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L'Eglise : L'Eglise en France

Rupture de la transmission : à l’école comme dans l’Eglise

D'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :

Numero-1949-samedi-23-mai-2015-age-de-la-confirmation-pourquoi-attendre_large"La rupture de transmission ne concerne pas que le collège et sa réforme controversée. Pour les catholiques français, les chiffres aussi sont préoccupants quand, dans le diocèse de Dijon, pour prendre ce seul exemple, moins de 3 % des jeunes catholiques reçoivent le sacrement de confirmation.

Une fatalité ? Sûrement pas, à condition d’oser changer notre façon de transmettre la foi et les sacrements. C’est ce qu’a décidé de faire l’évêque du lieu, Mgr Roland Minnerath, en rétablissant la cohérence interne qui veut que la confirmation ait lieu avant même la première communion (voir notre enquête ). Ce qui est somme toute assez logique, puisque ce sacrement vient confirmer, comme son nom l’indique, la présence de l’Esprit Saint reçue au baptême. Ensuite, et par voie de conséquence, en abaissant l’âge de la confirmation, dès la fin du primaire, plutôt qu’à l’âge troublé de l’adolescence.

Ce faisant, l’expérimentation du diocèse de Dijon – appliquée localement à Lorient, Avignon, Paris… – renoue avec une tradition très ancrée de conférer très tôt les sacrements de l’initiation chrétienne aux enfants. Dans l’Église primitive, on distribuait ainsi aux tout-petits les hosties consacrées qui restaient après la messe. Intuition remise en vigueur par le pape Pie X en 1905, après des siècles marqués par le jansénisme où les sacrements étaient alors considérés comme une récompense offerte à une élite. À l’inverse, inspiré par la douceur salésienne, un Don Bosco avait déjà mis en pratique une autre vision des sacrements : celle d’un antidote à la fragilité humaine et au mal. Fidèle à sa méthode d’éducation préventive, ce saint prêtre savait la force des instincts et de l’hérédité chez la jeunesse de Turin en perdition. Il encourageait donc très tôt la pratique des sacrements – confession et eucharistie – pour éviter à la jeunesse de plus grands maux spirituels, et lui permettre de résister à l’esprit du monde.

Aujourd’hui, les difficultés de l’évangé­lisation en Occident imposent certainement d’étendre cette logique à tous les sacrements de l’initiation. Logique qui n’est pas celle de nos calculs humains, mais de la grâce. Et dans laquelle le baptême n’est pas une simple option laissée à l’enfant lui-même, ou la confirmation le moyen de garder les jeunes le plus longtemps possible dans le giron de l’Église.

C’est dans cette nécessaire et salutaire confiance surnaturelle que réside le renouveau d’une bonne transmission de la foi. L’Esprit Saint est « puissance de transmission »disait saint Irénée. Quant aux retardataires et convertis sur le tard, il sera toujours possible de leur appliquer l’intuition de départ des Orphelins apprentis d’Auteuil. Leur fondateur, l’abbé Louis Roussel, avait imaginé en 1866 de catéchiser les vagabonds qui n’avaient pas reçu d’instruction religieuse. Le nom de son projet ? L’Œuvre de la Première Communion…"

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