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Liberté d'expression

Dérapages à l’Elysée, lettre ouverte de Madeleine

Extrait :

"[…] Nous restons debout, en
silence, mais les policiers commencent à charger. Certains Veilleurs se
laissent faire, docilement ; d’autres choisissent de s’asseoir, mais
tous se mettent à chanter L’Espérance. Soudain, une jeune fille crie de
douleur : un policier la pousse tout en lui pinçant très violemment la
colonne vertébrale
. Les forces de l’ordre précipitent sur nous les
veilleurs qui n’ont pas eu le temps de s’asseoir. Je suis piétinée et me
recroqueville en me couvrant tant bien que mal le visage. Je finis par
lever la tête et demande avec détresse au premier CRS que j’aperçois de
venir me porter secours, car je suis écrasée dans la bousculade : il
m’extrait de la cohue, tout en me faisant une clé de bras, alors que je
ne demandais qu’à être retirée de cette poussée aveugle. Je comprime ma
douleur et subis cette violence gratuite en silence. Seulement, une fois
debout, je suis poussée par un autre policier qui m’administre au
passage une grande claque dans le dos
, me faisant voler sur plus d’un
mètre. Un collègue, en l’apercevant, intervient et lui demande alors de
se calmer : il faut dire que la vue d’un mastodonte cuirassé en train de
frapper une jeune fille d’1m67 pour 48 kilos doit être difficilement
supportable.

Je
contemple interdite les scènes semblables qui se multiplient autour de
moi : des CRS administrent clés de bras et claques dans le dos, pincent
les oreilles de certains
, bien que nous n’opposions pas d’autre
résistance que de nous tenir les uns aux autres. Certains CRS sont
manifestement hors de contrôle. L’un d’eux jette brutalement une mère de
famille à terre
, au milieu d’autres Veilleurs debout : deux autres CRS
l’attrapent alors par son gilet, et le retirent du lieu sans dire un
mot. Les personnes encore assises sont traînées sur plusieurs mètres
avant d’être lâchés brutalement, à quelques dizaines de centimètres du
sol. Un CRS ne relâche l’un de ces jeunes qu’après s’être assuré d’avoir
arraché tous les boutons de sa chemis
e. Un autre jeune, rouge et
suffocant, est quant à lui tiré par le cou. Les personnes qui
obtempèrent et ne demandent qu’à avancer sont projetées la face la
première, qui contre les vitrines, qui contre les voitures. […]"

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