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France : Politique en France

Analyses sur la dérive à gauche de la politique française

Ce week-end apporte une série d’analyses intéressantes, et concordantes, sur le mal dont souffre le discours politique français.

A l’occasion de la recension d’un livre sur la myopie des intellectuels français dans l’affaire Battisti, Jean Sévillia esquisse dans le Figaro Magazine un historique du "tropisme à gauche de la vie politique française". 

En vertu du «sinistrisme immanent» naguère analysé par Albert Thibaudet, ce mécanisme est typique du tropisme à gauche de la vie politique française. Le phénomène connaît cependant des variables, qui tiennent à l’idéologie dominante du moment. La fin des années 40 et les années 50, on l’a dit plus haut, sont sous influence communiste. C’est l’époque où Aragon chante les louanges de Staline et où Emmanuel Mounier affirme que «l’anticommunisme est la force de cristallisation nécessaire et suffisante d’une reprise du fascisme». Pendant les années 60, l’heure est à l’anticolonialisme. «Abattre un Européen, écrit Jean-Paul Sartre, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé.» Viennent Mai 68 et ses suites immédiates, où l’on entend ou lit un nombre incalculable de sottises. […]

Mais au début des années 80, les désillusions sont cruelles : le socialisme ayant partout apporté dictature ou pauvreté, les intellectuels de gauche se replient vers une sorte de protestation morale qui érige les droits de l’homme en critère absolu de jugement politique. C’est le temps de l’antiracisme triomphant, où il convient de s’afficher dans les cocktails en ayant épinglé sur son vêtement la petite main jaune des amis de Harlem Désir. «Tout ce qui est terroir, bourrées, binious, bref franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux», clament Pierre Bergé, Georges-Marc Benamou et Bernard-Henri Lévy, dans le premier numéro de Globe, en 1985. […] C’est également à cette époque que Robert Badinter dénonce la «lepénisation des esprits», expression qui permet de diaboliser n’importe qui.

[…] Le multiculturalisme et le différentialisme post-soixante-huitards ont aussi conduit certains à nier qu’il pût exister un danger islamiste.

Mais le pouvoir de la gauche est renforcé par le tropisme centriste de la "droite". Gérard Gachet le constate encore une fois dans Valeurs actuelles, à propos des récentes évolutions de Nicolas Sarkozy : "À quoi pense un homme de droite ? À se recentrer"

Ivan Rioufol, enfin, s’interroge dans le Figaro sur le "mal français" : "c’est le conformisme des élites qui est une des racines du mal français. Et l’UMP n’est pas épargnée par ce besoin d’imiter la gauche."

Rioufol voit cependant poindre un "nouveau conservatisme" :

Ce nouveau conservatisme est clairement apparu en France à l’occasion du référendum sur la Constitution (Bloc-notes du 20 mai 2005). Partagé par la droite et la gauche, il s’attache à des valeurs longtemps méprisées comme la nation et le patriotisme, mais aussi le civisme, la culture, l’autorité, le mérite, la responsabilité individuelle, la famille, etc. Ce mouvement de fond, plus réactif que réactionnaire, ne peut être méprisé des politiques.

HV

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2 commentaires

  1. Courage, notamment grace a l’internet nous pouvons finir par nous imposer!

  2. Courage, notamment grace a l’internet nous pouvons finir par nous imposer!

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