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Fakenews, réseaux sociaux, vérité, quel est le problème ?

Fakenews, réseaux sociaux, vérité, quel est le problème ?

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Récemment, une pétition¹ a été publiée pour dénoncer l’existence de la Viginum. La “VIGINUM est le service technique et opérationnel de l’État chargé de la vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères.”²

Le journaliste dénonce notamment des projets de lois qui visent à « mettre au pas les réseaux sociaux contre les soi-disantes “fake news” ». Selon lui, le pire est la fermeture d’une vingtaine de comptes Telegram Russe.

Doit-on mettre sur le même plan la censure d’un média tel que CNews et la censure des réseaux sociaux ? Autrement dit, doit-on donner autant la parole à des instances journalistiques qu’à des utilisateurs de réseaux sociaux ? Enfin, est-il légitime de se protéger contre les ingérences étrangères ?

La problématique soulevée est complexe. Il est important de se poser, de prendre du recul et d’élever le débat pour bien définir ce que nous voulons défendre, les principes auxquels nous voulons rester attaché, sans se prendre dans les filer des menaces réelles qui pèsent sur le pouvoir médiatique contemporain.

Il y a en effet, aujourd’hui, une véritable guerre de l’information qui se mène au niveau mondial, impliquant toutes les grandes puissances ayant des capacités numériques importantes. “La guerre de l’information au sein du cyberespace fait dorénavant partie intégrante de toute stratégie militaire. La lutte informatique d’influence (L2I) désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, appuyer la StratCom, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations.”³

La guerre d’influence est donc une guerre militaire qui s’opère sur Internet. Le concept est simple : se battre pour proposer de l’information à certaines populations de gens pour être à la fois plus visible et plus impactant. En d’autres termes, maximiser l’impact de l’information véhiculée afin que l’adhésion du lecteur à l’idée présentée soit maximisée.

Pour être efficace, les services militaires (ou apparenté) peuvent compter sur les algorithmes de recommandation des GAFAM, et autres réseaux sociaux intrusifs. Ces réseaux sociaux espionnent depuis des années leurs utilisateurs, ce qui leur ont permis de construire des modèles précis des personnalités de chaque utilisateur. De ce fait, le ciblage de l’information peut être extrêmement précis et efficace.

Mais la lutte d’influence ne s’arrête pas là. Elle va aujourd’hui beaucoup plus loin en développant des frappes chirurgicales. Le but est de cibler à un très petit nombre de personnes des informations créées spécifiquement pour ce petit groupe, de telle sorte que son impact soit maximal. Pour cela, les « fabricants de contenu » peuvent s’appuyer sur l’IA, et automatiser les tâches de génération de contenu et d’envoi (et donc ciblage) des messages. Le but : manipuler les personnes pour lui faire changer d’avis, le plus rapidement et efficacement possible.

Y a-t-il un problème lié aux ingérences étrangères ? Oui. Car ils cherchent à nous manipuler. Il semble très juste de combattre ces mouvements informationnels.

Mais en réalité, le problème est double. Il y a un problème soulevé par les manipulations étrangères, mais aussi le problème soulevé par le fonctionnement même des réseaux sociaux. Si la manipulation marche aussi bien, c’est bien parce que les populations utilisent ces outils intrusifs comme moyen de s’informer. Or, un outil qui cible les informations et qui est capable de manipuler est-il un bon outil pour s’informer ? Bien sûr que non.

Ainsi, la situation a beaucoup changé entre la propagande des années 1930 et celle d’aujourd’hui. Avant, la propagande n’était pas ciblée, elle n’était pas instantanée, elle ne se propageait pas par réaction des utilisateurs. Et surtout, la propagande ne ciblait pas des individus et ne manipulait pas. Elle influençait, tout au plus.

La différence entre la manipulation et l’influence est complexe. D’un côté, il semble que l’influence est le fait de proclamer un discours dans le but de convaincre la personne. Tandis que la manipulation proclame un discours de façon à l’imposer insidieusement à l’auditeur. Ainsi, dans le premier cas, c’est la personne qui choisit d’adhérer à l’idée exposée, d’abord par un travail de l’intelligence, puis de la volonté (adhésion à l’idée). Tandis que dans la manipulation, la personne choisit de suivre un mouvement parce que quelqu’un d’autre à su jouer sur des leviers psychologiques et cognitifs pour lui imposer ce changement. Ainsi, le discours ne cherche pas à s’adresser à l’intelligence, mais à la volonté.

En d’autres termes, l’influence est le résultat d’un discours dont l’intention est d’éclairer l’intelligence, et la manipulation est le résultat d’un discours dont l’intention est de modifier la volonté.

