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France : Société

Syndicalisme dans l’Armée : on a vu les résultats déplorables au sein de la Justice

Suite à la publication de la tribune contre le syndicalisme dans l'Armée, un magistrat honoraire m'adresse cette réflexion :

"J’ai lu avec beaucoup d’intérêt la chronique de monsieur Ramu de Bellescize à propos de l’obligation faite à la France d’admettre le syndicalisme dans l’armée après l’arrêt Matelly rendu par la CEDH le 2 octobre dernier.

En tant qu’ancien magistrat je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec le syndicalisme judiciaire.

La Justice et la Défense sont deux institutions régaliennes et gardiennes de la démocratie, l’une par l’application de la loi, l’autre par les armes.

Toutes les deux agissent par délégation du peuple souverain.

La question du syndicalisme dans la Justice ne se pose plus depuis longtemps, puisque celui-ci y est entré par la grande porte en 1968 avec la création du Syndicat de la Magistrature.

La première organisation de magistrats se créa en 1946 sous le nom d’Union Fédérale des Magistrats (UFM). Elle fut une association et non un syndicat, regroupa l’ensemble des magistrats toutes sensibilités confondues et eut surtout pour but de travailler à l’amélioration de leurs conditions matérielles. Elle fut de fait apolitique et ne recourut jamais aux méthodes des syndicats d’obédience marxiste, telle la grève.

Le Syndicat de la Magistrature (SM) s’est constitué dans la foulée des événements de mai 68 dans le but non de moderniser la Justice mais de la dissoudre dans la révolution mondiale. Pour nombre de ses dirigeants il fut un tremplin vers une carrière politique à gauche.

Prenant acte de cette situation, l’UFM s’est transformée en 1974 en Union Syndicale des Magistrats (USM). Ne voulant être ni étiquetée à droite ni à la remorque du SM, elle a louvoyé pendant quelques années.

Avec l’élection de François MITTERRAND à la Présidence de la République en 1981 le fait politico-syndical est entré dans la magistrature. Le SM a pris les leviers de commande et ne les a plus lâchés. Quant à l’USM elle a vu son président devenir le premier directeur de cabinet d’un Garde des Sceaux socialiste.

L’USM souvent présentée comme « modérée » a été pendant plusieurs décennies obligée de « suivre » le SM dans des actions où beaucoup de ses adhérents ne se reconnaissaient pas.

Le syndicalisme judiciaire est un fait qui a beaucoup clivé la magistrature et étiqueté les juges. Les exemples ne manquent pas ; le plus récent est celui d’un juge d’instruction membre du SM ayant fait placer Nicolas SARKOZY en garde à vue au début de l’été dernier. Cette mesure était davantage un acte politique qu’une diligence en vue de la manifestation de la vérité.

Après 4 décennies et demie d’errance et l’affaire du « Mur des Cons » érigé au siège du SM, sur lequel y figurait son président Christophe RÉGNARD,  l’USM essaie maintenant de se démarquer du SM. On ne peut que l’y encourager, mais cela reste discret, et elle a du chemin à faire après s’être peu ou prou confondue avec lui dans des actions contre nature.

Le syndicalisme judiciaire est désastreux pour la Justice en termes d’image et d’autorité, donc d’exercice de la Justice au nom du peuple français.

Je pense que les militaires se doivent d’éviter ces mêmes errements."

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