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France : Société

Retour sur le viol d’Agnès : la responsabilité de l’Education nationale

Dans Présent, Jeanne Smits revient sur le viol et le meurtre de la jeune Agnès, car il n'y a pas que la justice et le criminel qui sont responsables de ce drame :

"Agnès était une jeune fille de son temps. Visage et regard d’adulte sur corps d’adolescente – mais elle n’avait que 13 ans – elle ne ressemblait pas aux petites filles que l’on voit à la sortie des écoles sages. Elle était jolie. Ses parents l’ont mise dans un internat mixte et libre, sans états d’âme. Pourquoi en auraient-ils eu ? C’est bien, la mixité, l’Education nationale et les journaux le répètent assez. C’est bien, la mixité, même en se côtoyant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, y compris une partie des week-ends, dans un établissement où les jeunes de 1re peuvent sans éveiller d’inquiétude chez le moindre surveillant aller faire un tour dans les bois avec une élève de quatrième. C’est bien, la mixité, puisque cela permet de « découvrir l’autre » et d’en finir avec les « stéréotypes de genre », à un âge où ils sont tenaces et où n’est pas forcément à l’aise avec le sexe opposé.

N’oublions pas que ces jeunes, dans des écoles sous contrat, sont aussi soumis au matraquage de l’« éducation sexuelle ». Des cours techniques d’une grande indélicatesse : tout est là, dans les manuels scolaires, même si les professeurs de SVT ne font pas leur travail. C’est en quatrième, en troisième et encore en première que le message revient, lancinant : le plaisir sexuel c’est bien si on en a envie avec celui ou celle qui vous le propose, l’important c’est le « respect » et le préservatif, la pilule et savoir grandir loin de papa-maman, tout bien va tant qu’on évite le bébé et le sida, à moins que ce ne soit l’inverse.

Un autre message est clairement répété aux jeunes : filles et garçons sont pareils, ils ont les mêmes jeans, les mêmes droits, les mêmes capacités, la même liberté. Pourquoi se méfier ? On a réinventé pour les jeunes une sorte d’innocence édénique – parce qu’elle est fausse, elle les laisse rarement indemnes. Le crime du collège Cévenol n’est pas moins grand en raison de ce contexte, et la victime n’en est pas moins victime. Mais cessons de croire que lorsqu’on joue avec le feu – lorsque l’enseignement lui-même est en mesure d’allumer la mèche de la curiosité et du désir et que toutes les circonstances sont favorables – personne ne se brûlera jamais."

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