Ainsi, l’influence est quelque chose de naturel. Nous sommes influencés par tout, de l’environnement où nous vivons aux discussions que nous avons avec la famille et les amis. Mais la manipulation est quelque chose de contre-nature.

De ce fait, les réseaux sociaux qui reposent sur une forme de manipulation de masse sont mauvais. Nous ne devons pas utiliser ces outils comme moyen de suivre l’actualité. Si nous voulons trouver un moyen simple de suivre l’actualité, il existe des moyens adaptés à cette fin : les flux RSS. Les agrégateurs de flux RSS (comme FlymDesSync, Feeder, NewsFlash) vous permettent de suivre n’importe quel blog compatible (la quasi-totalité). Il n’y a aucun pistage ni aucun ciblage. Et l’information qu’on y trouve est bien plus souvent développée, argumentée, constructive. De nombreux experts ont leur propre blog et publient leurs réflexions liées à leur domaine de compétence. Réflexion qui sera développée et argumentée. Ce que ne fait absolument pas – ni ne permet – eXitter⁵.

Mais le problème de fond que soulève l’action de la Viginum, ce ne sont pas les réseaux sociaux ni la manipulation étrangère – ce sont d’autres problèmes… Le problème, c’est la vérité !

Dans les circonstances actuelles, nous ne devrions jamais parler des questions de manipulation et de censure sans évoquer la question de la vérité.

Vouloir s’opposer à la Viginum parce qu’elle veut défendre la France contre les manipulations étrangères est une mauvaise posture, car cette action est légitime. Il n’est pas possible de justifier son opposition à la Viginum par la suppression des comptes Telegram de réseaux de manipulation russe⁶. Des études ont été faites au préalable et ont montré que ces réseaux se basaient sur des blogs ou des chaînes qui publiait des articles générés automatiquement (jusqu’à plusieurs centaines d’articles par jour, parfois avec des erreurs de traduction). De plus, des informations techniques permettaient de localiser les serveurs et d’observer que les différentes sources étaient en réalité gérées par la même entité. Ainsi, la clôture des comptes Telegram semble très légitime.

De plus, dans le contexte actuel, il faut voir le cyberespace, matérialisé par les réseaux sociaux, comme un terrain de guerre où la cible sont nos cerveaux. De ce fait, nous sommes entrés dans un monde extrêmement complexe où le pouvoir doit légitimement nous défendre, y compris dans le champ psychologique et cognitif.
Il semble donc juste de s’opposer à cette désinformation étrangère. Ainsi, il n’y a pas de raison de s’opposer à une instance gouvernementale qui se chargerait de combattre dans le cyberespace les manipulations.

Le problème soulevé par Guy de la Fortelle – auteur de la pétition – sur la Viginum est en conséquence plus difficile à cerner qu’une simple opposition à son existence. Car une partie de l’action de la Viginum est légitime (notamment la clôture des comptes Telegram russe). Mais le problème sont les dérives – évidentes – qui tendent à interdire les opinions non conformes à la vérité définie par le pouvoir en place.

Il faut en effet une sacrée d’ose d’humilité et d’honnêteté pour savoir respecter une opposition forte, sans chercher à la manipuler – malgré l’accessibilité des moyens. Or le pouvoir en place ne semble pas avoir ces qualités.

Dans cette situation, il n’y a en réalité qu’une seule victime : la vérité. Que ce soit côté russe ou côté occidental, le problème, c’est que ni l’un ni l’autre ne cherchent – ni ne défendent – la vérité objective. C’est-à-dire, ce qui est conforme à la réalité.

Nous devons nous battre pour avoir le droit de chercher et de connaître la vérité objective… qui n’est ni chez les Russes, ni chez les occidentaux, ni dans la droite, ni dans la gauche, ni chez les climato-sceptiques, ni les climato-alarmistes, ni dans le complotisme, ni dans la parole officielle. Ce qui est commun à tous ces groupes, c’est la manière dont l’information est proposée : le sujet est clivant, et les arguments, peu développés, cherchent davantage à s’opposer qu’à exposer des raisonnements. Rien d’étonnant quand le but n’est pas de défendre la vérité ! On ne cherche pas à savoir ce qui Est, mais à être dans l’opposition !⁷

Par exemple, analysons l’affaire des Macron Leaks évoquée dans la pétition. L’affaire, comme tous les évènements depuis des années maintenant, a été traitée de la même manière : d’un côté, des robots et des utilisateurs diffusent l’information massivement ; de l’autre les médias esquivent le vrai débat. Dans le premier cas, les robots excluent totalement le jugement humain censé discerner le vrai du faux. Pour les utilisateurs, l’interface est conçue pour qu’ils réagissent plutôt que pour fournir un effort intellectuel pour se former, et limite ainsi le temps pris pour discerner le vrai du faux. De l’autre, les médias ne détaillent pas le contenu, mais les méthodes utilisées pour véhiculer l’information.

