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Europe : politique

Crises bancaires : le cercle vicieux de la fuite en avant

Liberté politique revient sur l'aide octroyée aux banques irlandaises :

I "Une fois de plus, les Européens ont opéré un sauvetage d’urgence ; et tout le monde de s’en féliciter ! […] Mais c’est l’État irlandais qui emprunte et qui devra rembourser, autrement dit le contribuable irlandais. Est-ce juste ? […] Problème : une défaillance des banques irlandaises aurait coûté cher aux banques européennes qui n’en ont pas besoin : les banques allemandes sont engagées sur elles pour plus de 35 milliards d’euros ; les banques anglaises pour un montant presque identique ; les françaises pour une quinzaine de milliards… […] À nouveau, le spectre des faillites en chaine se profilait à l’horizon. Les Européens, comme les Américains d’ailleurs, sont enfermés dans un cercle vicieux qui, pour éviter d’allumer la réaction en chaine, aboutit à pousser les risques devant eux au lieu de les réduire. […]

1/ Demander aux contribuables de payer systématiquement la note n’est ni possible ni juste. […] À la rigueur quand il s’agit d’assumer le laisser-aller de gouvernements qui ont financé les dépenses publiques à crédit, on serait en droit d’y voir un légitime retour de bâton. Mais quand les contribuables payent pour les défaillances des autres, comme c’est largement le cas en Irlande (après l’Islande), on conçoit qu’ils se rebellent. […] Il faut donc consentir, d’une façon ou d’une autre, à reconnaitre les pertes et à les faire assumer par ceux qui en ont été la cause, c'est-à-dire par ceux, acteurs privés et acteurs publics, qui ont prêté inconsidérément.

2/ On devra donc restructurer les dettes, c'est-à-dire les étaler dans le temps, en réduire le coût, voire en annuler une partie. […] le crédit n’est pas autre chose que de la monnaie anticipée, et qu’il n’a de justification que s’il sert à préfinancer une richesse future ou une capacité future à créer de la richesse ; en d’autres termes, que s’il a une contrepartie économique. A contrario, tous les crédits qui servent ou ont servi à financer de simples dépenses de fonctionnement ou de consommation, et qui sont donc sans contrepartie, sont injustifiés […].

3/ Enfin, les banques sont devenues beaucoup trop grosses. […] non seulement de trop grandes dimensions constituent un obstacle à la bonne gestion, mais elles favorisent le relâchement des disciplines dans les départements éloignés du centre, quand cet éloignement n’est pas conçu à une telle fin, et leur interconnexion à l’échelle mondiale en fait de redoutables propagateurs d’incendie".

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6 commentaires

  1. LE fait d’avoir renoncer à la fabrication de leur monnaie au profit des banques privées(FED…)les états ont livrés leur peuple à l’usure de la finance apatride.Nous assistons à la ruine de ceux qui produisent les richesses au profit d’une poignée de rapaces qui mettent en place le gouvernement mondial. L’usure du Moyen Age est devenue MONDIALE.

  2. Toute fuite en avant a une fin.
    Et cette fin est toujours catastrophique!
    Dans le cas présent, c’est tellement gros, que cela ne c’est jamais vu!
    Nous arrivons à la fin de système et une restructuration de la dette n’aura aucun sens.
    Peut-on accepter de payer pendant des siècles la dette d’aujourd’hui?
    Nous ne pouvons même plus payer les intérêts, comment payer le capital emprunté?
    Humainement parlant, il n’y a aucune solution.
    D’autant plus qu’on ne peut penser que tout cela est le fruit du hasard ou de l’incompétence !
    Mais combien accepte de penser que mondialisme rime avec satanisme ?
    Aller tiens, un petit lien pour se donner le moral:
    http://graphicsweb.wsj.com/documents/Failed-US-Banks.html
    Jouez avec les différents curseurs, c’est très parlant.

  3. Ne nous trompons pas de cible !
    Le processus de l’Europe veut que les états concernés soient forcés d’adhérer sinon à être exclus d’accords économiques importants quant aux avantages tout en en subissant tout de même les contraintes.
    Or, le calibre de toute cette économie européenne est à l’aûne des grands pays comme les prix des supermarchés sont à celle du salaire moyen et non des plus pauvres.
    Il reste donc aux petits pays, surtout concernant l’Irlande catholique qui a été en butte durant des années aux attaques criminelles des anglais ce qui a ruiné son économie, à se protéger en constituant des “champions” et pour cela, faire forcément ce que tout le monde fait.
    La taille du pays étant réduite, le rapport financier est plus important mais le résultat technique identique à celui d’autres établissements [La Deutsche Bank par exemple a été nationalisée à 31 % afin d’éviter la faillite. Le sait-on ?]
    Cependant pas d’escroquerie chez les Irlandais, tout le monde le signale, mais le retour d’une valorisation qui était forte et qui désormais se replie.
    Les banques quant à elles sont le bras armé, le sait-on ?, des gouvernements. Elles portent les investissements des autres.
    Mais qui sont les prêteurs et donc les réels spéculateurs ? : Les anglais et les allemands principalement.
    En “aidant” (sans qu’il soit besoin dans l’immédiat) l’Irlande…. ils s’aident eux mêmes !!
    Toute surfacturation due à une éventuelle mauvaise note des marchés, leur reviendrait en effet obligatoirement in fine.
    L’irlande pour sa part disposera de toute son argumentation fiscale bien nécessaire et par exemple de son taux de 12,5 % qui notons le est bien INFERIEUR aux avantages liés à l’intégration fiscale exercés par exemple en France où l’on voit nos très grandes entreprises payer moins de 7 % l’an.
    Evitons de nous tromper de cible.

  4. l’augmentation du crédit et donc de la masse monétaire en circulation a profité aussi à la plupart des irlandais. Maintenant, il faut rembourser…

  5. beaucoup d’irlandais ont spéculé sur l’immobilier et ont des prêts à rembourser. Avec ce plan d’austérité, pourront-ils rembourser leur prêts immobilier? Les banques qui ont octroyé ces crédits immobiliers vont de toute façon faire face à de nouvelles difficultés.

  6. Peux t’on simplement rappeler que les irlandais ont toujours été les plus réticents à jouer le jeu de l’Europe? Qu’il a fallu les faire revoter plusieurs fois afin d’arriver “au bon vote”. On a acheté leurs votes. Il n’est donc pas totalement illogique que ce qui a été acheté par l’argent se résolve par de l’argent.
    S’ils avaient gardé leur monnaie domestique, ils auraient été obligés a plus de rigueur et ils n’en seraient pas là.
    Ce raisonnement vaut pour tous les pays à devises dites faibles (Italie, Portugal, Grèce et … France)

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