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Valeurs chrétiennes : Culture

Si Muray aimait le catholicisme, c’est parce que c’est une religion charnelle

A l'occasion de la publication du journal inédit de Philippe Muray, dont le magazine Causeur publie les bonnes feuilles, Elisabeth Lévy déclare au Figarovox :

M"Tout d'abord, Muray est un écrivain qui nous éclaire sur tout ce qui constitue notre présent. Et ni l'islamisme, ni le djihadisme, ni le terrorisme ne sont nés hier. Il a beaucoup écrit après le 11 septembre. Mais bien sûr Muray n'était pas un expert pour plateau-télé et il s'intéressait beaucoup moins aux problèmes du monde musulman qu'à ce que ces problèmes disent de nous. Dans Chers Djihadistes…(Mille et Une nuits, 2002), s'adressant (par choix rhétorique) aux assassins du World Trade Center, il leur dit en substance: vous êtes des éléphants arrivant dans un magasin de porcelaine dont les propriétaires ont déjà tout saccagé. Autrement dit, l'Occident n'a pas besoin d'ennemis, il se détruit très bien tout seul en renonçant à l'héritage de la modernité. Ce renoncement est l'un des fils conducteurs de toute l'œuvre de Muray. Et je crois en effet que ce qui nous arrive aujourd'hui en dit autant, sinon plus, sur «nous» que sur «eux». Alors j'espère simplement que, pour une fois, la réalité, démentira la sombre prédiction par laquelle se conclut le livre: «Nous vaincrons. Parce que nous sommes les plus morts.» […]

J'ai découvert dans ce Journal que la question de Dieu l'avait travaillé plus que je le pensais, et dans le fond, il ne l'a jamais résolue. En réalité, ce qui attachait Philippe au catholicisme, c'était la faute, la Chute, qui ouvre précisément la possibilité de l'histoire humaine, cette Histoire avec laquelle Homo Festivus voudrait bien en finir. Et il a aussi compris avec une très grande profondeur que le fondement de la conception biblique du monde et de l'homme réside dans la séparation, à commencer par la séparation entre les sexes. Rien ne l'enrageait plus que l'irrépressible tendance à l'indifférenciation des sexes que l'on nous présente comme un progrès tout en braillant que l'on aime la différence. Bref, Muray aimait les femmes non pas en dépit de la distance infranchissable qui le séparait d'elles, mais à cause d'elle. Et s'il aimait le catholicisme, c'est parce que, contrairement au protestantisme qu'il n'avait pas en grande sympathie, c'est une religion charnelle."

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