Que ce soit d’un côté comme de l’autre, qui des deux a agi par adhésion à la vérité ? Le robot ? L’utilisateur qui repartage après avoir (au mieux) lu le tweet (c’est-à-dire moins de 400 caractères), mais sans avoir pris connaissance d’une analyse complète, développée et argumentée des mails dévoilés ? Ou les médias qui ont subtilement esquivé la question de fond : quels sont les problèmes soulevés par le contenu des mails du Macron Leaks ?

La situation actuelle nous amène à une triste réalité : nous sommes dans l’ère de la post-vérité. La post-vérité, c’est l’indifférence des personnes face à la vérité objective. Dans l’exemple précédent, il est évident que la majorité des personnes ont réagi plus qu’elles n’ont fait un travail pour comprendre la vérité.

Face à cela, nous devons tenir une seule position : rechercher et s’attacher à la vérité objective !

Nous devons retrouver la vérité non dans l’opposition, en adhérant à ce qui s’oppose à autre chose, mais uniquement en adhérant à ce qui est conforme à la réalité. La vérité est subtile, nous la trouverons bien plus dans les livres que les réseaux sociaux. Et surtout, nous ne pouvons la trouver que dans le temps de la réflexion !

Le débat n’est pas de savoir si on peut dire tout ce que l’on veut ou non, si la liberté d’expression peut être légitimement encadrée. Et de ce fait, ce que nous avons le droit de dire ou non, de lire ou non. Si notre argumentaire repose sur le libertarisme de l’expression, alors pourquoi voudrions-nous interdire la pornographie ?

Le vrai débat, c’est d’avoir le droit de réfléchir, de chercher et d’adhérer à la vérité objective. Cela implique une juste diversité d’opinion dans les médias et les sources journalistiques, mais aussi d’interdire les réseaux d’information manipulateurs pour défendre les médias qui ont pour objectif d’informer avec honnêteté – malgré les erreurs du métier et la diversité des points de vue.

Ce que nous devons donc attendre de la Viginum, c’est qu’elle combatte tous les réseaux de manipulation qui existe, qu’il soit russe, américains, chinois, indien, israélien, allemand, anglais, … et même français. Qu’ils agissent sur les réseaux sociaux, dans les médias officiels et même dans les pouvoirs en place (entreprise, politique, état).

Nous ne voulons pas de manipulation, quelle qu’elle soit. Nous avons défini ce terme plus tôt – conformément à notre attachement à la vérité. Ainsi, si le but d’une chaîne d’information est bien d’informer et non de manipuler, il est totalement injuste de s’y attaquer. De même, si un état tente de réguler les médias dans le but de manipuler sa propre population, celui-ci doit être condamné.

En somme, nous ne devons pas demander à ce qu’aucune source de manipulation soit combattue, car elles sont aujourd’hui dangereuses pour les individus qui y sont exposés, dû aux avancées en guerre cognitive. Mais nous devons demander et nous assurer que la Viginum et toutes les instances de régulation médiatique de l’état soit fait dans l’unique but de défendre la recherche et l’accès à la vérité.

Concrètement, ce que nous pouvons faire à notre niveau :

  • quitter les réseaux sociaux : le but est d’éviter de se faire manipuler par les groupes dit « d’influence », nous y sommes malheureusement tous confrontés. De très nombreux blogs vous permettront de vous informer constructivement et exhaustivement.
  • chercher la vérité : se former, plus que s’informer ! C’est elle qui est le centre de nos maux !
  • mener le bon combat : ne pas s’opposer par principe, mais bien par conviction après un réel exercice de l’intelligence pour discerner si l’opposition est justifié ou non.

¹ https://www.tocsin-media.fr/stop-censure-transcript/
² https://fr.wikipedia.org/wiki/VIGINUM
³ https://www.defense.gouv.fr/comcyber/nos-operations/lutte-informatique-dinfluence-l2i
⁴ https://vienumeriqueprivee.fr/suivre-lactualite-sans-compromettre-sa-vie-privee-grace-aux-flux-rss/
⁵ Contraction de “X (ex Twitter)”. À prononcer [exciteur]
⁶ https://www.sgdsn.gouv.fr/files/files/20240212_NP_SGDSN_VIGINUM_RAPPORT-RESEAU-PORTAL-KOMBAT_VF.pdf
⁷ Cf Jean Ousset, Marxisme et révolution – En finir avec le marxisme.

