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Cathophobie

Sous quel régime vivons-nous ?

Sous quel régime vivons-nous ?

Entretien de Mathieu, collaborateur de l’émission diffusée à midi sur Radio Courtoisie, avec le Père Michel Viot, patron de ce libre journal Lumière de l’Espérance, sur son dernier livre : La France a besoin d’un Roi :

Père avant que je vous pose un certain nombre de questions sur ce dernier ouvrage, dont nous avions déjà parlé, mais qui me semble maintenant revêtir une actualité plus brûlante, vous avez souhaité faire une déclaration préalable. Pourquoi ?

Je suis avant toutes choses un prêtre catholique je veux très brièvement parler de ce qui s’est passé ce samedi 29 mai dernier lors de la procession organisée par le diocèse de Paris et la paroisse Notre Dame des Otages. Dans le cadre de la commémoration du 150 ème anniversaire de la Commune de Paris, il s’agissait de faire mémoire des prêtres, dont l’Archevêque de Paris, des gendarmes , gardes républicains, et autres représentants des pouvoirs légalement constitués, assassinés en cette fin mai 1871, dans des conditions abominables.

Comme l’a précisé Monseigneur Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, nous ne manifestions nullement, nous participions à une procession suivant le chemin de souffrance qui fut celui des otages de 1871. Une sorte de véritable chemin de croix, tel que le vécut notre Seigneur Jésus Christ. Je cite les paroles de notre évêque « Nous étions dans une démarche de prière et de commémoration, sans aucune forme d’expression ou de revendication politique…nous ne fêtions pas la victoire d’un camps sur un autre! ». Grâces soient rendues à Monseigneur Jachiet qui a porté la croix en tête de la procession sous les sarcasmes, les quolibets, les assauts de quelques excités, passant tout près de lui, et j’ai pu tout voir, me trouvant à un mètre derrière, et je n’oublie pas le Père Mayor au milieu de nous, allant et venant des coins les plus exposés à d’autres qui le devenaient, assumant sa responsabilité d’organisateur, dans la logique de sa fonction de curé du lieu où s’était produit le massacre. Nous n’étions protégés que par deux policiers qui n’ont pas ménagé leur peine et dont je veux saluer le courage.

Qu’on ne se méprenne donc pas sur mon propos. Je pardonne à tous ceux qui nous ont fait du mal ou qui ont voulu nous en faire, comme nous l’a demandé notre Archevêque. J’étends ce pardon aux autorités politiques qui ont laissé faire, comme à tous les média qui ont masqué ou faussé l’événement. Mais je demande justice, ce qui implique la recherche de la vérité sur le pourquoi de ces tristes événements, et j’attire très respectueusement l’attention des autorités de l’Eglise catholique sur ce que je vais être obligé de dire concernant le journal La Croix, suite aux nombreuses réactions dont j’ai eu connaissance.

Pour ce qui concerne la justice, notre Archevêque a porté plainte, très exactement comme il le fallait. Il a défendu ainsi son troupeau, qu’il en soit remercié.

Mais je me dois de réitérer , comme je l’ai fait sur Cnews, dans l’émission de Monsieur Morandini, mes très vifs reproches à Monsieur le Préfet de Police de Paris. Il ne pouvait pas ignorer en effet la présence des disciples des Communards de 1871, qui venaient de manifester de la place de la République , au mur des fédérés au cimetière du Père Lachaise, et qui nous attendaient , emplissant les terrasses des cafés, du départ de la procession, devant le square de la Roquette, jusqu’à la rue de Ménilmontant. Il sait aussi que cet itinéraire comporte des cafés ou autres locaux qui servent de lieux de rassemblement à ces groupes très violents, que ses services connaissent fort bien. Aussi, savait-il obligatoirement qu’ils avaient constitué un « comité d’accueil . » pour notre procession. Des trois petits cars de police stationnés devant le square de la Roquette, personne n’est jamais sorti. Deux policiers je le rappelle nous ont accompagnés, et quand des renforts ont été demandés pour disperser la barricade humaine qui nous empêchait de rejoindre la rue de Ménilmontant pour poursuivre notre procession après notre halte à Notre Dame de la Croix, c’est une dizaine de policiers motorisés qui est arrivée. Une centaine de nouveaux communards a pu ainsi parvenir à ses fins, empêcher la procession d’arriver à son but.

Monsieur le Préfet de Police avait pourtant donné son autorisation. Je ne ferai pas injure à son intelligence en disant qu’il fut pris au dépourvu. Je crains qu’il ait misé à tort sur la peur des chrétiens qu’il espérait voir rebrousser chemin, ce que certains ont fait. Mais je crains surtout qu’il ait plus suivi son idéologie que ce que lui commandait son devoir. Il doit protection à tous les citoyens français, et pas seulement à ceux qui chantent « du passé faisons table rase. »; et les citoyens de ce pays qui placent leur confiance en Jésus-Christ, soleil de justice, ont autant droit à sa sollicitude que ceux qui aiment le soleil qui se lève et se couche au Grand Orient de France.

