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Religion / Religion : Le Judaïsme / Religions : L'Islam

Seul le christianisme est une religion et rien d’autre

Eric Zemmour, dans Le Figaro, évoque le dernier ouvrage de Rémi Brague Sur la religion :

519lRjG2lkL._SX305_BO1 204 203 200_"[…] Rémi Brague est agaçant. Très agaçant. Il rétablit une parole verticale du professeur qui sait, dans un monde égalitariste qui préfère l’ignorance. Il cherche l’essence des choses, et des religions en particulier, dans un monde conquis depuis belle lurette par une vulgate existentialiste qui ne veut connaître que des individus et leurs destins personnels. Il s’affirme comme chrétien dans un monde qui confond au mieux le christianisme avec les droits de l’homme. Il ne se laisse pas prendre au leurre des «trois religions du livre».

Agaçant, très agaçant, on vous le disait. Précieux, donc. Précieux quand il défend le discours de Ratisbonne de Benoît XVI, sur la religion et la raison, qui fut tant controversé… pour de mauvaises raisons. Précieux quand il nous indique, à la suite de Hegel, que seul le christianisme est une religion et rien d’autre, tandis que «le judaïsme est une religion et un peuple ; l’islam est une religion et un système juridique ; le bouddhisme, une religion et une sagesse». Précieux quand il nous apprend que Machiavel, bien avant Nietzsche, avait reproché au christianisme d’avoir «efféminé» le monde. Précieux quand il nous précise que «l’islam, qui ne reconnaît pas la Bible comme authentique, n’a pas le même Dieu que le judaïsme et le christianisme, parce qu’il ne raconte pas sur Lui les mêmes histoires». Précieux quand il distingue entre le judaïsme, où «l’Église a absorbé le peuple», et le christianisme, qui commença par trois siècles de conflit avec les autorités de l’Empire romain. Précieux quand il nous rappelle que beaucoup de lois juives furent forgées, selon Maïmonide lui-même, pour séparer les juifs des autres peuples, tandis que l’islam a conservé du christianisme un message universel.

Mais distinguons encore avec soin: on devient chrétien par un baptême, un acte de volonté personnelle tandis que dans le Coran, tout homme, depuis l’origine de l’humanité, est censé être un musulman. En revanche, ce sont ses parents qui font de leur enfant un chrétien, un juif ou un zoroastrien. Les chrétiens ont repris le récit de l’Ancien Testament dans lequel Abraham discute et marchande même au sujet du sort funeste de Sodome et Gomorrhe, tandis que dans le Coran, l’anecdote est racontée sans négociation ni marchandage. C’est que la parole divine n’a pas le même statut: dans le judaïsme, comme dans le christianisme, elle est inspirée aux prophètes, tandis que selon le Coran, elle est dictée à Mahomet. On comprend mieux que «les institutions libres ne se sont guère développées dans des régions qui n’avaient pas été influencées par des idées juives ou chrétiennes».

On comprend mieux aussi les rapports à la violence qu’entretiennent les différentes traditions. Bien sûr, chaque fois, les récits de guerres, de massacres, d’exterminations même, sont le produit d’un «contexte» historique déterminé. Ainsi Brague nous apprend-il que les exterminations décrites dans l’Ancien Testament, exécutées par les Hébreux sur leurs voisins, sont bien souvent des allégories pour compenser la grande faiblesse d’un peuple hébreu «pris en tenailles entre les deux puissants empires d’Égypte et de Mésopotamie. Les récits guerriers de la Bible sont des rêves compensatoires, non des reportages historiques». Dans le Coran, c’est au contraire le récit d’une puissance en expansion qui est exaltée. Mais si le récit peut être remis dans son contexte historique, la parole divine ne peut l’être puisqu’elle est absolue, et que le prophète est le «bel exemple» qui doit être imité par tous et pour tous les temps, ses faits et gestes étant une source de droit plus importante encore que le Coran, même lorsqu’il tue, égorge, massacre.

Rémi Brague nous démontre que nous sommes dans une impasse tragique. «Alors que nos systèmes juridiques considèrent que le fait d’être un homme serait plus profond que la division du genre humain en diverses religions», nous avons sur notre sol un système juridique «religieux» qui doit s’imposer à tous. Une Loi divine à la place de la loi des hommes, qui définit comportements et mœurs. Alors que la nation française est une création millénaire qui a forgé notre identité, nous avons des croyants d’Allah qui considèrent que «toute nation ne peut être qu’un inutile doublet de l’Oumma, dont le Coran dit qu’elle est “la meilleure des communautés” et dont le dirigeant est Dieu».