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19 commentaires

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  2. Remarque un peu en marge: si “l’influence est le résultat d’un discours dont l’intention est d’éclairer l’intelligence, et la manipulation est le résultat d’un discours dont l’intention est de modifier la volonté”, alors les “influenceuses/influenceurs” sont plutôt en général des “manipulatrices/manipulateurs”.

  3. “le pouvoir doit légitimement nous défendre” c’est bien gentil mais un pouvoir soit-disant élu avec 66.06% des voix, un pouvoir qui massacre ses enfants, mutile ses citoyens vous semble-t-il un pouvoir en qui nous pouvons avoir confiance ? Je pense que c’est la question qu’il faut d’abord se poser avant d’accepter une soumission à ses caprices et la perte de liberté qui en découle; en plus, il nous prend vraiment pour des gamins et nombreuses informations jouent sur les émotions (notamment tout ce qui est attaques sous faux drapeau) plus que pour une recherche de la vérité. La censure supprime la nécessité d’argumentation donc le travail de l’intelligence pour faire bref, elle nous rend c… et donc manipulable. Ne pas oublier non plus que les médias aux ordres par les subventions taisent ce qui gênent, lâchent parfois un os à ronger mais passent aussitôt à autre chose en recouvrant par une autre info, distraient de la réalité. J’ai plus confiance en une personne qui risque sa vie pour dire ce qu’il dit qu’en un type qui est payé pour discourir.

    • De manière absolue, je réitère : le pouvoir se doit de nous défendre, y compris de la manipulation.
      La question de la légitimité du pouvoir actuel en place n’est pas abordée, mais elle est effectivement en lien. On pourrait en effet pousser la phrase plus loin en disant : un pouvoir n’est pas légitime s’il ne remplit plus son devoir de nous protéger. Ce qui est vrai aujourd’hui d’un point de vue de la manipulation, puisqu’il combatte la manipulation ennemie en faveur de leur propre manipulation.

      Il faut donc bien séparer les problèmes entre eux, et ne pas mélanger les problèmes et les solutions. Sinon, comme celui qui a créé la pétition, on finit par légitimer la manipulation d’une manière général, par seul opposition au pouvoir en place. De fait, une telle position est intenable pour un catholique : nous ne pouvons pas légitimer la manipulation, quelle qu’elle soit (Russe comme Française). En tant que catholique, nous ne devons défendre qu’une chose : la vérité.
      De plus, c’est en ayant une telle position intenable et paradoxale que nous perdons nos combats, y compris sur le sujet de la vie. Car notre position est rendu incompréhensible de manière absolue ! Nous entrons dans une perpétuel contradiction vis-à-vis de nous-mêmes !

      En somme, l’article est à appliquer avec une grande rigueur. Le fond de l’article est bien là pour rappeler qu’on ne lutte pas contre la manipulation française en défendant la manipulation étrangère (comme le fond sans s’en rendre compte beaucoup de personne). Mais bien en combattant TOUTE forme de manipulation !
      Concrètement, nous devrions félicité la fermeture des groupes Telegram, source de manipulation Russe. Mais nous devrions en profiter pour utiliser les arguments qui légitime la fermeture de ces comptes Russes pour défendre la vraie liberté d’expression en France ! Voilà une position qui serait réellement constructive !

      Car nous, catholique, devons avoir des combats constructifs, et non d’opposition et destructif ! Ça, c’est le rôle des personnes attachées à la pensée moderne.

      • “De fait, une telle position est intenable pour un catholique : nous ne pouvons pas légitimer la manipulation, quelle qu’elle soit (Russe comme Française)”

        Il ne s’agit pas de légitimer une quelconque manipulation, mais simplement de considérer que ce système censé nous “protéger” n’est pas honnête, et peut-être même disproportionné.

        Comme sur de nombreux sujets en politique, il n’est pas seulement question de principes, mais de prudence. Avons-nous réellement les moyens de distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux, ce qui est de l’information, de l’opinion, ou de la manipulation ? En avons-nous même l’intention, ou voulons nous simplement combattre ce qui est “pro-Russe” ? Et même, la censure est-elle vraiment opportune ?

        • “Il ne s’agit pas de légitimer une quelconque manipulation, mais simplement de considérer que ce système censé nous “protéger” n’est pas honnête, et peut-être même disproportionné.”

