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France : Société

Qualité de vie au travail

Suite à cet article très intéressant, la CFTC métallurgie des Yvelines fait ce commentaire :

Unknown-19"L’article correspond à ce que je dis depuis 30 ans de carrière et de tracts, de négociation salariale, d’accords d’intéressement, d’intergénérationnel, de handicap, de GPEC, de tout ce qu’on met en œuvre inutilement dans le Groupe AIRBUS, EADS, Aerospatiale. L’article reprend tous les éléments : la motivation extrinsèque par l'Augmentation de salaire Individuelle, qui dure quelques jours (« et de toutes façons, cette A.I. on me la devait depuis longtemps »), les moyens de défoulement cathartique que sont le baby foot et la masseuse du C.E. : au moins, on nous reconnait des besoins qui ne sont pas uniquement vénaux…. mais ce sont des emplâtres sur des jambes de bois.

Même l’organisation, pathogène ou vertueuse, n’est qu’un remède cosmétique à un mal plus profond, parce que la finalité de l'organisation n'est jamais l'Homme, mais le résultat qu'il produit.

La vraie question est celle du sens du travail objectif (ce que je fais) et du sens du travail subjectif (ce que je deviens par mon action professionnelle, ces talents que je déploie, ce service que je rends aux autres et qui me fait devenir pleinement une Personne…). Mais en réalité, tout est lié : il n’y a pas que le travail dans la vie, et le travail n’est pas isolé du reste de la vie quotidienne.

Au bout du bout, ce n’est pas le seul sens du travail qui est questionné par le mal-être ou la QVT, mais le sens de la vie même. Le côté « projet qui me dépasse et auquel je contribue » est un élément de réponse : c’est bien dans les planches anthropologie du travail CFTC, mais ce n’est qu’une réponse partielle à un questionnement infini.

Si les gars de Musk arrivent à faire ce qu’ils font, ce n’est pas parce que le challenge est difficile. C’est parce que Mars est un rêve, et pas le rêve de n’importe qui : c’est le rêve de leur gourou.

Si ce qui me dépasse est simplement matériel, scientifique, cela s’inscrit dans le même référentiel que moi-même (augmenté par les autres et la science), mais un jour, j’en aurai fait le tour, la science en aura fait le tour, et le sens se perdra. Pour trouver un sens infiniment durable, il nous est nécessaire de sortir de l’auto-référencement matérialiste ou scientiste (c’est pareil).

La question des fins dernières (amour, vie, mort), et celle de la transcendance dans ce qu’elle a d’infini et d’infiniment différent de nous, se posent inéluctablement, et immédiatement, lorsqu’on parle de respect de la personne et de finitude des « solutions » qu’on tente d’apporter à la crise de la motivation professionnelle.

Cette transcendance a été évacuée du monde moderne, au nom d’une laïcité mal comprise et sectaire. Mais comme on ne la chasse pas comme cela, parce qu’elle est constitutive de la nature humaine individuelle et communautaire, elle rejaillit sous forme de fous d’Allah ou autres avatars Tamouls ou autres. Et cet appel à un infini rejaillit aussi sous forme de vertige suicidaire collectif, sociétal, économique, civilisationnel. Parce que lorsqu’on a supprimé la transcendance surnaturelle, le seul infini qui vous reste est l’argent, le plaisir, le sexe, le pouvoir fonctionnel et statutaire (vaine gloire), la manipulation mentale sur les autres (pouvoir psychique), l’accumulation des biens au détriment des autres et de la Terre, et, naturellement, le vertige de la mort qu’on finit par espérer pour soi, pour les autres et pour le monde : l’euthanasie, l’eugénisme, le suicide assisté, la PMA, la GPA, etc…..

Tant que l'on n'aura pas compris cela, tout ce qu'on pourra inventer ne sera jamais qu'un aménagement de peine. La CFTC a devant elle un trésor dans son slogan : la Vie à défendre ! Et un boulevard pour son développement, pour peu qu'elle connaisse bien l'Homme."

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4 commentaires

  1. J’aime beaucoup tout ce que dit et pense la CFTC des Yvelines. C’est la voie du salut à mon avis. Merci de nous le rappeler dans le concret de la Vie!

  2. Bravo à cet article réflexion de fond, qu’il faudrait pouvoir garder.
    Cependant, la Cftc, comme tous les syndicats de travailleurs salariés chassent de leurs rangs la mère qui arrête son emploi salarié pour se consacrer à l’éducation et la garde de son ou ses jeunes enfants. Elle devient inactive dans les comptes de la Nation. Si elle est mariée, une grossesse ultérieure devient inaction pour sa carrière. C’est pourquoi, j’ajouterais seulement à la fin : La Cftc a un boulevard pour peu qu’elle connaisse bien la Vie à défendre, l’homme & la femme !

