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Bioéthique

Rien ne doit plus nous arrêter maintenant pour aller manifester le 6 octobre

Rien ne doit plus nous arrêter maintenant pour aller manifester le 6 octobre

De l’abbé Michel Viot à propos du devoir de manifester :

[…] ayant entendu nos évêques dire, depuis la place où Dieu les a mis, leurs tristes constats et leurs graves inquiétudes, au point que leur président évoque devant la presse le devoir de manifester si l’on pense que le projet gouvernemental est mauvais, j’estime que rien ne doit plus nous arrêter maintenant pour aller manifester le 6 octobre. Certains propos ne devraient donc plus être entendus, notamment la critique persistante adressée aux évêques quant à leur supposée tiédeur. Être évêque n’a jamais été facile, et la tâche se complique d’autant plus que la portion d’Eglise donnée à diriger est divisée. En 2013 les divisions sur le mariage pour tous étaient patentes à l’intérieur même de l’épiscopat. Certaines déclarations publiques l’avaient prouvé. De même chez les laïcs catholiques et parmi les médias de service. Sans vouloir excuser ces divisions, il faut reconnaître, si du moins on a un peu d’expérience de la vie publique, que les différents problèmes posés par la loi Taubira étaient diaboliquement embrouillés. Les évêques et leur conférence épiscopale avaient à gérer cette difficulté, pris entre les feux croisés d’un gouvernement malveillant et d’une presse hostile, prête à tout pour les contrer. Ils avaient, très certainement de plus, connaissance d’éléments que nous n’avons pas. On ne peut juger. En revanche on peut se poser des questions sur la manière dont fut gérée la Manif pour tous, et surtout ses suites.

Aujourd’hui, les évêques qui ont parlé aux Bernardins, dans leurs styles différents, ont montré un front uni dans leurs déclarations hostiles à la loi gouvernementale. Ils n’ont pas appelé à manifester, estimant que, présentement, ce n’était pas leur rôle que de prendre pareille initiative, ils comptent agir autrement. Comme responsables du peuple chrétien, compte tenu des problèmes actuels de maintien de l’ordre, et à partir du moment où ils ont été très clairs sur la doctrine, ils estiment ne pas devoir prendre le risque de faire descendre leurs fidèles dans la rue. Si des violences se produisent, ils ne doivent pas comme évêques être accusés d’en porter la responsabilité. C’était aussi mon souci, qu’on se reporte à mon blog précédent ! Un évêque n’est ni un chef de parti, ni un responsable syndical.

Cela dit, l’expression du président de la Conférence des évêques de France est à la fois claire et courageuse. Parce qu’il a parlé de devoir de manifester pour qui désapprouvait cette loi monstrueuse, nous pouvons, nous prêtres et laïcs qui refusons cette nouvelle société inhumaine, dépasser nos craintes et prendre des risques. Personnellement j’irai manifester, comme prêtre, comme catholique et comme citoyen. Car le désir du président de la CEF de poursuivre le dialogue avec l’Etat, comme sa compréhension fraternelle manifestée clairement pour les manifestants du 6 octobre, nous donnent le droit de penser que le pouvoir politique peut, et même doit, nous traiter avec respect. S’il est raisonnable, il doit tenir compte du fait que l’épiscopat catholique, tout en n’organisant pas lui-même la manifestation, considère par la voix autorisée de son président qu’il est légitime de s’y rendre. Aucun débordement violent n’est à craindre des manifestants. Il me semble très possible que tout se passe dans le calme si de bonnes consignes sont données aux forces de l’ordre, et si les fauteurs de troubles sont par avance découragés d’agir. Et c’est là une affaire de professionnels.

Comprenne qui voudra… ! Dans le cas contraire, que je ne puis imaginer une seconde, cela voudrait dire que le nouveau pouvoir se révèle pire que le précédent et se moque cyniquement de l’Eglise catholique, contradictions du discours présidentiel des Bernardins à l’appui ! A la déloyauté, il ajouterait une grave faute.

