Partager cet article

Europe : le référendum

Jean-Claude Juncker reçoit le “Prix Louis XVI”

Le premier ministre luxembourgeois quitte vendredi la présidence de l’Union européenne, remplacé par Tony Blair. Il restera surtout dans les mémoires pour son humour involontaire, après les référendums français et néerlandais :

"Beaucoup de ceux qui ont voté ‘non’ votaient pour plus d’Europe. Si on ajoute certaines de leurs voix au vote ‘oui’, c’est nous qui avons gagné."

Mais Juncker ne partira pas les mains vides : The Economist lui attribue, dans son numéro de cette semaine, un "Prix Louis XVI",

(…) remis au dirigeant européen qui paraît le plus coupé des réalités. Il est nommé en l’honneur du monarque français qui a inscrit dans son carnet intime, le 14 juillet 1789, le jour où la Bastille a été prise d’assaut, "Rien." Et son premier gagnant est Jean-Claude Juncker (…). "Je ne crois pas que les électeurs français ou néerlandais ont rejeté la Constitution européenne", a déclaré bruyamment M. Juncker au sommet de l’UE le week-end dernier. Ce refus magnifique de reconnaître deux événements d’actualité, dont les médias ont pourtant beaucoup parlé, le rend digne de recevoir ce nouveau prix.

Le Salon Beige félicite solennellement M. Juncker. Mais il doit remarquer deux injustices :

D’abord envers M. Juncker : sa mauvaise foi européiste mérite les sarcasmes, mais doit également être prise au sérieux. Dire que la constitution européenne n’est pas morte est, malheureusement, strictement exact : même s’il va marquer une pause pendant la présidence britannique, pour casser la dynamique du "non", le processus de ratification se poursuit bel et bien. Après avoir tergiversé, M. Juncker a maintenu le référendum au Luxembourg le 10 juillet car les sondages y seraient favorables au "oui."

Ensuite et surtout envers Louis XVI : Yves-Marie Adeline rappelle les faits concernant son "Rien" du 14 juillet :

(…) (T)ous ceux qui sont d’une famille de veneurs le savent : un grand chasseur aime à tenir scrupuleusement un journal de chasse, quitte à mentionner que, tel jour, il n’a pas chassé. Les faiseurs d’histoires stipendiés par la République (…) ont fait passer le carnet de chasse du Roi pour un journal intime ! (…) Ainsi, le jour de son mariage avec Marie-Antoinette, le Roi écrit : "Rien." Et le 14 juillet, il écrit encore : "Rien." Je me souviens de mon professeur d’histoire au collège, qui nous amusait avec cela. Quelle rigolade secouait alors notre classe ! Quel imbécile que ce dernier des rois ! C’est bien la preuve qu’il ne comprenait rien à rien, puisqu’il écrivait : "rien" le soir du 14 juillet !

Henri Védas

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services