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Culture de mort : Avortement

Avortement

Avertissement : le texte ci-dessous est dur, ne vous sentez pas obligé de le lire.

Respect1 Il n’y a pas plus de raison de parler de l’avortement aujourd’hui qu’un autre jour. C’est simplement un jour de plus, en France, où, pour trois enfants nés, un aura été avorté. Mais je viens de tomber sur ce récit, cité par l’abbé Neuhaus :

"Dans notre ville, les ordures sont ramassées tôt le matin. Parfois le bruit des poubelles et les freins des camions nous réveillent prématurément. On leur en veut, on maugrée dans son oreiller, et on se rendort. Le matin du 6 août 1975, les habitants de la 73e rue près de Woodside Avenue font ainsi. Quand ils se lèvent enfin, s’habillent, petit-déjeunent et partent au travail, il ont oublié, s’ils l’avaient même remarqué, le passage du camion de poubelles tôt le matin. Le fait a glissé dans l’oubli, comme un rêve. Ils ferment leurs portes et descendent sur le trottoir. C’est le milieu de l’été. Vous humez l’air, vous vous faites votre avis sur la chaleur et l’humidité. Vous marchez jusqu’à l’arrêt de bus. D’autres, vos voisins, y attendent déjà. Tout est si familier. Tout à coup vous marchez sur quelque chose de mou. Vous le sentez avec votre pied. Même à travers la chaussure, vous sentez que c’est quelque chose d’inhabituel, quelque chose qui cède de manière particulière sous la pression. Quelque chose d’inconnu sur le sol. L’instinct vous fait retirer le pied d’un petit mouvement gêné. Vous baissez les yeux et vous voyez… un tout petit corps nu, les bras et les jambes pendants, la tête en arrière, la bouche béante, le visage grave. Vous vous dites, c’est un oiseau, tombé de son nid. Mais il n’y a pas de nid sur la 73e rue, pas d’oiseau aussi grand. C’est du caoutchouc, alors. C’est une poupée, une… blague. Oui, c’est ça, une blague. Et vous vous penchez pour regarder. Parce qu’il le faut. Et ce n’est pas une blague. Cette matière grise et molle ne peut être qu’une chose. C’est un bébé, et un bébé mort. Vous vous couvrez la bouche, les yeux. Vous êtes figé. L’horreur a trouvé une faille et a percé, et vous ne serez plus jamais le même. Des années plus tard, vous passerez du trottoir à du gazon, et vous sursauterez à sa mollesse, et repenserez à ce sur quoi vous venez de marcher. Maintenant vous regardez autour de vous; un autre homme l’a vu aussi. "Mon Dieu", souffle-t-il… Quelqu’un crie "il y en a un autre ici !" et "un autre !" et "un autre !"… Plus tard, au poste de police, l’enquête est rapide et concluante. C’est le directeur de l’hôpital qui parle. "Les foetus ont été mélangés par accident avec les détritus de l’hôpital… ils ont été ramassés à environ 8h15 par le camion-poubelle. Pour une raison ou une autre, le sac plastique de laboratoire, étiqueté "produit dangereux", est tombé du camion et s’est déversé. Non, on ne sait pas comment les foetus se sont retrouvés dans le sac plastique orange étiqueté "produit dangereux." C’est un accident exceptionnel." Le directeur de l’hôpital veut que vous sachiez que ça n’arrive pas tous les jours. Une fois dans une vie, dit-il. Mais vous l’avez vu, et que valent pour vous ses mots, maintenant ? Il se fait affable, familier, vous dit que, par accident, les foetus ont été mélangés avec les autres déchets. (Oui, il dit autres, il dit déchets.) Il dit qu’il a passé toute la journée à essayer de trouver comment ça a pu arriver. Il veut que vous le sachiez. C’est important, pour lui. Il continue : les foetus avortés de moins de 500 grammes sont incinérés. Ceux qui pèsent plus de 500 grammes sont enterrés au cimetière municipal. Il vous dit cela. Comme ça, vous voyez. Tout se passe dans l’ordre. Tout est raisonnable. Le monde n’est pas devenu fou. C’est toujours une société civilisée… Mais, juste pour cette fois, vous savez que ce n’est pas vrai. Vous avez vu, et vous savez."

HV

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