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France : Politique en France

Supprimer les partis politiques : et après ?

Dans son nouveau blog, Daoudal critique l’initiative des journalistes de La Nef, qui reprennent l’appel de la philosophe Simone Weil d’appeler à la suppression des partis politiques :

"Le débat sur l’existence des partis politiques est légitime, mais il est très théorique, dans la mesure où notre démocratie, où toute démocratie actuelle, ne vit qu’à travers les partis politiques. Selon les signataires de l’appel, le parti politique empêche la réflexion souverainement libre de la personne, ne peut procéder que par l’intimidation, est donc intrinsèquement mensonge. Et quiconque veut jouer un rôle politique doit passer sous les fourches caudines des partis, se plier aux idées ou programmes qu’ils défendent.

Cette vision est curieuse. Elle implique qu’on ne pourrait pas librement adhérer à un parti, à ses idées, à ses objectifs, et que tout membre d’un parti politique serait embrigadé à son corps défendant, passant sous des fourches caudines pour être élu… sur un programme qui n’est pas vraiment le sien.

Cela ne correspond évidemment pas à la réalité. On ne peut pas adhérer à un parti, militer dans un parti, en ayant conscience d’être soumis à une intimidation. […] Et il est pour le moins étrange de penser que tous les membres des partis politiques ont abdiqué leur liberté et se sont mis au service du mensonge.

Le débat est tellement théorique que les signataires de l’appel oublient de dire comment on peut supprimer les partis politiques. Or les partis politiques ne sont rien d’autre que des associations à but politique. Pour les supprimer, il n’y a pas d’autre solution que d’interdire les associations à but politique. Ce qui est le propre d’un régime totalitaire."

Dans Evangelium Vitae (§87), Jean-Paul II invitait les chrétiens à s’engager en politique pour y défendre la vie :

"En vertu de la participation à la mission royale du Christ, le soutien et la promotion de la vie humaine doivent se faire par le service de la charité, qui se traduit […] dans l’engagement politique. Il s’agit là d’une exigence particulièrement pressante à l’heure actuelle, où la «culture de la mort» s’oppose si fortement à la «culture de la vie», et semble souvent l’emporter."

L’engagement dans un parti politique est un engagement politique. Non négligeable.

Michel Janva

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4 commentaires

  1. Il est évident que la réponse à la reprise de l’appel de Simone Weil est biaisée. Les “militants” d’un parti peuvent l’être volontairement et adhérer à la “ligne”. Mais les léecteurs qui auraient de idées précises et différentes ne peuvent les exprimer en se présentant aux suffrages en raison du barrage de l’argent et des institutions.
    A ce titre et parce que le mandat n’est pas impératif ils sont trahis à chaque fois.
    Par ailleurs les “militants” sont sommés de suivre ou de partir. Ne dites pas qu’il y a “démocratie” et “liberté de parole” au sein de quelquez parti que ce soit.
    En effet il faudrait interdire les partis politiques

  2. Il semble que M. Daoudal ait une expérience toute théorique, ou idéalisée, de la vie de parti. Demandez à M. Vanneste ce qu’il en pense : intimidation, fourches caudines…
    L’argumentation de Simone Weil n’est pas de savoir si les partis produisent quelque chose de bon, mais comme ils sont en leur essence absolument mauvais, il faut les supprimer. Il ne lui appartient pas, philosophe, de proposer une solution pratique immédiate, pour autant si les signataires de l’appel de la NEF n’en proposent pas, elle donne quelques pistes plus qu’intéressantes.
    Restant sauf le commentaire de M. Janva, la DSE ne prône pas l’engagement dans un PARTI politique, ni ne s’engage à soutenir cette forme de l’activité politique. Il y a largement latitude pour trouver autre chose.
    La politique ne s’est pas vécue uniquement et tout le temps à travers les partis, invention des jacobins révolutionnaires.
    Le PS n’est pas un parti démocratique, il ne suffit pas de voter pour être démocratique. Un député PS n’a généralement pas la liberté de son vote à l’assemblée, c’est grave, et bien plus totalitaire que démocratique.
    La suppression des partis politiques ne passe cerainement pas par l’interdiction de toute association à but politique bien au contraire. M. Daoudal déforme la pensée de Simone Weil, j’espère plus par ignorance que par malhonnêteté. Mais supprimer leur financement public et n’accepter comme source de financement que les cotisations de leur membres, tarifées. Supprimer le scrutin par liste. N’accepter aucune candidature d’un parti, ce qui n’empêche pas les associations à but politique, devenues véritables think tank, d’apporter leur soutient “intellectuel” aux candidats.

  3. un homme de parti, n’est qu’une partie d’homme.

  4. Dans l’attente d’un débat plus approfondi sur le sujet, les commentaires sont fermés. Que les lecteurs ne s’impatientent point, nous aurons l’occasion de revenir plus longuement sur ce sujet passionnant.

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