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Culture de mort : Avortement

Suis-je un adversaire si acharné de l’avortement… ?

Ce texte nous est proposé par une lectrice, en ce jour où plus de 160 veillées de prière pour la vie sont organisées en France. NDMJ

Je partage la tristesse et l’indignation de tous ceux qui assistent avec effarement à la « célébration » des 40 ans de la Loi Veil… Mais je saisis l’occasion de réagir à un extrait du post de l’Abbé Villemot :

« Le projet [de loi] affirme encore (…) « la nécessité de garantir l’accès des femmes à une information de qualité, à une contraception adaptée, et à l’avortement sûr et légal ». Pendant longtemps, la contraception a été présentée comme seule alternative à l’IVG. Cette fois, le texte pose directement l’un et l’autre comme des options de même valeur. Contraception et méthodes abortives seront présentées aux femmes (mineures incluses) comme deux solutions équivalentes. C’est à peine s’il est encore permis de chercher des moyens pour faire baisser le nombre d’IVG. Il s’agit là d’une grave désinformation qui dénie les conséquences physiques et psychiques que peut avoir une IVG. Loin d’être formée, la conscience des jeunes sera faussée. Le choix tant vanté de la femme s’en trouve vicié à la base. »

Même si je partage la nocivité profonde de ce nouveau projet de loi et les mensonges qu’il véhicule, je voulais réagir à un « détail » : pourquoi s'offusquer de mettre dans la même phrase ou sur le même plan avortement et contraception ? Ne devrait-on pas se réjouir de voir enfin la vérité apparaître clairement ? Oui avortement et contraception sont liés, oui ils sont comme les fruits d'un même arbre (St Jean-Paul II), et malgré tout l’inconfort de cette affirmation, on ne peut combattre l'un sans s’attaquer à l'autre…

Dans le combat contre le Mal, il y a plusieurs lignes de front. On peut dénoncer publiquement,  manifester, interpeller… C'est absolument nécessaire pour éviter l'anesthésie générale de toute la société. On peut se former pour écouter, accueillir, aider et soutenir les personnes touchées par la tragédie de l’avortement. C'est absolument nécessaire pour éviter le désespoir suicidaire. On peut prier pour que ça s'arrête et que les lois reviennent au respect véritable de la Personne humaine. C'est absolument nécessaire pour que les dirigeants écoutent enfin leur conscience.

Mais il me semble que dans le combat pour la Vie, la ligne se trouve d'abord dans mon propre cœur. Dieu étant la Vie, il ne faut pas s’étonner que Satan haïsse autant la Vie (et donc la sexualité…) et cherche à nous entraîner dans sa folie. Et pas besoin d’être grand clerc pour voir combien cet affrontement dans mon coeur est parfois violent, âpre, difficile, crucifiant. Tout en menant les autres batailles, ne dois-je pas d’abord me demander où j’en suis concrètement dans mon combat intérieur pour aimer, défendre, accueillir la Vie coûte que coûte?

Si je suis marié(e), ou fiancé(e), ai-je pris le temps de m'intéresser à ce qu’enseigne notre Mère l'Eglise sur ce qui touche à ma vocation propre: ses enseignements sur le mariage, la sexualité, la spiritualité conjugale? Ai-je concrètement décidé de lire (et relire!) les encycliques qui touchent à ces sujets comme Humanae Vitae, Familiaris Consortio, Evangelium Vitae…? Si je suis fiancé(e) ai-je décidé de ne pas retarder sans raison grave la venue de notre premier enfant ?

En tant qu’époux(se), ai-je le souci de vivre une sexualité de plus en plus humaine, de plus en plus à la hauteur de ma dignité d’enfant de Dieu, à en respecter TOUTES les dimensions (unitive, procréative) ?