Cette vérité est intolérable à nos sociétés, qui trouvent toutes les issues possibles pour y échapper. «On dit les religions sont violentes pour ne pas distinguer l’islam, comme il y a quelques dizaines d’années, on préférait évoquer les dangers que représentaient “les idéologies” pour ne pas avoir à nommer le marxisme-léninisme.» On dit: tout cela sera réglé par une stricte laïcité. On dit: il faut se débarrasser de toutes les religions. On dit: tout cela sera noyé dans les joies hédonistes de la consommation. On dit: l’école républicaine réglera tout ça d’un coup de baguette magique. On dit tout et son contraire. Rémi Brague est l’apporteur de mauvaises nouvelles ; mais comme il le fait poliment, sans hausser la voix, on ne l’exécutera pas. On fera seulement semblant de ne pas comprendre ce qu’il nous dit."

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14 commentaires

  1. Quelle joie de lire Rémi Brague. Plutôt qu’agaçant je dirais profondément réconfortant. Car il nous remet bien d’équerre, explicitement, alors que nous sommes contaminés (comment ne pas l’être) par un brouillard relativiste et sentimentaliste. Et quand on est bien d’équerre, on n’a plus peur de regarder le ciel. Sursum corda à tous!

  2. Le boudhisme n’est pas une religion mais une philosophie dont le point de depart est la naissance à partir de laquelle on a cherché à expliquer les inegalités apparemment injustes par la “recompense” des vies precedentes.

  3. Dieu se fit connaître à ce qu’on a appelé de ce fait le peuple élu. C’était il y a longtemps, quand le sémite Abraham par exemple eut deux fils, l’un Isaac qui donna la lignée juive et l’autre Ismaël qui donna par la suite les musulmans. Les tables de loi de Moïse donnaient une première ébauche du plan de Dieu sur l’homme. Malheureusement par la suite, le message fut dévoyé, particulièrement au contact des babyloniens. Il faut attendre l’arrivée de ce Christ annoncé dans l’Ancien Testament, pour que Dieu soit mieux connu et que son message soit corrigé. Mais certains juifs s’attendaient à un chef conquérant, pas à Jésus. Ils ne l’acceptèrent donc pas. Car ils tenaient à ce que s’accomplisse ce qui est dans leur Torah et leur Talmud.
    Lévitique 25 : « 44C’est parmi les nations qui vous entourent que tu prendras le serviteur et la servante qui t’appartiendront, c’est d’elle que vous achèterez le serviteur et la servante. 45Vous pourrez aussi en acheter parmi les enfants des immigrés en séjour chez toi, ainsi que parmi les familles auxquelles ils donneront naissance dans votre pays, et ils seront votre propriété. 46Vous les laisserez en héritage à vos enfants après vous comme une propriété, vous les garderez comme esclave pour toujours. Mais en ce qui concerne vos frères, les Israélites, aucun de vous ne dominera avec dureté son frère…Quand tous les ennemis auront disparu, dans les guerres ou par métissage, alors le Mashiah arrivera. »
    Encore aujourd’hui, des juifs sont persuadés que quand ils maîtriseront toutes les richesses du monde leur Mashia arrivera. D’où l’endettement de tous les autres peuples actuellement.
    Le message du Christ est bien entendu opposé à cette idée :
    Galates 3:27 : « Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. 29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. »
    On peut comprendre pourquoi les rois chrétiens ne pouvaient accepter les juifs dans leur pays. Que disait par exemple Maïmonide, le plus grand philosophe juif de l’histoire : “que la nature des noirs et des nomades du nord et du sud, était semblable à celle des animaux muets, et selon mon opinion, ils n’atteignent pas au rang d’êtres humains.” (livre III, chapitre 51)
    Ainsi, à la mort du Christ, de nombreux juifs devinrent chrétiens. Mais rapidement le message évangélique fut dévoyé (sur 20 évangiles, que 4 furent retenus car ayant gardé une grande cohérence). Des courants divergents apparurent dont l’Islam créé par des Judeo-nazaréens. Ce qui explique le mélange que l’on retrouve dans le Coran de passages de la Torah et de l’Evangile.
    Pour résumer, on peut conclure en disant qu’il n’existe en fait qu’une seule religion : la chrétienne. Le judaïsme et l’Islam n’étant que le résultat d’incompréhensions. Car qui de nos jours peut soutenir qu’il y a des sous-hommes ou que la lapidation de la femme adultère est une sanction donnée par dieu ? Alors que chez les chrétiens, Jésus dit bien qu’il ne la jugeait pas mais qu’il lui demandait de ne plus pécher.