  3. Il y a de nombreuses années, j’écrivais à un ami qui avait besoin de réflexions pour un travail personnel les quelques mots suivants, ils sont de la même veine!
    “Pour moi il convient de rappeler avant toute chose que la raison d’être des organisations est de permettre aux personnes qui la composent de vivre au mieux de ce qu’ils peuvent être. Par conséquent les organisations sont au service des personnes qui en sont dépendante et au service des personnes qui en sont clientes. Le lien de subordination entre un salarié et l’organisation dont il est salarié est un lien dissymétrique puisque le salarié, en échange de son salaire abandonne les fruits du travail qu’il effectue au titre de son contrat, quel qu’il soit, et abandonne l’autorité qu’il a sur l’organisation de son travail. Le lien de client à fournisseur est symétrique puisque aucun des deux protagonistes n’abandonne une part de sa souveraineté au profit de l’autre.
    Du point de vue de l’organisation, le défaut provenant d’une erreur peut affecter la relation avec le client ou peut ne pas l’affecter d’une part, et modifie nécessairement la relation avec l’opérateur à l’origine du défaut par son erreur d’autre part.
    La détection des erreurs devrait être un point essentiel du travail de l’encadrement, et cela à tous les niveaux. En partant du fait que les erreurs sont inévitables, il convient d’introduire deux notions : la franchise et l’humilité.
    Il devrait être de l’essence même de l’autorité d’une organisation que de promouvoir en permanence des slogans du type : que je ne construise pas d’excuses à mes manquements ni de belles parole pour servir de prétexte à mes fautes. Si tel était le cas, d’une part les fautes et les manquements seraient détectés au plus tôt et leurs conséquences minimisées et d’autre part chacun pourrait avoir une plus grande confiance dans la définition des tâches qu’il a à accomplir. En effet, les non dits et les imprécisions de définition de responsabilité proviennent essentiellement de la volonté de l’encadrement de ne pas reconnaître ses manquements ou fautes et donc de faire en sorte que les limites de ses responsabilités soient le plus vagues possibles et que ses manquements ou fautes ne soient pas détectés. Cette lâcheté s’explique par le but réel des organisations qui n’est pas la raison d’être que j’ai décrite plus haut mais qui est une volonté de pouvoir économique, politique et social portée par les décideurs de l’organisation. L’exemple venant d’en haut toute l’organisation se comporte de manière homogène.
    Par ailleurs, reconnaître ses erreurs (qui ne sont certainement pas des fautes et pas nécessairement des manquements) et les comptabiliser, devrait être le réflexe de tout salarié. En effet, s’il veut connaître son plan personnel d’amélioration il lui faut savoir où il convient de s’améliorer, or ses intuitions et son auto-évaluation à ce sujet sont totalement biaisées par son estime de soi. Le plus simple est donc de reconnaître cette erreur fondamentale qu’est la surestimation de ses qualités : cette notion s’appelle l’humilité. La comptabilisation de ses erreurs mène à redresser la perspective que l’on a sur soi-même, mais elle ne peut se faire correctement que dans une ambiance franche : en effet, d’une part les flous induits par une organisation pleine de lâchetés interdisent de distinguer l’erreur des conséquences du défaut d’organisation, et d’autre part, afficher ses erreurs c’est s’exposer au rôle de bouc émissaire.
    Dans l’hypothèse d’une organisation pleine de franchise et d’humilité, le comptage des erreurs, suivi par la hiérarchie en toute simplicité, induit l’adaptation du plan de formation ou la modification des limites de responsabilité et la fiabilité de l’organisation dans sa dimension humaine croît naturellement. Dans l’hypothèse opposée elle décroît inévitablement. Dans la réalité rien n’est tout blanc ou tout noir, et la fréquence des erreurs est détectée par une hiérarchie suffisamment fiable et fait l’objet d’une reconnaissance par l’opérateur lors d’un entretien en tête à tête et mène à un plan d’action correct, mais plus les tâches sont complexes, plus il est difficile de détecter les erreurs en tant que responsable hiérarchique, en particulier lorsque les tâches sont effectuées par des experts. On en vient donc aux organisations réelles où les tâches les plus complexes sont les plus mal faites.”

  4. La CFTC est depuis toujours le syndicat qui prône le salaire parental. Par ailleurs, c’est la loi de 1934 qui l’a enfermée dans un rôle de syndicat de salariés (syndicat ouvrier,disait on alors), mais elle incluait au départ les travailleurs indépendants…

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