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L'Eglise : François

Miserando atque eligendo

Extraits d'une analyse de l'abbé de Tanoüarn :

A"Regardons l'Eglise et pas notre petite chapelle. Essayons de "sentir
avec l'Eglise" comme dirait ce jésuite de pape. Je suis en train de
prêcher les exercices de Saint Ignace, au cours de ce que nous avons
appelé "une retraite dans la ville". Ce pape "électron libre" (comme
l'appelle Olivier Figueras
), on le sent pétri de la liberté spirituelle
que donne la pratique des Exercices de Saint Ignace. Il semble
véritablement "indifférent", selon le conseil de saint Ignace, "ne
souhaitant pas plus une longue vie qu'une vie courte, l'honneur que les
opprobres, les richesses que la pauvreté, désirant et choisissant
uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous
sommes créés" (Principe et fondement). Telle est la raison profonde de
sa vie ascétique ; lever 4 H 30. Oraison pendant une heure. Réception de
ses prêtres sans rendez-vous de 6 H à 8 H tous les jours. Pour le voir ?
Il suffit d'avoir quelque chose  à lui dire et de se lever tôt pour
aller le lui dire.

On nous parle beaucoup de saint François d'Assise et de son amour des
pauvres. Bien sûr ! Mais un François peut en cacher un autre. Pour ce
jésuite, il est évident que François Xavier, qui fut, à Paris, un des
premiers compagnons d'Ignace, Navarrais comme lui, ce génie de
l'évangélisation, tient au coeur du cardinal Bergoglio. Je crois qu'on
peut dire qu'on va arrêter de nous parler de la nouvelle
évangélisation… Et qu'on va la faire avec lui
. J'avoue que j'ai
beaucoup aimé la manière dont, au mois de mai dernier, il a traité les
prêtres qui refusent le baptême à ceux qui en ont fait la demande. Il
les appelle "des néognostiques pharisaïques" et il leur reproche de
"détourner les âmes du salut".
Rien que ça : qui se sent morveux…

Alors bien sûr, Bergoglio n'est pas traditionaliste. Il semble loin des
traditionalistes de son diocèse. Les traditionalistes attendront
longtemps un autre Benoît XVI, en espérant qu'ils le traitent mieux que
le premier… Ils ne pourront plus s'endormir en rêvant du doux habit
blanc qui les protège de haut contre les vents mauvais. François les
aura réveillé de leur douce somnolence et de leurs rêves de gloire.
A
nous de montrer aujourd'hui que ce qu'apportent les traditionalistes à
l'Eglise – la liturgie latine et la culture théologique thomiste – est
nécessaire à la nouvelle évangélisation. Il faut se retrousser les
manches… Et baptiser !

A défaut d'apprécier tout ce que fera le nouveau pape (auquel il
manquera certainement quelques dentelles), nous pouvons épouser sa
devise épiscopale : miserando atque eligendo. On traduit souvent "En
faisant miséricorde et en choisissant". Mais le latin est concis. Je
crois qu'il faut traduire plus exactement : En faisant miséricorde et en
choisissant de le faire
. Rien ne sert d'avoir seulement pitié "comme un
coeur qui s'épanche", qui s'écoeure ou qui se débonde… Non ! Il faut
faire élection. Il faut choisir d'avoir pitié. Il faut que la
miséricorde que nous diffuserons, nous chrétiens, autour de nous ne soit
pas le fait de je ne sais quelle faiblesse de caractère ou de je ne
sais quelle tendance à se répandre. Qu'elle soit un choix, comme
l'évangélisation qui en est l'expression la plus élevée : miserando
atque eligendo
."

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10 commentaires

  1. “il a traité les prêtres qui refusent le baptême à ceux qui en ont fait la demande (de) néognostiques pharisaïques” et il leur reproche de “détourner les âmes du salut” : Mazette ! Nous connaissons quelques Nantais -prêtre, évêque- dont les oreilles ont dû siffler !
    “Choisir la miséricorde”, décider d’être bon pour se conformer à Notre Seigneur… quelle belle devise. Positive, active et constructive.
    Pas mal, décidément, le pape argentin.
    Et M. L’abbé a raison : les pidistes doivent se mordre les doigts et la valise au bout de leur bras, sur le quai de gare où ils sont restés, doit leur sembler lourde. Très-très-très lourde.

  2. Mais oui, il va être super. C’est à nous de bouger un peu !

  3. Bravo monsieur l’abbé !
    Si le pape impose aussi ce pragmatisme à l’Eglise (la Curie dont on parle trop, mais surtout à nos diocèses qui sont bien souvent des administrations plus que des lieux de missions) quel bonheur.
    Je note que c’est ce que recommande MM Zanotti Sorkine à Marseille. On ne peut pas dire que cela ne fonctionne pas !

  4. Que c’est large… et ouvert

  5. Personnellement tout cela me semble bien loin de l’amour des prochains… Seigneur, je te les confie.

  6. le refus du baptême n’est vraiment pas une spécialité traditionnaliste. On pourrait même dire que c’est plutôt l’inverse qui est vrai tant affluent vers leurs chapelles des demandeurs éconduits par ailleurs.
    Les allusions ci-dessus mériteraient sans doute d’être étayées de façon concrète.
    De tels sous-entendus ressemblent beaucoup à des jugements téméraires.
    Quand aux griefs de l’abbé de Tanoüarn, à l’égard de ceux qu’il désigne comme “traditionnalistes”, ils ne sont pas très circonstanciés et se placent très au-dessous de son niveau attendu.
    On croit comprendre qu’il a des reproches à leur faire ; si ceux-ci se réfèrent aux discussions interrompues avec Rome, la réalité oblige à dire qu’ils sont aussi injustes qu’injustifiés.
    Bien-sûr, ceci est humain, trop humain, mais quel gâchis ! Nos ennemis doivent se réjouir de telles divisions dans nos rangs…

  7. Très bon article de l’abbé de Tanoüarn. Analyse positive et constructive. Analyse catholique !

  8. Bravo, cher Abbé Guillaume de Tanoüarn, de cette vue si claire et pénétrante, qui ne m’étonne pas venant de l’auteur de “Parier avec Pascal”. Pour ce qui est du baptême voir plus haut le cri du père Zanotti-Sorkine, qui l’avait aussi poussé dans son ” Au diable la tiédeur”. Ils sont faits pour s’entendre! Quant à la liturgie, c’est à nous de jouer: assez parlé! Chantez le grégorien en paroisse comme nous le faisons, formez des scholas grégoriennes, fatiguez-vous un peu pour élever les âmes vers Dieu en beauté! Le pape François n’a pas besoin de nous aider pour cela comme l’a fait son prédécesseur, il suffit que nous amplifiions le mouvement. Comme pour la Manif pour tous!…..

  9. D’où viennent ces armoiries pontificales ?
    Il les a déjà décidées à peine élu ? C’est impossible.
    Qui s’est permis de plaquer ses armoiries cardinalices sur les clés et la MITRE, choix strictement personnel à Benoît XVI, et qui n’engage pas ses successeurs ?… Et si le nouveau Pape ne voulait pas faire figurer la mitre ?

  10. attendre et voir, n’est-ce pas plus age?
    Notre cher abbé essayiste ne peut pas écrire autre chose que ce qu’il a écrit.
    A la Grâce de Dieu;

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