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Culture de mort : Avortement

Suisse : tout est bon pour faire avancer la cause de la suppression de l’avortement

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, est interrogé par le site suisse Les Observateurs, à propos des mouvements que connaît l'Europe sur le front de l'avortement : réforme en Espagne, révision de la loi en France et initiative populaire en Suisse pour cesser le remboursement public de l'avortement :

"La voix de l'Eglise, quand elle se fait entendre, a un certain impact."

Mgr Aillet critique à demi-mot la déclaration frileuse de l'épiscopat suisse sur la future votation.

[…] On sent qu'il y a un réveil des consciences, qui est suscité par ce parti pris idéologique d'un gouvernement qui veut vraiment en découdre avec les valeurs traditionnelles de notre société."

L'évêque de Bayonne dénonce :

"L'anesthésie des consciences, favorisée par les lois en présence, lesquelles finissent par banaliser le fait que des enfants sont quand même massacrés dans le sein de leur mère. Donc je pense que tout est bon, stratégiquement, pour faire avancer la cause de la suppression de l'avortement."

Y compris cette votation suisse qui demande à ce que l'avortement ne fasse plus l'objet de remboursement.

Mgr Vitus Huonder, évêque de Coire, qui déclare qu'il votera en faveur de l'initiative, estime aussi :

"En tenant compte de tout le contexte de la déclaration, le fidèle peut comprendre dans quelle direction il faut aller parce que le texte parle du but prioritaire de la protection de la vie. Il dit aussi que l’avortement est un péché grave. Pourtant, je regrette le manque d’une prise de position univoque en faveur de l'initiative."

Et le site demande :

"L'association Choisir la vie a répondu à la CES dans une lettre ouverte arguant d'une encyclique du pape Jean-Paul II selon laquelle il relèverait d'une « obligation grave » pour le catholique « d'apporter son vote à une proposition destinée à limiter les préjudices d'une loi [permettant l'avortement] et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique ». Selon vous, comment juger de la position de la CES devant une semblable interprétation ?

Il faut absolument suivre le raisonnement de l'encyclique, qui ne fait que reprendre et confirmer l’enseignement catholique constant. C'est l'aune à laquelle il convient de mesurer – pour l'interpréter, voire l'augmenter et la compléter – la déclaration de la CES."

De même son auxiliaire, Mgr Eleganti, déclare :

"Si on regarde l'initiative de plus près, il s'agit plus d'une opposition contre la normalité institutionnalisée de l'avortement que d'une question d'argent. De même, l'initiative ne fait pas de l'avortement une affaire privée, mais parle bien de son financement.

Je vois en elle une nouvelle expression d'une volonté politique contre la pratique établie de l'avortement, réglementée par la solution du délai qui, pour moi et pour beaucoup d'autres, n'est pas une solution acceptable pour répondre au problème des grossesses non désirées.

Le co-financement de l'avortement est imposé implicitement à tous les citoyens par le système de solidarité , même à ceux qui y sont opposés en leur âme et conscience pour des raisons éthiques.

Ainsi, on est ici face à un dilemme. Et des situations semblables se posent également dans beaucoup d'autres domaines de la politique. Selon moi il s'agit de trouver des mesures dans chacun des cas pour que l'objection de conscience puisse être respectée.

Bien sûr, en payant nos primes aux caisses maladie, nous ne sommes pas directement co-responsables pour les cas individuels d'avortement. Nous soutenons en premier lieu avec nos participations un système de solidarité, souhaitable et qui a fait ses preuves. Mais, ce que fait exactement cet organisme de l'argent nous concerne. C'est pour cette raison que je soutiens cette initiative, parce qu'elle remet le sujet à l'agenda politique. […]"

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