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Immigration

Instaurer des quotas reviendrait à traiter les réfugiés comme des marchandises

Gérard-François Dumont, démographe et président de la revue Population & Avenir, répond à Famille chrétienne. Extraits :

"[…] Angela Merkel propose de procéder à un tri des demandeurs d’asile en fonction de la situation de leur pays. Qu’en pensez-vous ?

Unknown-12Fin août 2015, Angela Merkel a pris une décision inédite, absolument majeure, consistant à faire jouer ce que l’on appelle, dans le système de l’Union européenne, la « clause de souveraineté ». Elle a décidé de distinguer les Syriens soumis à un exode, des migrants venus d’autres pays qui cherchent à entrer ou entrent en Europe. L’Allemagne a donc décidé que pour tout Syrien qui se trouve sur le sol allemand, sa demande d’asile sera traitée sur place et il ne sera pas renvoyé, comme le prévoit ce qu’on appelle les accords de Dublin, dans le premier pays de l’Union européenne dans lequel il a pénétré. Ainsi, Angela Merkel a bien mis en évidence que la Syrie est un cas spécifique. Toutefois, une telle décision suscite deux questions :

– Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour parvenir à une telle décision ?

– Pourquoi aucun pays européen, y compris la France, ne s’est aligné sur la position de l’Allemagne ?

Cette distinction entre réfugiés et migrants économiques est-elle réaliste dans les faits ?

La distinction se fait tout simplement à travers les passeports. Bien sûr, le risque existe – mais il existait déjà – que certaines officines ou passeurs créent de faux passeports syriens. Il revient aux administrations de continuer à effectuer les vérifications. Il est fondamental de distinguer la personne qui quitte son pays sous forme d’un exode, car elle n’a pas d’autre solution pour sa survie, et la personne qui quitte son pays alors que celui-ci ne se trouve pas en guerre. […]

Peut-on obliger des migrants à trouver refuge dans un pays, et pas un autre, selon une politique de quotas ?

La politique proposée des quotas soulève des réserves. Elle signifie que les migrants sont traités comme des marchandises que les pays devraient donc se répartir. Or, il s’agit d’êtres humains qui disposent, pour la plupart d’entre eux, de réseaux : famille, ami ou connaissance déjà installé dans tel ou tel pays. Leur souci est donc de rejoindre ce pays car ils pourront y être aidés. […] Il serait, par exemple, absurde d’envoyer en Estonie un demandeur d’asile qui n’y connaît personne et pas un mot de la langue, si, par ailleurs, il connaît partiellement la langue anglaise et un ami en Angleterre. Les demandes d’asile doivent être traitées au cas par cas, non selon un tri strictement quantitatif, comme cela s’est effectué dans des drames géopolitiques précédents. […]

En accueillant un grand nombre d’étrangers, les pays européens ne risquent-ils pas de voir leur identité se déliter un peu plus ?

On ne peut pas reprocher à des Européens de s’interroger sur le risque de délitement de leur identité lié à l’arrivée d’immigrés. Cette peur se comprend par exemple en France avec, ces dernières années, des évolutions vers le communautarisme. Différents événements ont rendu craintifs des Français qui souhaitent préserver les spécificités de leur identité. […] Il faudrait avoir une politique d’intégration ambitieuse, ce qui suppose notamment de mettre un terme aux discours récurrents – et le plus souvent historiquement injustifiés – sur la repentance. Il faudrait également donner la priorité, en matière éducative, à l’enseignement de la langue française, à la lutte contre l’illettrisme et ne pas élaborer des programmes qui se traduisent par un nivellement par le bas, au lieu de permettre aux jeunes l’aspiration à une ascension sociale. […]"

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3 commentaires

  1. Il faut m’expliquer. C’est l’Allemagne qui s’engage à accueillir à bras ouverts 800 000 pseudo-réfugiés, provoquant cet afflux incontrôlable à travers l’Europe… et c’est la France qui accueille les premiers “réfugiés” venus précieusement d’Allemagne :
    http://www.larep.fr/page-3/france-monde/actualites/a-la-une/national/2015/09/09/la-france-accueille-les-premiers-refugies-venus-d-allemagne_11576513.html
    Sommes-nous destinés à servir de villes dortoirs aux immigrants qui serviront de main-d’œuvre au grand patronat teuton ?

