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Valeurs chrétiennes : Culture

Tolérer la tolérance ?

Extraits d'une analyse intéressante :

"Lors des attentats à Paris de novembre 2015, après qu’on eut découvert que tout avait été pensé et préparé en Belgique, un psy expliquait dans le journal Sud-Ouest que c’est « un pays de très grande tolérance », allant jusqu’à tolérer des groupes islamiques radicaux. La question se pose donc : faut-il encore tolérer la tolérance ? […]

  1. La tolérance est la vertu qui permet d’accepter un mal
    a. en vue d’un bien ultérieur,
    b. ou pour éviter pire.
  2. On tolère momentanément (même si on ne sait pas combien de temps cela va durer)

  3. Elle est à inventer constamment, puisqu’elle est un équilibre entre le laxisme et l’intolérance.

  4. Elle est un choix = elle n’est pas subie. Autrement dit, elle n’est ni une défaite, ni une démission, ni une résignation.

  5. Elle n’est qu’un minimum requis pour vivre ensemble, elle ne suffit pas à créer des liens durables.

Tolérance dans la société moderne

Voici une définition donnée par le Robert :

Attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi-même. Voir : Compréhension, indulgence (cf. avoir l’esprit large).

Quelle est la grande nouveauté avec ce qui précède ? C’est qu’il n’y a plus d’appréciation morale de ce qui est toléré. Auparavant, on tolérait un mal. Dans cette nouvelle approche, on tolère une manière de penser ou d’agir différente de la sienne. Il n’y a plus de jugement de valeur sur ce que l’on tolère. Ce que l’on tolère est peut-être bon, mais je le tolère parce que c’est autre que ce que je vis, pense ou crois. J’insiste, car c’est important pour comprendre l’engouement pour la tolérance aujourd’hui. Traditionnellement, on tolère un mal. Aujourd’hui, on utilise le verbe tolérer pour accepter quelque chose qui est simplement considéré comme autre. […]

À mon avis, la mise au pinacle de la tolérance va de pair avec le relativisme. Ce système de pensée s’est imposé au monde moderne, au point que Benoît XVI évoquait une véritable « dictature du relativisme ». Selon ce courant de pensée : tout se vaut. Il n’y a pas de vérité valable pour tous. Chacun a sa vérité, qui est relative et qui peut changer. S’il existe des vérités, elles diffèrent pour chacun : ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. Tout dépend des personnes et de leur état, voire de leur humeur. Sous la dictature du relativisme, je peux dire ce que je pense, mais à la condition de ne pas imaginer que cela puisse être vrai pour autrui. Je dois m’interdire de considérer mes idées comme éventuellement valables pour d’autres. Puisqu’il n’y a pas de vérité intangible valable pour tous, il est louable et respectable, dans cette optique, d’être tolérant. C’est ainsi que la tolérance est devenue la vertu essentielle de l’honnête homme du XXIe !

La pétrification des croyants…

Au royaume du relativisme, il est très mal vu d’avoir des certitudes. Quelqu’un qui croit connaître quelque chose de vrai, valable pour tous, est forcément perçu comme intolérant dans notre société : comment pourrait-il entrer en dialogue avec quelqu’un d’autre puisqu’il prétend savoir ? L’image qui vient spontanément à notre esprit (moderne) pour parler de quelqu’un qui a des certitudes, c’est le caillou ! Une personne qui a des certitudes, c’est une personne qui serait pétrifiée, rigidifiée dans ses certitudes. Comment pourrait-elle être tolérante celle qui sait quelque chose de certain ? Quelle présomption, quel orgueil !

Pour la modernité, rien n’est sûr, rien n’est certain. Cela au moins, c’est sûr et certain ! Je le répète : « Ce qui est certain, c’est que rien n’est certain ». C’est une phrase absurde. Or, c’est sur cette absurdité qu’est construite une grande partie de la pensée moderne. […]"

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