Si notre couple est en âge de procréer, ai-je compris la grandeur de la mission que Dieu me confie, faisant de moi un coopérateur incontournable dans Son œuvre de création d’une nouvelle personne humaine ? Ai-je pris conscience de mon regard porté sur l’enfant qui pourrait naître de nos unions conjugales ? Si ce regard est brouillé par la peur, la panique, la fermeture, le découragement, le matérialisme, l’égoisme, l’hédonisme etc… ai-je demandé au Seigneur avec persévérance de pacifier et unifier ce regard, de le rendre pur, accueillant, disponible et de m’aider à le concilier avec la prudence et la responsabilité? Suis-je prêt à témoigner en toute occasion de cette ouverture à la Vie, même si notre famille ne devait plus s’agrandir finalement ? Suis-je attentif au vocabulaire employé pour traiter de ces questions, les entourant de respect et montrant toute la considération qui entoure la vocation à la paternité ? Ai-je pris la peine de me former avec sérieux et gratitude pour comprendre le fonctionnement de mon corps et celui de mon conjoint, pour en respecter les lois qui y sont inscrites par le Seigneur ? Ai-je demandé à Dieu l’aide nécessaire pour en tenir compte dans ma vie concrète et ainsi parvenir à un don de moi-même plus vrai et plus humain, respectueux de l’enfant ? Ai-je compris à quel point le plus  beau cadeau que je puisse faire à mon enfant (né ou à naître) est de faire grandir notre amour conjugal, et de ne pas laisser la culture de mort l’assombrir ? Ai-je pris la peine de comprendre les modes d'action des contraceptifs hormonaux et dispositifs intra-utérins, et pris conscience de leur action potentiellement ou clairement abortive? Ai-je considéré leurs effets sur moi-même, mon conjoint (devenant objet de plaisir…), l’enfant peut-être conçu ? Si j’ai utilisé (ou si j’utilise encore…) ces moyens de contraception, ai-je pris la décision de vivre autrement, et me suis-je jeté avec confiance dans les bras de mon Père pour réclamer sa miséricorde et l’aide dont j’ai besoin pour me convertir ? Ai-je effectué une relecture sincère de ma vie passée pour y faire jaillir la lumière de la Vérité et constater toutes les fois où j’ai vécu en complice de cette culture de mort ?

Ai-je considéré ma propre responsabilité dans la croissance de mon conjoint, dans son « éducation », sa sanctification par mon exemple, par mes encouragements, par mon inlassable bienveillance pour le voir grandir dans ce même respect inconditionnel de la Vie, par mon souci de me former moi-même et de lui en faire partager les fruits ? Ai-je cherché avec bienveillance à encourager son implication dans la compréhension, l’accueil et le respect de tout ce qui entoure notre fécondité et notre chasteté conjugales ? Ai-je recherché l’appui de guides spirituels avisés ?

Ai-je éprouvé de la gratitude pour tous ces dépouillements, ces souffrances, ces renoncements, ces sacrifices qui sont autant d’occasions qui me sont données pour embrasser la Croix, ressembler toujours plus au Christ, et participer ainsi au Salut du monde ? Les ai-je offerts pour tous les enfants et personnes victimes de l’avortement ? Pour tous ceux qui ont tant de mal à comprendre et vivre la chasteté ? Ai-je compris que tous ces pas franchis, toutes ces conquêtes le sont par la Grâce de Dieu, et pour mon bonheur dès ici-bas ?

Si j’ai des enfants, ai-je pris la peine de discuter avec mon conjoint de leur éducation sexuelle et affective, prenant très au sérieux cette partie de notre vocation ? Sommes-nous suffisamment clairs dans les informations que nous leur donnons ? Sommes-nous convaincus que leur combat pour la chasteté est possible et vaut la peine ? En donnons-nous un exemple solide et joyeux au sein de notre couple ?

Si j’ai la douleur d’être confronté(e) à la stérilité physique, ai-je cherché à en comprendre les causes sans violer le sanctuaire que représente notre intimité conjugale et nos unions charnelles ? Ai-je pris conscience du lien entre certaines pratiques de PMA et l’avortement (avec la grande mortalité des embryons), de l’indignité avec laquelle sont traités les enfants ainsi « créés » ? Me suis-je appuyé sur l’enseignement de l’Eglise et sur des pasteurs avisés pour comprendre ma vocation à une autre maternité/paternité ?

Si je suis prêtre, ai-je le souci de la croissance de mes « enfants » sur tous ces points ? Ai-je pris au sérieux ma propre formation sur les sujets touchant à la sexualité et à la procréation, à la chasteté ? Suis-je prêt à témoigner, exhorter, soutenir en toute occasion les personnes concernées, par un discours joyeux, positif mais sans équivoque ? Ai-je le souci d’offrir une formation solide et claire aux personnes qui me demandent le mariage ? Ai-je le souci de connaître mes brebis en vérité, notamment les époux qui me sont confiés, pour être en mesure de les aider à vivre pleinement leur vocation, mais aussi pour discerner les responsabilités que je puis leur confier ?

La liste est longue… Si je réponds oui à toutes ces questions, préparez mon auréole ! Sinon, je dois admettre que je peux encore progresser dans le combat pour défendre la Vie et dire que je suis un adversaire acharné de l’avortement…

En ce début d’Avent, l’occasion nous est offerte d’implorer l’aide de Dieu, qu’Il change notre regard sur tout enfant, né ou à naître…en contemplant son Fils tout minuscule, fragile et pauvre dans la Crèche, mais si beau, si parfait, que notre cœur bondit de Joie en le voyant !

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