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Pro-vie

Moindre mal et mobilisation pour la loi naturelle

Dans un entretien sur le communautarisme catholique, Rémi Fontaine revient sur le vote et la notion de moindre mal :

"On ne peut choisir politiquement le moindre mal que dans une perspective de redressement moral par rapport à la situation présente. Autrement dit, au risque de tomber dans une nécessaire dissidence républicaine, on ne peut opter pour un programme nocif au motif qu’il le serait moins qu’un autre. La loi de graduation du moindre mal vaut seulement en politique pour inverser le flux d’une décadence. Non pour l’infléchir, simplement le ralentir, en devenant quelque part (comme on dit maintenant) son allié objectif, l’enfer d’un déclin étant souvent pavé de bonnes intentions…

En cassant donc le vote (d’idiot) utile, la mobilisation autour des principes non négociables confère au camp catholique et à son indispensable « communautarisme » une efficience nouvelle, une capacité opérationnelle, l’union faisant sa force par l’œcuménisme de la loi (morale) naturelle ! En politique en effet ce ne sont pas tant les bonnes intentions et les bons sentiments qui comptent que les résultats. Et pour qu’une politique soit heureuse, c’est-à-dire réussisse, ce n’est pas tant quelques pavillons privés (comme celui, honorable, de Christine Boutin et quelques autres) qu’il faut hisser au milieu de camps et de partis de plus en plus avorteurs, que l’étendard communautaire du camp de la Vie, ce parti d’opposition qui s’appelle la Vie ! On voit par exemple les progrès qu’il a accompli aux Etats-Unis et en Italie par ce qu’on pourrait appeler le communautarisme de la Vie, à la différence de la France, victime encore de ses divisions dialectiques et de son réflexe anticommunautaire par déformation laïciste…

Ordonné au bien commun et à la loi (morale) naturelle, le « pas d’ennemi à droite » bien compris ainsi que le sain et légitime communautarisme devraient constituer le dénominateur commun pour le mouvement national, les hommes de bonne volonté et les catholiques cohérents qui veulent s’engager en politique, sans peur pour autant de « confessionnaliser » le débat avec l’appui de quelques évêques courageux.

C’est tout l’entretien qu’il faudrait lire, mais pour cela il faut s’abonner à Présent.

Michel Janva

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3 commentaires

  1. Il faudrait un jour arrêter de moraliser le vote. Les élections en France sont un système qui, pour des raisons mathématiques, ne peut aboutir qu’à désigner un candidat du milieu, disons libéral social. La notion de moindre mal pour le vote s’applique peut-être aux députés à l’assemblée ; mais l’appliquer au suffrage universel, c’est prêter bien du crédit à ce suffrage, c’est croire qu’il sert effectivement à quelquechose. En outre, faire des “principes non négociables” un nouveau segment dans le jeu électoral, et un segment possédé par une communauté, ce sera une excellente façon de les confiner. Exactement ce qu’il ne faut pas faire.
    [Tout acte a une portée morale. Celui de voter y compris.
    En outre, les exemples US et italien contredisent votre perception du suffrage.
    Enfin, les points non-négociables sont… non-négociables ! Et il est urgent que ceux qui y sont attachés fassent connaître cet attachement. Par un travail de lobbying, mais aussi lors des votes : ce sont les minorités qui peuvent faire ou défaire les élections. Aujourd’hui les PNN ne sont pas confinés, ils sont ignorés.
    MJ]

  2. « pas d’ennemi à droite », lit-on.
    Primo, on ne voit pas très bien ce que c’est que la droite (ou que la gauche). Mais passons.
    Secundo. Le catholique a des ennemis à gauche, il en a aussi à droite. Les mouvements néo-paiens, répertoriés à droite, sont nos ennemis. Les mouvements laics, répertoriés à droite, sont nos ennemis. Les franc-maçons de droite, sont nos ennemis.
    Cette maxime «pas d’ennemi à droite» est profondément dangereuse. Elle nous fait nous allier avec les ennemis de l’Eglise et de la société chrétienne. En outre, elle positionne notre action par-rapport aux notions révolutionnaires de “droite” et de “gauche”.
    Contrairement à ceux qui prônent cette maxime, le catholique a un combat et un seul : celui pour le règne du Christ. C’est le seul critère. Le Christ-Roi a des ennemis à droite, à gauche, au centre et à l’extrême-centre.
    La pire erreur est de nous tromper de combat.
    Berg.
    [En France, contrairement à d’autres pays (on trouve des pro-vie à gauche en GB ou aux US), toute la gauche est opposés aux PNN. Comme il n’y a rien de commun avec toute la gauche, il faut trouver des alliés ailleurs sur ces PNN.
    Il me semble que Rémi Fontaine indique ce qu’il précise par ce pas d’ennemi à droite : ceux qui s’accordent sur la loi naturelle. Ce qui élimine les ennemis de droite que vous énumérez.
    En clair, cela signifie la fin des querelles partisanes entre mouvements en accord sur les PNN.
    MJ]

  3. Pour compléter le pas d’ennemis à droite de ci-dessus, voici un autre extrait du même entretien :
    “Un bon positionnement politique doit se faire sur la base de la loi (morale) naturelle, par rapport notamment à cette ligne de démarcation qu’opère la loi sur l’avortement. Non par rapport à cette ligne de démarcation mythique qui passe entre gauche et droite, voire entre « droite » républicaine et droite incorrecte. En tombant dans ce piège dialectique par lequel certains préfèrent voter (dès le premier tour !) non pas pour le candidat le plus proche de la doctrine sociale de l’Eglise mais pour le candidat dit « de droite » ainsi désigné par le système, on devient en quelque manière un allié objectif du camp avorteur, affaiblissant, voire marginalisant son propre camp (en ignorant ainsi le candidat qui le défend le mieux) par une sorte de sadomasochisme électoral ! En préférant voter utilement pour le supposé « moindre mal » plutôt que pour un bien relatif présumé perdu d’avance, on se fait hara-kiri politiquement, d’autant plus que ce « moindre pire » n’est pas le moindre mal chrétien comme nous l’a rappelé le Pape avec les principes non négociables.”

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