          C’est la raison d’être de cet article : donner les clés de compréhension pour savoir là où il faut vraiment s’opposer au gouvernement. Si on s’oppose au gouvernement sur les choses bonnes qu’il a fait (censure d’un réseau de manipulation russe, je vous laisse lire l’article technique) alors le débat est clos, on a perdu, et on continue de perdre notre liberté d’expression.
          En revanche, si on sait pointer du doigt à la fois ce qui est bon, le soutenir, mais mettre toute son énergie sur les vrais sujets qui fache (censure de Cnews, blocage de média légitime (RT), manipulation sur les réseaux sociaux, régulation de l’opinion publique, etc), là on pourra être bien plus entendu, et nous serons beaucoup plus entendus.

          Donc c’est facile de rédiger la pétition en ayant un point de vue binaire : on se bat contre toute forme de censure (à la Musk), mais en réalité, ce n’est pas une position tenable non plus. Donc notre but c’est quoi, de défendre un libertarisme (anti-catholique par nature) ? Ou la vérité, et donc avant une position plus subtile.
          Cette position subtile, elle est développée dans l’article.

          • Et bien même si votre intention est très louable et qu’il y a de bonnes idées dans cet article, je ne suis pas d’accord avec vous sur ce point : le gouvernement prend prétexte de quelques canaux Telegram marginaux pour justifier une censure dont on sait très bien qu’elle sera orientée, et qui pourra ensuite s’étendre à d’autres pans de l’information.

            Penser que l’on pourra peser sur le gouvernement, je vous le dis en toute honnêteté, c’est de la naïveté. Ne vous connaissant pas, j’ose espérer que ce soit l’enthousiasme de la jeunesse

  4. Pour ” avoir le droit effectif de chercher et de connaître la vérité objective… qui n’est ni chez les Russes, ni chez les occidentaux, …”, il faut pouvoir avoir accès aux chaines ou fils de tous, y compris des adversaires, voire des ennemis…
    Si on justifie l’interdiction des chaînes Telegram car elles « présentent positivement l’invasion russe aux populations occidentales » et « dénigrent l’Ukraine et ses dirigeants, régulièrement présentés comme « corrompus », « nazis » ou « incompétents », (!…) , raisons officielles invoquées, il ne reste que notre propagande occidentale qui nous est imposée de fait …
    Pour lutter contre celle-ci, il est nécessaire d’avoir accès aux infos des adversaires, avec le risque effectif de mensonges et manipulations… D’où, il est vrai la nécessité d’une bonne formation, et surtout d’un solide bon sens (que les anciens avaient plus que nous, n’ayant pas subi la propagande de 10 à 20 ans d’EN).
    Le problème est aussi que ces mensonges et manipulations sont nettement plus importants chez nous que du côté russe …

    • “il faut pouvoir avoir accès aux chaines ou fils de tous, y compris des adversaires, voire des ennemis…”
      Tout d’abord : attention, vous mettez sur le même plan les chaînes d’informations et les réseaux sociaux.
      Deuxièmement, l’affirmation est fausse, et c’est bien ce que j’explique. La manipulation ne véhicule pas de l’information vrai. De ce fait, si on légitime la manipulation par opposition à un pouvoir, on arrive dans le monde actuel où toutes les informations existent et leur contraire aussi. Ainsi, chaque personne peut choisir l’information à laquelle il adhère ou non, choisit sa propre vérité, sans savoir si elle est conforme à la réalité ou non.

      De même, la vraie justification de la fermeture des chaînes Telegram, je l’ai exposé : c’est l’intention qui est de la manipulation.
      Il n’est aucunement légitime de censurer des médias qui ont l’intention de présenter des faits (avec les biais naturels qui y sont associés), du moment qu’ils n’ont pas vocation à manipuler. S’ils ont vocation à manipuler, alors il faut les interdire.
      Aucune autre position ne semble tenable pour un catholique.

      “avec le risque effectif de mensonges et manipulations”
      En tant que chrétien nous ne pouvons vouloir le mal pour en faire un bien. Donc on ne peut pas défendre la manipulation étrangère. C’est bien le fond de l’article.
      De plus, je dirais que les anciens avaient un bon sens, non parce qu’il n’y avait pas de manipulation, mais parce qu’ils ne sautaient pas d’une information à une autre. Ils étaient davantage ancrés dans la réalité. D’où mon appel à QUITTER les réseaux sociaux ! C’est d’abord en les quittant qu’on réduira la manipulation.

