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L'Eglise : Le Vatican

Saint Augustin : “Sans la loi, qu’est-ce que l’État sinon une bande de brigands ?”

Saint Augustin : “Sans la loi, qu’est-ce que l’État sinon une bande de brigands ?”

Un livre met en lumière l’intense activité législative du Pape François, avec tous les problèmes qui y sont liés, et notamment l’interprétation des lois publiées sans avoir été réellement travaillées, le Conseil pontifical pour les textes législatifs ayant été systématiquement écarté. Le droit canonique a-t-il atteint sa course finale ?

Deux aspects, en particulier, sont à souligner pour comprendre la lettre et l’esprit de cette étude approfondie. D’abord la passion de l’auteur, Geraldina Boni, pour le droit et la justice, manifestations d’une passion plus profonde pour la personne, pour l’Église et pour le Christ. Deuxièmement, sa compétence juridique au niveau international : une qualité pour laquelle elle compte parmi les « consulteurs » du Conseil pontifical pour les textes législatifs.

De plus, comme l’auteur le déclare elle-même, « ce livre est né et s’est développé pas à pas également grâce à une comparaison continue avec le professeur Giuseppe Dalla Torre : comme tous mes écrits, mais celui-ci en particulier, en attendant la délicatesse de nombreux sujets traités » (p.12). En effet, le regretté prof. Dalla Torre, professeur de l’auteur depuis 1989, a été unanimement reconnu comme un collaborateur compétent, équilibré et fidèle du Saint-Siège, c’est pourquoi son encadrement est une garantie unique quant à la nature scientifique et à la finalité de ce travail.

L’enquête de Boni sur la législation canonique récente, pour en vérifier la validité et les questions critiques, en particulier en ce qui concerne les droits fondamentaux des fidèles dans tous les domaines – de la vie sacramentelle à la vie pénale et consacrée – a été menée avec beaucoup d’enthousiasme. En même temps « avec cette fidélité au magistère et au successeur de Pierre sur la chaire romaine qui ne s’oppose pas à la liberté de la recherche scientifique et peut en effet s’y conjuguer fructueusement : en effet, le munus de la recherche est d’aspirer à un diaconat aussi rentable que possible » (P. 9).

Le volume comprend quatre chapitres. La première rappelle l’histoire – faite, comme toutes les réalités de ce monde, d’ombres et de lumières – du Conseil des textes législatifs. Dans le deuxième chapitre, l’auteur saisit, paradoxalement, précisément à partir du constat de l’utilisation de plus en plus réduite de ce département ces dernières années, l’envie d’exiger sa plus grande valorisation afin d’atteindre concrètement le salus animarum. Dans le troisième chapitre, il est précisé que ce dicastère trouve son sens avant tout dans l’aide apportée au Pontife romain en tant que législateur suprême, mais aussi dans l’assistance aux autres dicastères de la Curie romaine. Dans le quatrième chapitre – significativement intitulé “Pour un statut du dicastère” promoteur, garant et interprète du droit de l’Eglise”. La vocation du droit canonique “- l’auteur présente une série de propositions intéressantes, concrètes et pleines de bon sens et d’amour pour l’Église et pour son droit, qui a pour cœur battant l’equitas canonique, la miséricorde.

Boni déclare :

« Je ne me lasserai jamais de proclamer, contre les dénigrants ou les adeptes d’un positivisme juridique de retour, que le ius Ecclesiae n’est pas une superstructure vexatoire glacée, ce n’est pas un monstrum légaliste. Et la formulation technique sans faille des règles n’est pas un nominalisme noyé, l’exhibition ou, pire, l’asservissement à un jargon ésotérique, occulte et élitiste : mais une défense de la justice qui, avec recta ratio, doit être transfusée et doit en briller. […]. De même, il faut réagir avec dédain à la déformation des paroles du Pape François par ceux qui opposeraient – vraiment, et incroyablement, pour la énième fois – de manière schizophrène la pastorale à la loi, la caritas à la justice » (p. 272).

Ce livre est un texte sur lequel, d’une manière particulière, tout juriste-canoniste doit réfléchir, afin de retrouver l’originalité du droit canonique, surmontant ainsi la tentation actuelle de la soumission à des principes, qui lui sont étrangers, d'”auto-suppression” , qui annulent une tradition fructueuse de deux mille ans, qui a aussi beaucoup donné au droit séculier.

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