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L'Eglise : L'Eglise en France

Secrétariat général de la CEF : Qui va succéder à l’abbé Thierry Magnin ?

Secrétariat général de la CEF : Qui va succéder à l’abbé Thierry Magnin ?

Etre au service, approfondir, ne pas oublier la vie intérieure… C’est par ces mots, prononcés sur KTO le 12 mai dernier, que l’abbé Thierry Magnin a dit son état d’esprit face à la mission de secrétaire général de la Conférence des Evêques de France qu’il se prépare à quitter prématurément. Qu’il nous soit permis une modeste réflexion à ce sujet.

La doctrine catholique nous dit la chair du Christ, elle nous parle de sa mission de salut, elle est donc l’âme de tout apostolat, de toute pastorale authentique. Il n’y a pas de hiatus entre le logos et l’ethos, entre la Parole et la manière d’être et d’agir du ministre du Seigneur. C’est d’ailleurs ainsi que les Evangiles nous dévoilent le Fils : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte n’est pas le bon berger mais un loup, un voleur.

Ainsi, il peut être intéressant de s’interroger sur le profil type d’un candidat au poste de secrétaire général… qui est tout sauf un haut fonctionnaire. Et pourtant, cette fonction revêt une dimension administrative qui pourra être déroutante pour le pasteur, avec ses réunions, ses commissions, ses sessions, … Ce n’est pas un poste créé pour être conçu comme un « contre-pouvoir » face au Conseil permanent des évêques ni une agence de lobbyisme, mais une mission de service de l’unité dans la foi et la charité. L’Eglise c’est « Jésus-Christ répandu et communiqué » dit un auteur spirituel. En lui tout est Un, Vérité, Amour et Vie. La meilleure manière de servir consiste à entrer dans ce chemin de kénose, d’anéantissement du moi, d’humilité, comme le Maître…

Qu’il nous soit permis de suggérer que le profil type d’un secrétaire général de la Conférence des évêques de France pourrait-être celui d’un homme qui ne veut pas l’être, qui cherche à vivre humblement, sans ambition autre que celle d’être le dernier des derniers. Il ne s’agit pas ici d’un mollasson, de quelqu’un en retrait au plan du zèle pastoral, bien au contraire !  Attention aussi à celui qui aurait un « esprit politique » au sens où nous l’entendons aujourd’hui, car la mission de l’Eglise est d’évangéliser la politique et les rapports humains sans faiblir devant l’obligation qui est faite à chaque baptisé de rendre témoignage à la vérité. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile nous dit saint Paul. En d’autres termes, cela veut dire que si je ne professe pas le kérygme, la doctrine catholique dans son intégralité et son intégrité, au plan du dogme comme en celui de la morale, le Père au jour du Jugement me renverra avec les vierges folles de l’Evangile, dans le malheur éternel. La mission est finalisée par le salut de celui qui annonce et de celui qui reçoit le message.

Le saint évêque François de Sales plaide pour la douceur et la cordialité ; sans doute le futur secrétaire général devra-t-il être d’un naturel relationnel aimable, d’avoir l’intelligence des situations, mais toujours en dehors de toute intrigue, de toute vision partisane et relativiste. Là nous touchons un point essentiel. La vérité ne naît pas d’un compromis. Pour dire davantage, elle a été crucifiée par les hommes, alors même qu’elle leur apportait la joie. Oui, l’intelligence relationnelle ne l’est plus si son regard ne scrute pas le mystère de la Croix. Pour être en relation féconde avec les autres, sans doute faut-il mettre la vertu de religion en premier, c’est-à-dire mettre Dieu au cœur de tout rapport humain. Et parfois ce n’est pas toujours facile, mais souffrir n’est-il pas bon signe pour un chrétien ? Le disciple doit-il chercher le compromis par goût d’une communion réduite à la sérénité psychologique des parties ? Non, sans hésitation.

Les évêques n’ont pas besoin d’un magouilleur, d’un coquin. La difficulté de leur tâche sous-tend qu’ils ont besoin d’être aidés par quelqu’un dont le seul objectif est de chercher à alléger leur travail par un service désintéressé. Il leur faut quelqu’un qui soit un homme d’oraison, de pénitence et de silence.

Faut-il rappeler la place centrale d’une femme dans cette mission, de La femme, celle que l’Apocalypse selon saint Jean présente comme ayant la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles ? Car l’Eglise est épouse, à l’image de la Très Sainte Vierge Marie, car le sacerdoce ne se comprend que comme un mystère d’alliance, de don, de chasteté, à l’école du Christ. Là se comprend la mission de la femme dans l’Eglise. Elle reçoit pour donner quand l’homme lui donne toute sa vie à l’image du Christ crucifié. Dans l’Eglise communion hiérarchique, l’homme est la tête et la femme est le cœur, en parfaite complémentarité.

Un dernier point, pour ceux qui souhaiteraient faire acte de candidature au poste de secrétaire général de la Conférence des évêques de France, le pape François pourrait bien recommander un processus de recrutement.

Enfin, pour ceux qui souhaiteraient aider leurs évêques en leur envoyant un petit cadeau spécial en ce temps de crise il y a aussi cela.

Pierre-Yves Roubignoux

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