      “Le problème est aussi que ces mensonges et manipulations sont nettement plus importants chez nous que du côté russe…” : Ce n’est pas factuel.
      Peut-être suivez-vous l’information sur Breizh-Info ou LeSalonBeige, qui véhiculent régulièrement certaines informations russes qui ont été vérifiées. Mais il est faux de dire que l’un à plus la vérité que l’autre. En revanche, vous pouvez dire que vous avez l’impression que les Russes manipulent moins. Ce qui est peut-être vrai dans l’absolue (si vous avez des informations de ce côté, rédigez un article pour le prouver et l’argumenter), mais c’est de manière relative faux.

      • Je suis globalement d’accord avec @Remy, tout d’abord pour les raisons exposées dans mon commentaire ci-dessous.
        Ensuite il serait naïf de croire que Viginum ne s’opposerait qui à ce qui serait de la manipulation, et non à tout ce qui serait plus ou moins pro-russe.

        ” S’ils ont vocation à manipuler, alors il faut les interdire.” > comment définit-on cette vocation ? Cela pourrait s’apparenter à un procès d’intention
        “Aucune autre position ne semble tenable pour un catholique.” > Ah bon ? Avez-vous une source dans la DSE justifiant cette affirmation ?

        “De plus, je dirais que les anciens avaient un bon sens, non parce qu’il n’y avait pas de manipulation, mais parce qu’ils ne sautaient pas d’une information à une autre” > forcément, il n’y avait ni téléphone portable, ni internet, et encore moins de smartphones

        ” Ce n’est pas factuel.” > je ne vois pas pourquoi ça serait plus à @Remy d’argumenter qu’à vous. Mon ressenti personnel est que les médias français sont particulièrement malhonnêtes, il suffit de lire les médias anglo-saxons pour s’en rendre compte.

        • DSE : ça veut dire quoi ?
          Pour répondre : la manipulation est une forme de ruse, puisqu’elle cherche à tromper la personne pour l’amener à un endroit qu’elle ne choisit pas pleinement elle même (cf la définition de la manipulation donnée dans l’article).
          Or, Saint Thomas d’Aquin à montrer que la ruse ne pouvait ni être utilisé, ni défendu par les catholiques, et que c’était contraire à la foi. Nous ne pouvons en effet pas utiliser un moyen mauvais pour atteindre une fin bonne.
          Dès lors, nous ne pouvons pas défendre la manipulation, et même nous devons la combattre.

          Mais tout cela est écrit dans mon article, même si je ne l’ai pas forcément énormément développé, car je voulais écrire un article et non un livre.

          • DSE = doctrine sociale de l’Eglise
            Votre réponse est, il me semble, quelque peu à côté de la question : s’il est clair qu’un catholique ne peut utiliser la manipulation, il n’est pas du tout évident qu’il faille forcément censurer toute manipulation, et que tout catholique doive tenir cette position (pour le coup, cela manque de subtilité).

  5. Je suis d’accord avec vous sur le fait que notre objectif doit être avant tout de chercher la vérité. Mais je trouve votre analyse assez simpliste, voire binaire.

    Je ne vois pas en quoi il y aurait d’un côté des blogs où on pourrait s’informer, et de l’autre des réseaux sociaux où la manipulation règnerait en maitre. Il existe de multiples nuances entre une chaine d’information, une WebTV, un blog, un canal Telegram, un réseau social, etc. Une même entité peut-être présente sur de multiples supports. La manipulation peut être présente partout, y compris sur les chaînes d’information ou sur les blogs.

    Egalement, l’état est-il réellement légitime dans sa lutte contre les manipulations russes ? En quoi être influencé par de la propagande russe constituerait-il un risque grave contre lequel il faudrait absolument de la censure pour nous protéger ? Et pourquoi pas la même chose vis-à-vis de la Chine, de l’Allemagne, ou des USA ? La manipulation opérée par les médias français n’est-elle pas aussi forte ? Le gouvernement n’est-il donc pas en train de supprimer la propagande en sens contraire pour imposer sa propagande plutôt que pour nous protéger ?

    • “Je ne vois pas en quoi il y aurait d’un côté des blogs où on pourrait s’informer, et de l’autre des réseaux sociaux où la manipulation règnerait en maitre.”
      Parce que c’est les faits. Les réseaux sociaux sont régis par des algorithmes, des IA, fait pour manipuler (cf Derrière nos écrans de fumés), pas les blogs, encore moins les flux RSS qui véhiculent nécessairement toute l’information, sans qu’un algorithme cible ce que vous devez voir ou non.

      “Il existe de multiples nuances entre une chaine d’information, une WebTV, un blog, un canal Telegram, un réseau social, etc.” C’est bien ce que je dis. Et c’est pour cela que je réponds à la personne qui a rédigé la pétition qui tombe dans de graves erreurs.