  2. Quotas…Eh oui! Or, qui dit marchandises, dit Traite, dit Commerce Triangulaire. Oui, des quotas, comme pour le lait, les légumes et autres denrées d’importation. Et, “last but not least”…les esclaves d’antan. Pendant des siècles, les arabes allèrent se servir. Puis, passés maîtres dans l’art d’attaquer, piller et écraser des villages bantous, non sans avoir sélectionné les hommes, femmes et enfants à emporter, ils apprirent aux européens les techniques de “rezzous” et, en cas de besoin, de corruption de certains rois négres , afin qu’ils délivrassent eux-mêmes, régulièrement un quota d’esclaves, déjà esclaves chez eux, aux trafiquants espagnols, portugais puis français (maudite la dynastie des Béhenzin du Bénin, par exemple!).
    Oui, comme pour des aubergines et autres courgettes: “Mettez m’en cent, enchaînez m’en mille pour le Brésil, puis seulement cinquante, cette fois-ci, pour la Grande-Bretagne!” Peu importe l’emballage, pourvu qu’on reçoive à temps les produits.
    Entre parenthèses, certains ne furent jamais livrés, comme les esclaves noirs régulièrement révoltés sur les bateaux au large des côtes centre-américaines, pendant la guerre Hispano-Britannique qui s’y déroulait. Honneur aux Garifunas! Ils se mutinaient, tuaient les équipages, et accostaient d’eux mêmes sur ce qui est encore aujourd’hui leur part du Honduras appelée Bélize. Des nègres partis esclaves pour les Amériques, mais qui y débarquèrent libres? Rare, mais vrai! Kipling dirait “C’est une autre histoire”.
    Toujours est-il que l’on n’entend dans aucun des pays africains qui nous bassinèrent pendant les dernières soixante années avec leurs lamentations sur la Traite, à coups de commémoration sans fin sur l’île de Gorée et autres ports du Golfe de Guinée, aucun intellectuel ou politicien oser la comparaison. La différence? Elle est minime. La Merkel, fille de pasteur, mais arrivée en RFA comme infiltrée marxiste-léniniste (comme Helmut Kohl et Willy Brand eh oui!) veut du muscle et de la sueur venus d’ailleurs? Qu’à cela ne tienne! Les malédictions contre Daesh peuvent attendre! Aussitôt, le HCR s’active pour vider les camps qu’elle gère. Les nouveaux esclaves, accueillis avec bisous et gerbes de fleurs partent volontiers, au risque de leur vie. Les arabo-musulmans, ironie de l’histoire, profitant de guerres, faux printemps et saloperies par eux-mêmes concoctées, se retrouvant sur des rafiots entassés avec ceux qu’ils raflaient jadis, et qui nous font croire que leurs existences sont menacées par une religion dont ils continuent de se professer.
    On nous parle souvent de couple franco-allemand. Mais dans cette version “ante litteram” du mariage dénaturé, l’Homme c’est la Merkel, tandis que Bisounours à la voix doucereuse et bien la femme.
    Rappelez-vous: “Nous, les quotas? Jamais!”
    Puis, Angela ordonne et Hollande se dédit, une fois de plus: “24 000, pas tout suite, en cinq ans…”
    Mais voyons! Pourquoi pas 50 000 demain et 60 000 dans deux ans? Le Juncker qui avant ne parlait que de 120 000, ose maintenant les 160 000.
    En vérité la Mère Merkel a fait les courses pour tout le monde avec ses 800 000 pauvres réfugiés. La distribution a commencé. Il paraît que ces gens-là envisagent de faire accepter 60 millions e réfugiés à l’Europe.
    Eh bien, je ne saurais trop conseiller aux jeunes européens de se préparer à rééditer, sans honte, l’épopée des Conquistadores. Sus aux nouvelles colonies dans une Afrique éviscérée, comme au temps de la Traite, et vidée de ses hommes les plus valides, tout au moins musculairement. Sus à la Syrie! Bientôt, là-bas aussi, des plantations , des maisons seront à prendre.
    Sous le règne du dernier Béhenzin aussi, des esclaves revinrent au Dahomey, via le Brésil, après avoir été affranchis. Arrivés avec de l’or, et…des esclaves noirs achetés, et qu’ils n’affranchiront jamais, ils racontèrent qu’après tout, ce qu’ils avaient vécu, n’était qu’une sorte d’immigration musclée. “Undenture ” en vigueur aussi aux USA. Une sorte de contrat d’esclavage avec promesse d’affranchissement.
    Pour l’anecdote, celui qui allait devenir le père de Toussaint-Louverture s’en réjouit et décida d’aller constater le bien-être des esclaves dahoméens à Hispaniola (Haïti-Saint Domingue). Des esclaves qu’il avait, lui-même, donnés aux trafiquants. Vous savez, comme quand Hassan II , de temps à autre, rendait visite aux immigrés marocains dans les foyers Sonacotra et chez Renault!
    Dès son débarquement on le prit, l’enchaîna avec toute sa suite… Il y mourra esclave, non sans avoir engendré le susnommé “héros”.

  3. @ Eurydice
    Intéressant et belle plume!

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