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Valeurs chrétiennes : Famille

Séparer le “mariage” civil du mariage religieux

Entretien avec l'abbé Pillet paru dans le dernier numéro de
L'Homme Nouveau
. Extrait :

"Vous avez lancé un appel à séparer le mariage religieux du mariage civil, pourquoi ?

Après l'adoption de la loi Taubira,
c'est la définition même du mariage qui est remise en question. Déjà la
concession du divorce avait ouvert une brèche dans l'engagement à la
fidélité et à l'indissolubilité. Mais à présent, c'est l'institution
même du mariage qui est touchée
, puisque le Code civil ne le définit
plus comme l'union d'un homme et d'une femme en vue de fonder une
famille. Dès lors, pourquoi l'Église devrait-elle se trouver liée par un
mariage civil dénaturé ?
On peut penser que l'État, en dénonçant
unilatéralement le « contrat social », le consensus qui liait
jusqu'alors le mariage religieux au mariage civil, a rendu caduque et
périmé ce consensus.

Quand et par qui a été établi le mariage civil ?

Ce n'est pas la Révolution, mais c'est
Louis XVI qui a établi un mariage civil, dès 1787, à la demande des
protestants
qui souhaitaient pouvoir se marier sans se convertir au
catholicisme. Ce principe du mariage civil a été repris par la
Constitution de 1791, et c'est la loi sur l'état civil de 1792 qui a
consacré la séparation entre mariage religieux et mariage civil. C'est
en 1802, pour conserver la mainmise de l'État sur l'institution, que
Bonaparte a imposé que le mariage religieux soit précédé par le mariage
civil. […]

Dans quels termes et au nom de quels
arguments pouvons-nous aujourd’hui réclamer la séparation entre mariage
civil et mariage religieux ?

Ce
sont justement ces dérives du mariage civil qui nous y autorisent.
C’est tout de même paradoxal que l’État laïc qui, depuis 1905, est censé
ne plus s’occuper des actes purement cultuels, persiste à légiférer en
matière de mariage religieux…
Et puis je pense à des couples, concubins
ou pacsés, qui seraient disposés à recevoir la bénédiction nuptiale sans
pour autant modifier leur statut civil.

Quel rôle l’Église de France devrait-elle jouer dans ce débat ?

Dans
ce débat, l’Église n’a pas été invitée, ou plutôt, invitée à s’exprimer
devant la commission parlementaire, elle n’a pas été écoutée. Mais
faut-il le cacher ? Je crois qu’un certain nombre de prêtres de terrain
comme moi ont été déçus (et que dire aussi des foules de manifestants
qui ont battu le pavé pour la défense du mariage et de la famille) par
la réaction plutôt mitigée et consensuelle de l’épiscopat
– je ne parle
pas des évêques qui se sont courageusement démarqués.

Et
je pose la question : Le moment n’est-il pas venu pour l’Église de
France, dans ce débat, de dénoncer le lien légal entre mariage religieux
et mariage civil ?
C’est évident que cela provoquerait quelques remous
dans les assemblées et quelques titres dans les journaux… et surtout une
réflexion salutaire sur le statut de l’Église en France, elle qui est
désormais la seule à défendre l’intégrité du mariage. […]"

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