      “La manipulation peut être présente partout, y compris sur les chaînes d’information ou sur les blogs.” : oui, et on ne la combat pas de la même manière.

      “Egalement, l’état est-il réellement légitime dans sa lutte contre les manipulations russes ?” : si le rôle de l’état est bien de défendre son pays, oui.
      “En quoi être influencé par de la propagande russe constituerait-il un risque grave contre lequel il faudrait absolument de la censure pour nous protéger ?”, comme toute manipulation, le risque est de perdre la liberté de pensée. De la même manière que nous nous battons pour interdire la pornographie qui manipule notre vision de l’amour.
      “Et pourquoi pas la même chose vis-à-vis de la Chine, de l’Allemagne, ou des USA ?” : il faut lire et comprendre l’article avant d’y répondre et de dire qu’il est simpliste et binaire : “c’est qu’elle combatte tous les réseaux de manipulation qui existe, qu’il soit russe, américains, chinois, indien, israélien, allemand, anglais, … et même français. Qu’ils agissent sur les réseaux sociaux, dans les médias officiels et même dans les pouvoirs en place”
      “Le gouvernement n’est-il donc pas en train de supprimer la propagande en sens contraire pour imposer sa propagande plutôt que pour nous protéger ?” : si. Et c’est bien pour ça qu’on ne doit pas se tromper d’argument dans notre combat et dans nos débats. Et donc, ne surtout par défendre les réseaux de manipulation russe par opposition à la parole officielle du gouvernement. Mais bien avoir une position qui se détache de la dialectique habituelle du monde moderne pour se réancrer dans la réalité et dans la vérité. Ainsi, nous devons à la fois combattre la manipulation russe et la manipulation occidental.

      Si nous voulons vraiment combattre la censure qui déferle dans notre pays, il faut savoir combattre ce qui doit être combattu, à savoir la manipulation (entre autre, mais le reste est hors sujet).

      • En bref :
        Je suis d’accord que les blogs et les flux RSS permettent d’éviter les tris / filtres / suggestions de l’IA mais ça n’en fait pas une différence fondamentale, tout dépend de l’usage. On aura ainsi le même contenu que certains blogs sur leur canal Telegram ou fil X. De même certains canaux Telegram ont une ligne éditoriale connue qui n’est pas différente de ce qu’on trouverait sur un blog. Enfin, même si c’est au milieu de suggestion inintéressantes voire indésirables, les articles relayés par certains proches sur FB sont tout à fait dignes d’intérêt.

        “comme toute manipulation, le risque est de perdre la liberté de pensée” > en toute franchise, quelques articles de propagande pro-russe peuvent certes nous influencer, mais pas au point de perdre la liberté de pensée. Sinon, à ce compte là, il faudrait censurer 75% de la TV, d’internet et des programmes de l’éducation nationale.

        “c’est qu’elle combatte tous les réseaux de manipulation qui existe, qu’il soit russe, américains, chinois, indien, israélien, allemand, anglais, ” > le fait-elle ? Non. Pouvons-nous l’espérer ? A mon avis, non

        “Et donc, ne surtout par défendre les réseaux de manipulation russe par opposition à la parole officielle du gouvernement. Mais bien avoir une position qui se détache de la dialectique habituelle du monde moderne pour se réancrer dans la réalité et dans la vérité.” > tout à fait d’accord avec vous en principe por combattre la manipulation de tous les côtés. Mais cela doit-il passer par la censure ? Déjà avec un gouvernement honnête et bien intentionné, cela peut se discuter. Mais dans le cas présent, cette censure s’applique à sens unique, et risque d’être effectuée sans discernement.

        • L’article ne défend nulle part les manipulations réalisées pas l’État français, au contraire. Il ne défend en aucun cas et en aucun lieux les censures illégitimes du pouvoir.
          L’article en revanche fait une critique constructive des positions simplistes de ceux qui défendent les réseaux de manipulation étrangers contre les réseaux de manipulation du pouvoir, au nom d’une liberté d’expression qui est de fait contraire au principe de liberté chrétien. Ces positions amènent à une forme de libertarisme Muskien qui nous fera, à terme, perdre la foi. Cette position est intenable.

          De plus, votre commentaire est incohérent. Vous dites qu’il prend prétexte… pour… quelque chose qui n’est pas encore arrivé (usage du futur). Donc, factuellement, aujourd’hui, le gouvernement n’a pas censuré les médias qui ont une pensée traditionnelle pour la seule raison de leur manière de penser. La seule censure abusive est celle de RT et SputnikNews, car ces journaux faisaient un travail de journaliste factuel et non un travail de manipulation, comme le faisaient les groupes Telegram fermés récemment.