Ces mises au point faites, si nous voulons que la manifestation du 6 octobre soit utile pour la défense de la dignité humaine, il faut dire un ensemble de choses et ne pas se focaliser sur la seule PMA ! Cette dernière d’ailleurs n’a pas commencé de poser problème que depuis cette seule année 2019. Son développement depuis les années 1970 et sa mise en œuvre auraient dû heurter toute conscience catholique du fait de son principe, et du fait de sa technique qui nécessite la surproduction d’embryons. Le premier « bébé éprouvette » naissait en 1981. Il se trouvait bien peu de gens à l’époque pour dénoncer les dangers qui menaçaient. Un exemple, et j’en laisse volontairement de côté une quantité d’autres : indépendamment de la question du couple (homme et femme, couple homosexuel, femme célibataire, etc.), il faut beaucoup d’embryons pour obtenir une naissance. On « produit » donc forcément trop d’embryons, dits surnuméraires, promis aux études, à diverses expériences, puis à l’incinérateur. Ils sont autant d’avortements qui ne disent pas leur nom. Un confrère le rappelait très bien dans France Catholique en évoquant l’encyclique Humanae Vitae de 1968 qui affirmait que l’homme n’a pas sur son corps un pouvoir illimité et qu’il faut respecter les rythmes naturels de la fécondité. Il citait aussi à juste titre l’instruction Donum Vitaede 1987 de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui enseignait clairement que « les méthodes de la PMA ne sont pas à rejeter parce qu’artificielles (…) mais qu’elles sont à évaluer moralement par référence à la dignité de la personne humaine, appelée à réaliser la vocation divine au don de l’amour et au don de la vie ». Fortement peccamineuse, dans le cadre du mariage homme femme, elle le devient encore plus chez deux personnes de même sexe : au traitement indigne réservé aux embryons surnuméraires s’ajoute la naissance difficile et sélectionnée sur catalogue d’enfant privé de pères. Il y va de la liberté de chacun d’admettre qu’une femme ait parfaitement le droit de refuser la compagnie d’un homme, tout comme des relations sexuelles. Mais il serait dans ce cas raisonnable et donc nécessaire, pour le respect des droits des enfants et pour le bien commun, qu’elle se garde de la maternité. Dans de pareils cas, le désir de maternité accompagné du rejet de la paternité, entre en conflit avec les intérêts de l’enfant. Une société humaine civilisée se devrait de refuser de légaliser de telles situations.

Mais ce n’est pas chose facile, tant les autorités qui normalement devraient guider cette société ont fait preuve depuis des années de parti pris idéologique pour traiter des plus graves problèmes de bioéthique. Il y a eu fort heureusement des exceptions. Chez les scientifiques, dès 1981, j’ai le souvenir précis d’avoir entendu le professeur Jacques Testart, un des pères du bébé éprouvette, nous dire en conférence son effroi pour ce qu’il prévoyait pour l’avenir et annoncer la fin de ses travaux. Le pire, qui était prévu par quelques scientifiques, commence à se manifester. On ne peut plus le camoufler comme on le fit en 1981. En fait, comme je l’ai écrit dans mon précédent blog, tout avait commencé en 1967 avec la pilule dite contraceptive, mais en réalité abortive, et le reste a suivi. Tout comme après la PMA, viendra la GPA et le reste, qui d’ailleurs est déjà là, euthanasie, suicide assisté. Et on ne s’arrêtera pas là !

Il faut bien comprendre aussi que beaucoup de ceux qui décident de telles choses, ne sont ni des sadiques, ni des pervers, ni des mégalomanes. Je dis « beaucoup » parce que chez certains, le « cocktail psycho-pathologique » me semble bien exister. Cela dit la majorité pense agir dans l’intérêt de l’humanité, conformément à cet « intérêt général » si cher aux révolutionnaires « éclairés » de 1789. Citons l’emblématique premier article de la célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, véritable bonbon au cyanure pour ceux qui veulent se donner la peine d’y réfléchir. Voici le sucre : « Les hommes naissent libres et égaux en droit ». Comme c’est bon ! Plus de privilèges dus à la naissance ou à autre chose, l’égalité pour tous, chacun aura son carrosse, etc. […]

D’après La Croix, le ministère de l’intérieur envisage la présence de 200 000 personnes.

Le collectif Marchons enfants entament lundi 23 septembre les négociations avec la préfecture de police de Paris pour établir le trajet de la manifestation…

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