  4. Les juifs croient toujours que les goyim n’existent que pour être leurs serviteurs ! Peut-on appeler cela une religion ?
    Cette idée saugrenue semble vieille comme le monde. Tacite, né sous Néron, écrit déjà que la plupart des Juifs en quittant Jérusalem avaient foi en une prédiction contenue dans les anciens livres de leurs prêtres, « que l’Orient prévaudrait, et que ceux qui sortiraient de la Judée s’empareraient du monde». (Tacite, livre V, 13 des Histoires).
    Il est vrai que pour y arriver, le Talmud non censuré leur permet bien des choses :
    Talmud – Babha Kama 113a: Les incroyants ne bénéficient pas de la loi et Dieu à mis leur argent à la disposition d’Israël.
    Talmud, Abhodah Zarah 54a: L’usure peut être pratiquée sur les goyim, ou sur les apostats.
    Talmud, Zohar I, 28b: Les goyim sont les enfants du serpent de la Genèse.
    Talmud, Babha Kama 113a : Les juifs peuvent mentir et se parjurer, si c’est pour tromper ou faire condamner un goy.
    Talmud, Schabbouth Hag. 6d: Les juifs peuvent jurer faussement en utilisant des phrases à double sens, ou tout autre subterfuge.
    A la fin des temps nous dit Jean dans l’Apocalypse, un autre roi Salomon prélèvera à tous les autres peuples 666 talents d’or. On retrouve là cette idée d’asservissement chère aux juifs. Et que l’on ne pourra plus rien acheter ni vendre sans la marque, le nombre de la bête (666). Cela nous amène dans l’avenir à la suppression de la monnaie et au marquage des gens (Apocalypse 13.17).
    Comme tout a déjà été prédit, il était nécessaire que les peuples n’apprennent plus rien du christianisme. Ainsi restaient-ils dans l’ignorance de ce qui les attendait. Car il est précisé qu’il ne faudra pas accepter cette marque sous peine de douleurs intenses. ” il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’agneau.” (Apocalypse 14 : 9-11).
    La bête est donc un système anti-chrétien. Seul ceux qui auront été instruits de la parole de Dieu pourront résister à son piège. Et cela en ne restant pas dans la laïcité…..

  5. Le Judéo-Christianisme n’est pas une religion à proprement dite mais une Révélation. Dans la religion, c’est l’homme qui cherche le Créateur (Dieu), et qui s’en fait sa propre image, alors que dans la Révélation, c’est Dieu (dans l’ancienne alliance puis ultimement en Jésus-Christ) qui se révèle aux hommes.

  6. “il faut se débarrasser de toutes les religions. On dit: tout cela sera noyé dans les joies hédonistes de la consommation.”
    En Suisse, on le met en pratique. A Genève le 13 janvier dernier, s’est ouvert avec la bénédiction toute laïque du service du Commerce, d’un café-pipe. L’idée est de déguster son café en même temps qu’une gâterie.
    http://www.letribunaldunet.fr/insolite/cafe-pipe-geneve-suisse-insolite.html?utm_referrer=https%3A%2F%2Fzen.yandex.com
    L’hédonisme ne peut s’épanouir qu’avec la servilité d’une partie de la population. Inconcevable dans un état chrétien, il pourrait par contre se développer dans un où le judaïsme prédomine, avec d’un côté un peuple élu et de l’autre asservi.

  7. Sur le plan de la communication de l’essentiel des idées, Eric Zemmour est aussi génial que Remi Brague l’est dans la production des idées fondamentales éclairant notre tragique destin.
    C’est pour cela que notre époque “laïcarde” et obtuse les entend si mal.

  8. CE qu’il n’ose pas dire c’est que le catholicisme est LA SEULE VRAIE religion, qui relie au Seul Vrai Dieu, c’est d’ailleurs pour cela qu’hors de l’Église point de salut. Mais là, c’est insupportable pour les sectes talmudiste et mahométane.

  9. Je préfère me contenter d’être catholique. Les catholiques ont une chose essentielle que les autres n’ont pas. La prière qui peut être exaucée souvent par l’intercession de la Vierge Marie. L’arme absolue: le rosaire.

  10. Article intéressant… mais attention à ce passage un peu vite dit :
    “Les récits guerriers de la Bible sont des rêves compensatoires, non des reportages historiques»”.
    Mal interprétée, cette idée est une pente dangereuse. Je ne suis pas un spécialiste mais cela mériterait d’être argumentée. C’est ainsi que les évolutionnistes envisagent la Gensèse : une allégorie et hop on jette le bébé péché originel avec l’eau du bain…
    Notre société confond FORCE et VIOLENCE. Et certaines violences sont bonnes cf la légitime défense. Vaste sujet mais là je suis loin d’être convaincu et risque de donner raison à Machiavel sur le côté “efféminé” de notre belle mais forte religion.

  11. Clemsius.
    J’apprécie votre commentaire et je vous rejoins…
    C’est vrai que je ne dis pas souvent le Rosaire, mais mon attention est souvent dirigée dans la journée, vers Notre Maman du Ciel.
    Se mettre sous sa protection maternelle est une nécessité par les temps actuels… et c’est tellement simple à vivre.

  12. clemsius, bien d’accord avec vous.
    Comment font ceux qui ne croient pas…

  13. Il y a tout de même une erreur dans le recit biblique: les hebreux ne sont jamais sortis d’Egypte puisque le pays de Canaan faisait partie de l’empire egyptien, ce qu’ils ne pouvaient savoir.

  14. sexe et religion à la maison!

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