          S’il est vrai qu’il est très difficile de peser contre le gouvernement, il est encore plus certain que notre parole et nos objections contre le pouvoir en place ne sera ni entendu par celui-ci, ni par le peuple, si notre discours est fondamentalement injuste (ici : défendre quelque chose d’injuste, la manipulation) et n’est pas attaché à la ferme vérité et aux vertus. Étant donné que nous sommes attaqués, le but n’est pas de répondre en attaquant nos ennemis, mais en étant d’une exemplarité absolue dans nos positions pour, au contraire, souder et convaincre les non catholiques à notre pensée. Si déjà on arrive ça, c’est une énorme victoire.

          En clair et très simple, l’article justifie cette seule position tenable : ne défendez pas la manipulation étrangère (qui est contraire à notre foi), mais attaquez-vous à la manipulation du pouvoir.

          Pour répondre à ce message-ci, je vous invite à lire mes autres articles qui vous permettront de comprendre que la forme doit être adaptée au contenu que nous souhaitons véhiculer : https://link.ethibox.fr/9 (liste complète des articles ici, pour compléter : https://link.ethibox.fr/e)

          “il faudrait censurer 75% de la TV, d’internet et des programmes de l’éducation nationale” : je vous demande de prendre en considération la définition de manipulation / influence. Seuls les réseaux sociaux ont une forme qui est conçu pour manipuler.

          “Mais cela doit-il passer par la censure ?” : en partie, oui, mais pas que.
          Comme expliqué, nous sommes en guerre de l’information. Il y a donc deux manières de se prémunir contre la manipulation : empêcher les sources de manipulation d’agir (usage de la censure). Et empêcher la manipulation de nous atteindre : quitter les réseaux sociaux qui ne sont pas constructifs pour suivre l’actualité. C’est même contre-productif.
          Comme expliqué dans l’article, les réseaux sociaux ne sont pas une forme adéquate pour suivre l’actualité, à la fois dû à la manipulation, aux algorithmes de ciblage, et aux contraintes techniques de la forme que prennent les posts.

          • Désolé, mais ce n’est pas votre pavé qui me fera changer d’avis, pour les raisons que j’ai exposées et à côté desquelles vous répondez. Votre position peut se défendre, mais elle est loin d’être la seule tenable possible pour un catholique. Ce n’est pas parce que c’est votre opinion qu’il faut la tenir de manière dogmatique.

            Vous me critiquez car je n’aurais pas lu l’intégralité de vos pavés mais vous passez à côté du fond de mes posts beaucoup plus courts. Et quand je pose des questions pour montrer qu’il s’agit non pas de sujets dogmatiques mais de matières soumises à la légitime prudence, vous répondez de manière péremptoire comme si vous étiez l’autorité, sans avoir aucune référence sérieuse à un quelconque magistère religieux ou philosophique.

            Quand bien même votre opinion sur le sujet serait plus juste que la mienne, ce qui resterait à prouver, votre comportement ne reflète absolument pas une recherche de la vérité mais une volonté d’avoir raison.

          • J’ai bien lu (et je pense, compris) vos arguments que vous répétez pour la 3e fois, mais sur le fond rien ne démontre :
            – que la censure serait indispensable dans ce cas
            – que ce serait la seule position tenable pour un catholique (si on vous caricature “soit vous êtes pour la censure, soit vous êtes pour la manipulation”, c’est vraiment basique et binaire comme raisonnement)
            – que les réseaux sociaux soient forcément à proscrire pour suivre de l’information (ce n’est pas parce qu’ils sont moins adaptés qu’il faut absolument les proscrire)
            – que les réseaux sociaux doivent être censurés en priorité (même si les réseaux sociaux se prêtent plus à la manipulation, si un contenu est réellement mauvais alors il devrait être censuré quel que que soit le support)
            C’est votre avis et je le respecte, mais ce n’est pas le mien, pour les raisons ci-dessus

          • Concernant les réseaux sociaux, il faudrait en soi définir ce que c’est, voire classifier (Instagram n’a rien à voir avec Whatsapp par exemple). Je suis tout à fait d’accord sur leur danger et votre article est très intéressant.

            Mais pour s’informer, tout dépend de l’usage qu’on a. Suivre le canal Telegram du SB ou certains canaux dédiés dont on connait la tendance n’est pas fondamentalement différent de suivre un blog. Cela n’a bien sur rien à voir avec regarder les posts FB ou messages X / Twitter proposés “aléatoirement” par l’IA.

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