Ces paroles sont avant tout adressées à vous, chers et vénérés Frères, qui avez déjà de nombreux mérites auprès du Peuple de Dieu pour l’œuvre généreuse et sage menée dans le Ministère pastoral dans des Diocèses importants, dans la direction des Dicastères de la Curie Romaine, ou encore dans le service ecclésial de l’étude et de l’enseignement. La nouvelle dignité qui vous a été conférée veut manifester l’estime pour votre fidèle travail dans la vigne du Seigneur, rendre honneur aux Communautés et aux Nations d’où vous venez et dont vous êtes de dignes représentants dans l’Église, vous investir de nouvelles et plus importantes responsabilités ecclésiales, et enfin vous demander un supplément de disponibilité pour le Christ et pour la Communauté chrétienne tout entière. Cette disponibilité au service de l’Évangile est solidement fondée sur la certitude de la foi. Nous savons en effet que Dieu est fidèle à ses promesses et nous attendons dans l’espérance la réalisation de ces paroles de l’apôtre Pierre : « Et quand se manifestera le berger suprême, vous remporterez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas » (1 Pt 5, 4).

Le passage évangélique d’aujourd’hui présente Pierre qui, mû par une inspiration divine, exprime sa foi solide en Jésus, le Fils de Dieu et le Messie promis. En réponse à cette profession de foi limpide, faite par Pierre mais aussi au nom des autres Apôtres, le Christ lui révèle la mission qu’il entend lui confier, autrement dit celle d’être la « pierre », le « rocher », le fondement visible sur lequel est construit tout l’édifice spirituel de l’Église. (cf. Mt 16,16-19). Cette dénomination de « rocher-pierre » ne fait pas référence au caractère de la personne, mais doit être comprise seulement à partir d’un aspect plus profond, du mystère : à travers la charge que Jésus lui confère, Simon-Pierre deviendra ce qu’il n’est pas par « la chair et le sang ». L’exégète Joachim Jeremias a montré qu’en arrière-plan se trouve le langage symbolique du « rocher saint ». A cet égard peut nous venir en aide un texte rabbinique dans lequel on affirme : « Le Seigneur dit ‘ Comment puis-je créer le monde, quand surgiront ces sans-Dieu et qu’ils se révolteront contre moi ?’. Mais quand Dieu vit qu’Abraham devait naître, il dit : ‘Regarde, j’ai trouvé un roc, sur lequel je peux construire et fonder le monde’. C’est pourquoi il appela Abraham un rocher ». Le prophète Isaïe y fait référence quand il rappelle au peuple « regardez le rocher d’où l’on vous a taillés… Abraham votre père » (51, 1-2). Abraham, le père des croyants, avec sa foi est vu comme le roc qui soutient la création. Simon, qui le premier a confessé Jésus en tant que Christ et a été le premier témoin de la résurrection, devient maintenant avec sa foi renouvelée, le roc qui s’oppose aux forces destructrices du mal.

[…] Le ministère pétrinien est donc primauté dans l’amour au sens eucharistique, autrement dit sollicitude pour la communion universelle de l’Église dans le Christ. L’Eucharistie est la forme et la mesure de cette communion et la garantie qu’elle demeure fidèle au critère de la tradition de la foi.

La grande chaire est soutenue par les Pères de l’Église. Les deux maîtres de l’Orient, saint Jean Chrysostome et saint Athanase, avec les latins, saint Ambroise et saint Augustin, représentent l’ensemble de la tradition et donc la richesse de l’expression de la vraie foi dans l' Église unique et sainte. Cet élément de l’autel nous dit que l’amour s’appuie sur la foi. Il s’effrite si l’homme ne compte plus sur Dieu ni ne Lui obéit plus. Tout dans l’Église repose sur la foi : les sacrements, la liturgie, l’évangélisation, la charité. Même le droit, même l’autorité dans l’Église reposent sur la foi. L’Église ne s’auto-régule pas, elle ne se donne pas à elle-même son ordre propre, mais elle le reçoit de la Parole de Dieu, qu’elle écoute dans la foi et qu’elle cherche à comprendre et à vivre. Les Pères de l’Église ont dans la communauté ecclésiale la fonction de garants de la fidélité à la Sainte Écriture. Ceux-ci assurent une exégèse fiable, solide, capable de former avec la chaire de Pierre un ensemble stable et homogène. Les Saintes Écritures, interprétées avec autorité par le Magistère à la lumière des Pères, éclairent le chemin de l’Église dans le temps, lui assurant un fondement stable au milieu des mutations historiques."

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