J’incrimine aussi Monsieur le Président de la République, qui a tristement trompé les catholiques depuis son discours des Bernardins ( 9 avril 2018), lui qui n’a pas cessé et ne cesse de prendre des mesures toutes plus nuisibles les unes que les autres contre notre Église. Or dans le discours auquel je faisais allusion, il avait dit « Nous partageons confusément le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé, et qu’il vous importe à vous comme à moi de le réparer. ». On connaît la suite… En fin de compte le Président regarde le soleil se lever dans la même direction que son Préfet de Police, même s’ils le font à des places différentes.

Mais le pire n’est pas là. Il vient du journal La Croix. Le 1er juin, Monsieur Guillaume Goubert après avoir admis la légitimité de la procession catholique écrit « Il ne faut pas déduire de cette triste péripétie une montée générale d’intolérance à l’égard du catholicisme dans la société française… », ce qui va contre toutes les statistiques de profanations contre les religions en France. Car c’est le catholicisme qui est le plus visé, bien loin avant toutes les autres religions. Et il conclut le plus sérieusement du monde « Restaurer une capacité à exprimer des désaccords d’une manière civile est une tâche prioritaire dans laquelle les chrétiens peuvent -et doivent – se situer en première ligne. ». Le moins qu’on puisse dire , c’est qu’il ne donne guère l’exemple avec son journal qui ne donne la parole qu’à un certain catholicisme ou prétendu tel !

Ainsi le 6 juin, La Croix n’hésitait pas à publier une tribune pleine de haine rampante, parce que camouflée (mal) par les formules sucrées de la fraternité forcée, texte émanant de 15 catholiques engagés, bien sûr, qui en aurait douté, s’adressant « au clergé organisateur de la « marche des martyrs de la Commune. ». Nous pensons que cet événement était une aberration spirituelle et politique. ». Certes ils poursuivent en précisant tout de même que cela « ne justifie en rien les violences que vous avez subies samedi dernier et qui nous attristent . ». Voilà pour la fraternité forcée qui sera appuyée par un fraternellement final ! Le raisonnement qui suit relève du sophisme le plus absolu. Le processus de pensée que j’ai qualifié de raisonnement, par charité, relève plutôt d’un ensemble d’amalgames aussi tordus que confus qu’il serait trop long de démonter ici. Je retiens simplement cette perle « Les otages de la Commune ont été assassinés non pas en raison de leur foi chrétienne, mais en raison de leur affiliation supposée aux ennemis de la Commune. Cela ne légitime évidemment pas leur assassinat mais le remet en perspective. » . Avec de tels modes de pensées, on peut « remettre la mise à mort de Jésus. » et les morts de la Shoah « en perspective… » , je vous laisse imaginer la suite. Et le texte de continuer à jouer sur les mises en perspectives douteuses « La diabolisation du clergé catholique entre sans doute en compte et doit être critiquée , mais entre aussi en ligne de compte le copinage structurel de ce même clergé avec la bourgeoisie capitaliste. ».

Où ces messieurs situent-ils alors le Père Henri Planchat , surnommé en son temps, l’apôtre des faubourgs, religieux de Saint Vincent de Paul, que les apôtres des classes populaires massacrèrent rue Haxo le 26 mai 1871? Je rassure les vrais catholiques, ce père sera bientôt béatifié.

Je relèverai encore un exemple qui fait mal, la référence à l’Archevêché de Paris qui en 1971 avait refusé de célébrer une messe commémorative, et cela visiblement plait à nos protestataires, d’autant plus qu’à l’époque, le nom de Monseigneur Darboy fut retiré de la liste des personnes à béatifier. Ce rappel de ce qu’on nous montre comme une période glorieuse de l’archevêché de Paris me trouble, je préfère ne pas en dire plus pour l’instant ! Tout comme le reproche d’avoir associé à la procession, le souvenir français. Les anciens combattants seraient ils des criminels contre l’humanité ? Faudrait-il proscrire leurs drapeaux de nos églises comme c’est encore le cas dans certains endroits ? Enfin on nous demande « de cesser de prendre les chrétiens en otages ! », en fait de cesser de montrer notre foi en dehors de nos églises, d’arrêter d’être l’opium du peuple, rengaine du discours marxiste qui irrigue d’ailleurs toute cette déclaration, véritable réquisitoire contre l’Eglise. Ainsi les auteurs de ce texte n’étaient que des Torquemada masqués et peureux, qui de ce fait se sont contentés de jouer les Tartuffes. Et le journal La Croix leur a ouvert ses colonnes.

Liberté de la presse me dira-t’on? Sans doute ! Mais il faut quand même se souvenir que La Croix est un journal officiellement catholique. S’il veut être autre chose, qu’il change son titre comme la Vie a eu l’honnêteté de le faire en ne s’appelant plus la Vie catholique. Il cherche un titre ? Je lui propose « Le gibet. » car il y soutient le catholicisme comme la corde soutient le pendu. Enfin, et pour aller dans le sens des 15 catholiques engagés auquel La Croix a ouvert ses colonnes, je suggère tout comme eux la cessation de prises en otages, à commencer par les paroisses catholiques et leurs paroissiens , abonnés à ce journal par une sorte d’automatisme « à placer lui aussi en perspective…..Le remettre en cause relèverait de la simple et authentique justice , à défaut d’une justice de classe!

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